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DOSSIER | Les Basques chantent la pomme

La MRC des Basques séduit les jeunes adultes en quête de changement

durée 25 octobre 2020 | 06h59
  • Andréanne Lebel
    Par Andréanne Lebel

    journaliste

    Le confinement, les restrictions sanitaires et les circonstances plus difficiles des derniers mois en ont amené plusieurs à remettre en question leur mode de vie et à tenter de faire le saut vers les régions du Québec, profitant aussi de la possibilité de faire du télétravail. La MRC des Basques a été un témoin privilégié de ce phénomène. Depuis les quatre derniers mois seulement, on compte 17 migrations réussies dans la région et 32 suivis individuels.

    Cette tendance se répercute directement dans les statistiques des services offerts par des organisations comme Place aux jeunes et la MRC des Basques. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. L’an dernier, Place aux jeunes avait répertorié 12 migrations réussies et effectué 19 suivis individuels. En moyenne, avant la pandémie, l’organisme accompagnait bon an mal an une douzaine de personnes qui souhaitaient s’installer dans les Basques. Ce n’est que la pointe de l’iceberg, puisque d’autres nouveaux arrivants passent aussi sous le radar en décidant de s’installer dans la région sans avoir recours à cet accompagnement.

    «Il y a vraiment un réseau de personnes établies qui travaillent fort pour amener leurs amis. Elles font une bonne partie du travail et nous les réfèrent. On est chanceux de pouvoir compter sur de super ambassadeurs», explique l’agente de développement en attractivité à la MRC des Basques, Marie-Ève Rioux.

    Certains nouveaux arrivants ont fait le saut vers les Basques sans stress financier en bénéficiant de la Prestation canadienne d’urgence. Huit d’entre eux ont finalement trouvé un travail et se sont établis. «On voit beaucoup de profils de personnes qui gravitent autour de Trois-Pistoles, qui décident d’essayer et qui restent. C’est au-delà de l’emploi. On sent beaucoup la volonté de développer une autonomie localement», ajoute Marie-Ève Rioux.

    Les valeurs environnementales partagées par la communauté de Trois-Pistoles et l’ébullition des initiatives communautaires ne sont pas étrangères à ce regain d’attractivité et d’intérêt pour la MRC des Basques auprès des jeunes. «Plus qu’il y a de monde qui font de petites initiatives locales, plus ça devient significatif et que c’est facilitant pour les autres qui veulent s’insérer là-dedans. Les cuisines collectives sont un bel exemple cet été, elles représentent ces valeurs et elles ont engagé de nouveaux arrivants», précise l’agente pour Place aux jeunes Les Basques, Mélanie Rioux.

    Toutefois, tout n’est pas que rose, ceux qui font le choix de changer de vie dans la MRC des Basques doivent toutefois être prêts à faire des concessions, soit de concilier une partie de leur vie à distance, faire de la route et combiner divers aspects professionnels pour obtenir un revenu intéressant. «Ceux qui sortent leur épingle du jeu sont ouverts à accepter un salaire moindre souvent, mais ils se disent que c’est moins cher qu’en ville d’habiter ici. Ce sont des gens qui recherchent un esprit de communauté. C’est sûr que c’est toujours à développer», poursuit Marie-Ève Rioux.

    L’émergence de projets demandant davantage emplois qualifiés et spécialisés est l’une des solutions envisagée par les élus. Les travailleurs autonomes sont aussi les bienvenus. «Une petite initiative qui pourrait passer inaperçue ailleurs dans un grand centre va avoir une valeur ajoutée et un grand impact sur la communauté ici. Ceux pour qui c’est important sont à la bonne place», complète l’agente de développement en attractivité de la MRC des Basques. Cette dernière voit d’ailleurs le positionnement de Trois-Pistoles, entre Rivière-du-Loup et Rimouski comme un levier supplémentaire pour favoriser l’attractivité de la MRC. Les nouveaux arrivants ont ainsi la possibilité de pouvoir piger dans quatre bassins d’emplois au Kamouraska, à Rivière-du-Loup, au Témiscouata et dans les Basques, en lien avec leur profil professionnel.

    «On est deux personnes qui viennent d’ici et on croit beaucoup à notre communauté. On veut vraiment la voir se développer en harmonie avec ses valeurs. La lancée actuelle nous motive beaucoup à construire dans ce sens-là», ajoutent Marie-Ève et Mélanie Rioux. Toutes les deux sont par ailleurs passées par le processus du retour en région au début des années 2010. Elles sont donc bien placées pour comprendre les enjeux auxquels les personnes qu’elles accompagnent seront confrontées.

    La MRC des Basques ne compte pas que sur un seul moteur d’attractivité, mais elle mise plutôt sur un ensemble de facteurs pour se distinguer, soit l’esprit de communauté, l’authenticité du territoire, l’accessibilité à la propriété, de même que la proximité du fleuve et de la montagne en toile de fond.

    «Le sauvetage du traversier l’Héritage 1 à Trois-Pistoles a été un beau moteur de fierté pour avancer vers autre chose et nous rassembler en tant que communauté. Les générations se sont rejointes, les nouveaux arrivants, les locaux, pour travailler vers un même objectif […] Le portrait s’améliore et c’est tangible ce qui se passe ici. On est en train de travailler sur une fierté collective et de trouver notre identité», complète Marie-Ève Rioux.

    Place aux jeunes et la MRC des Basques agissent avant tout comme porte d’entrée et comme un lien entre les projets sur le territoire et les gens qui désirent s’y impliquer.

    » À lire aussi : Quitter Montréal pour la campagne de Notre-Dame-des-Neiges

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