L’ex-ministre, juriste et professeur Gérard Lebel est décédé
L’homme de droit louperivois et ex-ministre des Communications, l’honorable Gérard Lebel, est décédé à l’âge de 90 ans, le 15 juillet au CHUL de Québec. Il laisse derrière lui un héritage important par ses implications dans les domaines juridiques, politiques et communautaires. «Un homme très sage», se souvient Me Clément Massé, avocat à la retraite et ancien bâtonnier du Bas-Saint-Laurent.
Fils d’André-Albert Lebel, un marchand de la rue Lafontaine, et de Marie-Jeanne Côté, Gérard Lebel a fait ses études au Collège Saint-Patrice à Rivière-du-Loup, au Collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, puis à l'Université Laval où il a étudié le droit, un domaine qui l’a passionné et dans lequel il s’est bâti une belle réputation, à Rivière-du-Loup comme à Québec.
Il pratiquera la profession d’avocat pendant plus de 30 ans en sol louperivois, fondant un important bureau professionnel (avec Gaétan Pelletier et Denis Rioux) et s’illustrant dans les salles de cour par ses impressionnantes qualités d’orateur.
«Ses origines modestes, de même que sa formation professionnelle et son expérience politique, ont fait de lui un homme d’une grande générosité, d’une grande sagesse et d’un sens pratique. Il privilégiait la recherche d’une solution ou d’un compromis, plutôt que le conflit», raconte Clément Massé.
«J’ai commencé ma pratique avec lui en 1975 et il a été mon mentor. Il ne m’a pas enseigné le droit, ça, c’était mon problème, disait-il blagueur, mais il m’a transmis des valeurs dans la façon d’exercer la profession […] C’était aussi un plaideur exceptionnel. Sa plume et sa verve sont de grande notoriété.»
Respecté par ses pairs, Gérald Lebel a également été nommé bâtonnier du Bas-Saint-Laurent, puis ultérieurement juge à la Cour supérieure du Québec pendant près de 20 ans. M. Lebel s’est aussi fait un devoir de partager son savoir comme professeur à l’École Montseigneur-Taché de Rivière-du-Loup et à la Faculté de droit de l’Université Laval.
«Les avocates et avocats exprimaient souvent leur plaisir de plaider devant Gérard Lebel. Il était accueillant et respectueux des citoyens.»
POLITIQUE
Mais les implications de Gérard Lebel ne se limitaient pas au monde juridique. Très présent dans sa communauté – il a notamment été vice-président de la Chambre de commerce de Rivière-du-Loup, président du Club Richelieu, membre du Conseil d’orientation économique et des Chevaliers de Colomb –, Gérard Lebel a fait le saut en politique au début des années 60.
Candidat de l’Union nationale, il a d’abord été défait en 1962 dans Rivière-du-Loup avant d’être élu quatre ans plus tard dans la même circonscription. Ses qualités seront reconnues rapidement, puisqu’il sera nommé orateur suppléant, orateur, puis président de l’Assemblée législative. Dans le cabinet du premier ministre Jean-Jacques Bertrand, il agira aussi à titre de ministre des Communications.
Même s’il a été défait l’année suivante – il retourna d’ailleurs à l’exercice du droit –, M. Lebel a laissé sa trace, comme politicien, dans la circonscription. Me Clément Massé rappelle qu’on lui doit la venue des cégeps à Rivière-du-Loup et La Pocatière.
«Les gens de Rivière-du-Loup, dans l’histoire, soulignent l’arrivée du cégep comme étant l’œuvre de l’abbé Ronald Landry. Mais si on a un cégep à Rivière-du-Loup, c’est grâce à Gérard Lebel. Cela dit, je n’enlève aucunement le mérite de l’abbé Landry, qui était un ami personnel, parce qu’il a suscité une mobilisation qui a aidé Gérard Lebel à convaincre le premier ministre et le ministre Jean-Paul Cloutier.»
Gérard Lebel, récipiendaire de la médaille d'honneur de l'Assemblée nationale en 2014, laisse dans le deuil sa conjointe, Pierrette Beaulieu, ainsi que son fils Claude et sa petite-fille Aurélie. Une célébration aura lieu prochainement à Rivière-du-Loup.
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