Le greffier de la Ville de Rivière-du-Loup, Me Georges Deschênes tire sa révérence après 33 ans
On retrouve son nom au bas de tous les documents légaux et règlements signés au nom de la Ville de Rivière-du-Loup, Me Georges Deschênes, OMA, avocat, greffier, et ce depuis 33 ans. Une page d’histoire se tournera prochainement à la Ville, puisque Me Deschênes passera officiellement le flambeau à Me Caroline Desjardins le 28 octobre prochain.
La séance du conseil municipal du 26 octobre à la Ville de Rivière-du-Loup sera sa dernière en carrière. Embauché comme greffier adjoint le 29 juin 1987, puis nommé greffier le 10 aout de la même année, Me Georges Deschênes s’est vu confier un premier défi de taille: organiser la visite de Sa Majesté la Reine Elizabeth II le 22 octobre 1987, à deux semaines d’une élection générale sur le territoire de la Ville, en novembre.
«Mon premier gros mandat a été de m’occuper de l’organisation de l’élection générale de 1987. Il fallait faire un recensement municipal à la main et à la dactylo pour confectionner liste électorale. À l’époque, je n’avais pas de secrétaire pour s’occuper des tâches cléricales», explique Me Deschênes. Lors de cette élection, Jean-Léon Marquis a été réélu.
«Ç’a débuté sur des chapeaux de roues. Si je suis passé à travers ça, je me suis dit que j’allais passer à travers n’importe quoi», ajoute le greffier de la Ville de Rivière-du-Loup. Me Deschênes a été un témoin privilégié du passage à l’ère informatique de la Ville pour tous les services administratifs en 1989, puis il a organisé en novembre 1999 la toute première élection générale électronique.
«Au début, on se disait que ça allait être plaisant et nous enlever de l’ouvrage. Au contraire ! Ça en a ajouté ! L’informatisation, la venue d’Internet, les courriels… Au début de ma pratique, on recevait une lettre, on l’ouvrait, la lisait, réfléchissait, rédigeait une réponse, et on l’envoyait. Tout ça pouvait prendre 8 à 10 jours ouvrables. Maintenant, la lettre n’est pas encore arrivée et on reçoit des messages sur l’ordinateur pour nous demander notre avis. C’est l’ère de l’instantanéité. Le problème, c’est qu’il y a 20 000 quelques autres clients qui attendent aussi», précise Me Deschênes.
En 2007, Me Georges Deschênes a été marqué par sa nomination en tant que président du conseil d’administration de la Corporation des officiers municipaux agréés du Québec. Un poste qu’il a occupé pendant trois ans. «C’était très enrichissant et ça m’a permis d’acquérir beaucoup de contacts et d’expérience. C’est l’un des évènements majeurs de ma carrière», se souvient-il.
CHANGEMENTS DE MAIRES
Il a également connu pas moins de six maires différents (Jean Léon Marquis, Denise M. Lévesque, Jean D’Amour, Michel Morin, Gaétan Gamache et Sylvie Vignet) en une trentaine d’années, tous ayant une vision et des ambitions différentes en politique municipale. En tant que greffier, il prend son rôle de conseiller à cœur. «Il y a toujours un changement de philosophie selon les maires. Fondamentalement, ils se butent tous au même mur, les lois et les règlements», affirme-t-il en pointant une bibliothèque remplie de documentation juridique.
«Ils ont beau dire pendant leur campagne qu’ils vont gérer la Ville comme une entreprise privée, pendant ce temps-là, on se dit qu’il va falloir qu’on donne quelques cours de conseiller ou de maire 101. On n’est pas là pour dire oui tout le temps, mais plutôt donner des conseils. C’est à recommencer à tous les quatre ans avec les nouveaux élus, mais c’est normal. Ils ne peuvent pas tout savoir», ajoute-t-il. Il se fait un devoir de leur donner l’heure juste et laisse les élus prendre leurs décisions par la suite.
La présence de Me Georges Deschênes lors des séances publiques du conseil municipal de la Ville de Rivière-du-Loup n’est que la pointe de l’iceberg du travail de greffier, une infime partie de sa tâche qui est davantage d’arrière-plan. «Mon rôle est de m’assurer que toutes les étapes règlementaires et légales soient respectées tant par les élus que par l’appareil administratif de la Ville. Souvent j’ai passé pour quelqu’un qui met un bâton dans les roues. Ce n’est pas moi, c’est le législateur. On ne peut pas ignorer les obstacles légaux. On n’a pas beaucoup de marge de manoeuvre», complète-t-il.
Me Georges Deschênes laisse ainsi le greffe de la Ville de Rivière-du-Loup entre bonnes mains. Depuis 2016, il a une adjointe à ses côtés, Me Caroline Desjardins qui prendra la relève. Il était important pour le greffier que Me Desjardins puisse avoir réalisé un mandat complet avant de prendre les rênes définitivement. Elle a notamment vécu l’élection municipale de 2017. «Je fais du mentorat depuis juillet et je fais un départ progressif. C’est elle qui organisera les élections de 2022 et qui fera le budget de 2021 […] Ce qui va manquer, c’est tout l’historique et l’expérience qu’on acquiert avec le temps», conclut Me Georges Deschênes.
Les prochains mois ne seront pas de tout repos pour lui, puisqu’il sera le directeur du scrutin des prochaines élections fédérales dans la circonscription de Montmagny-L’Islet-Kamouraska-Rivière-du-Loup.
Au cours de sa carrière, il a signé pas moins de 1 131 règlements, le premier qu’il a signé portait le numéro 919, et le dernier portera le numéro 2050. Il a aussi travaillé à l’établissement de la cour municipale commune le 9 octobre 2007, un dossier qu'il a défendu pendant trois ans.
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