L’industrie touristique se prépare à la reprise
On l’a vu à LCN, on l’a entendu au 98,5 FM à l’émission Puisqu’il faut se lever de Paul Arcand, le directeur général de Tourisme Bas-Saint-Laurent, Pierre Levesque, avait un message à faire passer au Montréalais : vous êtes les bienvenus au Bas-Saint-Laurent.
À l’heure du déconfinement, l’arrivée de visiteurs provenant de grands centres, particulièrement de Montréal, a inquiété de nombreux élus municipaux et préfets. Plusieurs avaient souhaité le maintien du barrage de La Pocatière, démantelé le lundi 18 mai. Le gestionnaire a cru bon envoyer un contre-message.
«La résonnance des messages de prudence et de retenue envoyés dans les derniers jours, c’est qu’on ne veut pas voir les gens de Montréal, ce qui n’est pas le cas et ça doit être dit. En tourisme, on a hâte, on les attend et nous allons nous mettre en mode accueil. Nous n’avons pas encore de plan de déconfinement touristique, mais on souhaite se préparer», souligne M. Levesque.
Ce dernier rappelle que 1,2 M de personnes visitent la région en saison touristique dont 85 % sont du Québec et de ce pourcentage, 50 % proviennent de la grande communauté urbaine de Montréal. Le directeur général de Tourisme Bas-Saint-Laurent souligne aussi que le Bas-Saint-Laurent n’a pas les moyens d’abandonner une industrie qui génère des retombées de 300 M$, qui emploie 8 000 personnes et dont plus de 800 entreprises sont directement liées au tourisme.
«Les gens d’ici ont peur et c’est partout au Québec et c’est légitime. La barrière donnait un sentiment non justifié de protection alors qu’on relance la machine. Ce qu’il faut faire, c’est de ne pas relâcher. Les gens doivent avoir des mesures sanitaires exemplaires et de distanciation. Nos commerces doivent le respecter, il faut que nos commerces donnent confiance aux clients.»
Pierre Levesque est conscient qu’une réévaluation des partenaires de l’industrie touristique devra aussi avoir lieu, qui sera ouvert ou fermé, quels seront les paramètres donnés par le gouvernement provincial. D’ici là, les acteurs de l’industrie sont à concevoir un «guide sanitaire».
«On se prépare justement pour ça, que nos entreprises aient des mesures sanitaires exemplaires pour rassurer tant notre population locale que les visiteurs qui viendront nous voir», souligne le directeur général de Tourisme Bas-Saint-Laurent. Ce dernier demande aux Bas-Laurentiens de faire preuve d’ouverture, que le Québec se conjugue au «nous» et non au «ils».
M. Levesque se dit convaincu que l’industrie touristique comme la population devra composer avec cette nouvelle réalité bien au-delà de l’été. «C’est toute la planète qui est là-dedans. La nouvelle réalité ce sont la distanciation sociale et les mesures sanitaires, on ne s’en sort pas. Mais on doit nourrir cette industrie-là.»
Le DG insiste, l’apport économique touristique est nécessaire pour maintenir les attraits touristiques et faire vivre les entrepreneurs. Il souligne que le prolongement de la Subvention salariale jusqu’au mois d’aout est un pas dans la bonne direction.
«On table aussi sur nos propres mesures d’aide à la relance», souligne-t-il. Et même si les clients pourraient bien être au rendez-vous puisqu’ils sont nombreux à maintenir leurs réservations, il estime que la saison sera difficile pour de nombreuses entreprises touristiques.
NOUVEAU-BRUNSWICK
Quant à la fermeture du Nouveau-Brunswick, il rappelle que la décision de la province voisine n’est pas sans incidence, notamment pour le Témiscouata, mais aussi pour le tourisme dans les provinces de l’Atlantique. «Ce sont des retombées dont ils se coupent et dont nous sommes aussi coupés. Ce sont des familles séparées. J’espère que ça va rouvrir.»
À défaut de se rendre dans ces provinces maritimes, l’occasion sera belle de (re)découvrir le Bas-Saint-Laurent. Pierre Levesque insiste, l’industrie touristique s’y prépare.
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