Service Canada au Témiscouata : l’Opération Résistance
Exaspéré par les réponses des fonctionnaires de Service Canada concernant la réouverture de leur seul bureau au Témiscouata, le député fédéral Maxime Blanchette-Joncas a lancé l’Opération Résistance faisant ainsi référence à l’Opération Dignité réalisée 50 ans auparavant.
Le député de Rimouski-Neigette – Témiscouata – Les Basques incite ainsi les Bas-laurentiens à remplir et retourner gratuitement à son bureau une carte-réponse demandant le maintien du bureau de Service Canada à Pohénégamook ou à signer une pétition en ligne d’ici 60 jours sur le site du Parlement. Chaque foyer de sa circonscription recevra la carte-réponse par la poste.
Le seul bureau de Service Canada au Témiscouata est situé dans l’hôtel-de-ville de Pohénégamook et il n’était accessible que seulement une journée par mois. Fermé depuis le début de la pandémie, les élus, dont Guylaine Sirois, préfet de la MRC de Témiscouata et Louise Labonté, mairesse de Pohénégamook, craignent aujourd’hui qu’il ne rouvre plus jamais.
«J’ai frappé plusieurs fois à la porte de la machine fédérale pour m’assurer que ce service reviendrait, d’abord chez les fonctionnaires, puis au cabinet même du ministre responsable, Ahmed Hussen. Personne n’a voulu s’engager à la réouverture du bureau et chez le ministre, on a même suggéré que mes concitoyens du Témiscouata se rendent à Rivière-du-Loup ou La Pocatière, ce qui représente deux à trois heures de route aller-retour», s’indigne M. Blanchette-Joncas. «Plus insultant encore, le porte-parole ministériel propose aux Témiscouatains d’accéder aux services en ligne… alors que 44 % d’entre eux n’ont même pas accès à Internet à haute vitesse. Quel mépris des régions!», a poursuivi le député.
«On est un peu comme une bourgade gauloise, il faut toujours que l’on se batte. Je suis tannée de ça, je veux que les gens se lèvent. On est pas des citoyens de deuxième ordre», a pour sa part mentionné la préfet de la MRC de Témiscouata. «Nous nous trouvons au carrefour de trois frontières, dont une internationale. Nombre de nos résidants ayant droit à une pension américaine peinent à dénicher les informations pour démêler leurs droits en la matière et l’appui de fonctionnaires bien au fait de notre réalité particulière est des plus essentiels», a expliqué Mme Sirois.
Maxime Blanchette-Joncas a rappelé que la première vague de réouvertures de bureaux de Service Canada a eu lieu à la fin mai dans les grands centres, dont Montréal, Gatineau et Québec. Dans la deuxième phase, celui de Rimouski a de nouveau été accessible en aout et celui de Rivière-du-Loup en septembre.
Le bureau de Dégelis a été fermé en 2013, on craint cette fois pour celui de Pohénégamook qui était accessible le troisième lundi de chaque mois. «Service Canada manque sérieusement à sa tâche de faire connaitre ses services chez-nous», a indiqué Louise Labonté, mairesse de Pohénégamook. «Malgré l’absence totale de publicité ou d’information à ce sujet, peut-être justement dans le but de se faire oublier, beaucoup de citoyens nous appellent pour savoir quand les fonctionnaires reviendront les soutenir», a renchéri Mme Labonté.
M. Blanchette-Joncas a fait parvenir deux lettres, les 4 et 14 septembre, à M. Hussen. «J’ai invité le ministre Hussen, représentant d’une circonscription de la région de Toronto, à venir visiter la mienne pour constater à quel point ses ‘’solutions’’ sont ridicules et irrespectueuses. Je réitère cette invitation et s’il accepte, j’en profiterai pour lui démontrer comment l’inaction de son gouvernement en matière de télécommunications pour tous handicape le quotidien de vraies personnes et hypothèque l’avenir de notre région», a conclu le député de Rimouski-Neigette – Témiscouata – Les Basques.
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