Elles donnent des bras et des sourires aux ainés
Ce 27 mai, c’est la Journée nationale des préposées et préposés d’aide à domicile. «Elle apporte un sourire et sa bonne humeur, je suis impatient qu’elle vienne. Ça nous met du positif pour le reste de la semaine», a mentionné Laval Turcotte, un client du Centre d’action bénévole Région Témis.
«Merci à toutes, vous faites la différence dans la vie de milliers de personnes en perte d’autonomie», a pour sa part indiqué Rose-Emma Ouellet, directrice de l’entreprise d’économie sociale en aide à domicile qui œuvre auprès des ainés de 65 ans et plus.
Afin de souligner l’apport important de cet organisme du Témiscouata et de tous les autres du KRTB dans leur rôle de soutien pour aider au maintien des ainés dans leur résidence, Info Dimanche a également rencontré deux employées, Rébecca Côté de Saint-Marc-du-Lac-Long et Émilie Rivard de Dégelis, qui ont témoigné de leur vécu.
Elles sont 400 préposées d’aide à domicile au KRTB qui travaillent auprès de 2 600 clients pour un total de 235 000 heures de service dans une année. «Pour le Centre d’action bénévole Région Témis, on parle de 77 préposées, 700 clients et 80 000 heures de travail», a précisé Mme Ouellet.
TÉMOIGNAGES
Laval Turcotte, atteint de la maladie de Parkinson depuis 10 ans, a tenu à rendre hommage à ces employées qui offrent leurs bras pour réaliser des tâches ménagères et de l’aide à la personne, mais également une présence humaine qui se transforme au fil du temps en une belle familiarité. «Sa visite me permet aussi d’aller un peu dehors puisqu’elle est avec ma femme Pierrette, atteinte d’Alzheimer», a souligné M. Turcotte qui reçoit une préposée d’aide à domicile trois heures par semaine. Ses deux enfants résident à l’extérieur de la région, ce service lui donne sécurité et répit.
Rébecca Côté a opté pour une carrière de préposée d’aide à domicile après avoir passé 15 ans dans une grosse entreprise. «Je sentais le besoin de me ressourcer, de me sentir plus utile. Les gens s’ennuient beaucoup, notre présence fait du bien», a-t-elle expliqué. Lors de ses visites auprès d’une vingtaine de clients, elle donne des bains, aide pour l’hygiène personnelle, fait le ménage, prépare de la nourriture, notamment. «Depuis quatre ans que je fais ça, c’est du positif dans une journée. J’aime rendre les gens heureux, ils sont contents et ça nous fait une fleur. Je peux dire qu’ils sont comme des membres de ma famille», a commenté Mme Côté.
Émilie Rivard a également choisi une nouvelle voie il y a quelques années. Elle était préposée aux bénéficiaires à Québec et elle a travaillé sept ans en soins palliatifs. «Je voulais faire un retour en région et m’occuper de ma mère à la maison qui est atteinte de la sclérose en plaques. J’ai donc décidé de devenir préposée d’aide à domicile. On a le temps de donner des soins de qualité, de donner un bain et de mettre de la crème à la personne», a expliqué Mme Rivard. «On a une relation incroyable, on apprend à les connaitre. Une personne m’a dit ‘’J’aime assez te voir, tu es mon soleil de la semaine’’, ça n’a pas de prix. Les gens me racontent la région, leur histoire, une richesse qui est en train de se perdre», a-t-elle ajouté. Émilie Rivard s’occupe de 10 personnes dont une cliente qu’elle aide trois fois par semaine plusieurs heures par jour et une autre deux fois chaque semaine.
PANDÉMIE
«Les gens sont inquiets quand ils voient ce qui se passe à Montréal. Certaines personnes se rappellent la grippe espagnole. Pour des services, on met le masque et les gants», a noté Rébecca Côté. «On a enregistré une diminution de 40 % de clients qui avaient des craintes. On a été obligé de faire des mises à pied, on a 53 préposées qui travaillent actuellement. On est tout de même chanceux dans la région», a noté Rose-Emma Ouellet.
«Dans les débuts de la pandémie, quelques clients ne respectaient pas les consignes et on arrêtait d’y aller. D’autres personnes avaient des problèmes de santé et décidaient elles-mêmes d’arrêter d’avoir de l’aide pour un temps», a ajouté la directrice.
Pour Émilie Rivard, il est essentiel d’augmenter les services à domicile pour aider à maintenir les ainés le plus longtemps possible à la maison. La sociologue de formation parle d’un cercle vicieux puisqu’il manque notamment de préposés.
En lien avec la pandémie, le gouvernement du Québec a annoncé le 15 mars dernier une augmentation salariale de 8 % pour les préposées aux bénéficiaires et un montant de 4 $ de l’heure pour ceux et celles qui travaillent en CHSLD ou en résidences pour ainés. Pour les entreprises d’économie sociale en aide à domicile, le CISSS a toutefois apporté la précision que seulement les heures référées et payées par le CISSS font l’objet de la hausse de 8 % offerte à titre de service essentiel. «On est dans les services essentiels et on a des personnes qui font le même travail», a commenté la directrice du Centre d’action bénévole Région Témis. Le salaire versé par l’organisme à une préposée d’aide à domicile va de 14 à 16.80 $ de l’heure tenant compte de l’ancienneté, plus les frais de déplacement. «Il y a place à de l’amélioration et à du rattrapage si l’on compare à ce qui se donne dans le réseau de la santé», a-t-elle ajouté.
SOUTIEN FINANCIER
D’autre part, pour obtenir le service d’une préposée d’aide à domicile, les clients de 65 ans et plus peuvent recevoir de la Régie de l’assurance maladie du Québec un soutien financier qui leur permet de payer entre 4 et 12 $ de l’heure tenant compte de leur revenu. La moyenne d’âge est de 80 ans.
Carrefour de l’action bénévole et de l’implication citoyenne, le Centre d’action bénévole Région Témis intervient sur le territoire de la MRC de Témiscouata et dessert aussi les municipalités de la Trinité-des-Monts, d’Esprit-Saint et de Saint-Guy. Sa mission se concrétise également dans la promotion de l’action bénévole et le soutien aux bénévoles de même que du support aux organismes. Le Centre d’action bénévole Région Témis a commencé ses opérations le 1er avril 1992.
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