Saint-Hubert-de-Rivière-du-Loup prend les grands moyens pour protéger ses lacs
Les trois lacs de Saint-Hubert-de-Rivière-du-Loup sont «une richesse inestimable» pour les résidents et les élus de la Municipalité et ces derniers ne comptent pas demeurer les bras croisés afin d’assurer leur protection contre les espèces envahissantes. Le conseil municipal adoptera bientôt une nouvelle réglementation qui encadrera sévèrement l’utilisation d’embarcations «nomades» sur ses plans d’eau.
Terminé les visiteurs d’un jour qui débarquent avec des motomarines, des bateaux, des planches à pagaie, des wakeboards ou encore des kayaks. Seuls les résidents de la municipalité, les riverains et les campeurs (saisonniers et passagers) du lac de la Grande Fourche pourront mettre une embarcation à l’eau.
«Protéger nos plan d'eau contre les espèces envahissantes comme la moule zébrée ou la myriophylle à épis, que l’on retrouve au lac Témiscouata, notamment, c’est une priorité. Et pour y arriver, il faut s'assurer de restreindre les déplacements sur les plans d'eau», a expliqué la mairesse, Josée Ouellet, le 7 juin.
Elle convient que la mesure est stricte, peut-être même drastique aux yeux de certains, mais les élus croient que c’est la décision à prendre. «On marche dans des sentiers qui ne sont pas battus actuellement, mais on n’a pas le choix de prendre nos responsabilités à ce niveau-là», a-t-elle partagé.
Saint-Hubert-de-Rivière-du-Loup réfléchit à une façon de protéger ses lacs (Saint-François, Saint-Hubert et de la Grande Fourche) depuis novembre dernier. L’administration s’est mise à la tâche en mars et l’avis de motion de la nouvelle règlementation a été déposé en séance du conseil, cette semaine. Elle devrait être adoptée – et donc entrer en vigueur – le 19 juin à la suite d’une rencontre d’information.
Selon la mairesse, la Municipalité s’est inspirée des mesures prises du côté du lac Saint-Mathieu. Il était toutefois impératif pour l’administration municipale de ne pas permettre aux visiteurs souhaitant mettre une embarcation à l’eau une heure ou deux, le temps d’un après-midi de villégiature, de le faire.
Ce sera aussi vrai pour les personnes qui visiteront la petite plage publique du lac Saint-François. Il n’était pas rare d’y voir des kayaks ou des planches à pagaie être utilisés. Ça ne pourra plus être le cas. «On a décidé de réserver ce droit-là aux résidents. On fait aussi exception pour les gens du camping, saisonniers ou de passage, qui ont directement accès à une station de lavage.»
Elle précise qu’un système de vignette sera mis en place et qu’une surveillance accrue sera faite, notamment auprès de la rampe du camping, seul accès au lac de la Grande Fourche pour ceux et celles qui ne sont pas propriétaires riverains. Toutefois, il ne fait pas de doute qu’une partie du succès de l’opération reposera sur le respect et la collaboration des visiteurs.
«Se rendre chez un proche ou une connaissance pour accéder au lac avec son embarcation, ce n’est pas une bonne idée, a prévenu Josée Ouellet. Ce sera passible d’une amende très salée.»
«On demande vraiment aux gens d’être très prudents».
PLANS D’EAU VULNÉRABLES
Saint-Hubert-de-Rivière-du-Loup, comme d’autres Municipalités, est bien au fait de la menace qui rôde à quelques dizaines de kilomètres. Josée Ouellet souligne d’ailleurs que les lacs du secteur sont particulièrement vulnérables en raison de leur faible profondeur et du microclimat présent qui leur offre une eau chaude durant les grosses chaleurs d’été.
Mme Ouellet soutient aussi que les plans d’eau sont des lacs de tête, c’est-à-dire qu’ils sont sources d’alimentation pour plusieurs cours d’eau et même d’autres lacs, comme la rivière Sénescoupé qui prend source à l’embouchure du lac de la Grande Fourche. «On ne veut vraiment pas être responsables d’une propagation dans nos lacs, ni à un plus large territoire. Ça prend juste une personne qui n’est pas respectueuse pour “scraper“ tous les lacs. C’est pourquoi il faut limiter les risques au maximum.»
«Actuellement, on y va par essais et erreurs. On va voir comment ça se passe et on va suivre l’évolution de la situation de près. Mais on croit faire ce qu’il faut.» Les citoyens semblent du même avis. Lundi, la salle du conseil municipal était pleine lorsque les élus ont déposé l’avis de motion et les citoyens présents n’ont pas hésité à chaudement l’applaudir.