Bouleversés, les évacués de Cacouna font preuve de résilience
Un homme barricadé pendant près de 24 heures, déploiement de la Sûreté du Québec, large périmètre de sécurité, résidents évacués. L’opération survenue du côté du Cacouna à la Place Saint-Georges les 11 et 12 octobre a touché de nombreuses personnes. Les réfugiés, au cœur cette intervention policière majeure, gardent le moral malgré tout.
À la suite d’une rencontre tenue à l’Hôtel Universel ce 13 octobre par une équipe multidisciplinaire formée de membres de la Sûreté du Québec, du CLSC, de la Croix-Rouge et de la Municipalité de Cacouna, deux sinistrés ont accepté de se confier à Info Dimanche, sous le couvert de l’anonymat.
Une partie des habitants de la Place Saint-Georges, celle située dans le bâtiment arrière, ont eu la confirmation qu’ils pouvaient réintégrer leurs logements. Un locataire était rassuré de pouvoir retourner chez lui. «Ça fait deux jours qu’on ne dort pas vraiment», a-t-il souligné.
Il était en attente d’un transport vers Cacouna vendredi matin. Les évacués ont été transportés par autobus à l’hôtel le 12 octobre en soirée.
Un autre résident n’a cependant pas eu la même chance. Vivant dans le bloc dans lequel le groupe d'intervention tactique est entré pour maitriser l'homme barricadé, ce locataire devra rester au complexe hôtelier pour une durée indéterminée.
Tôt le matin du 11 octobre, il raconte avoir été réveillé soudainement en raison d’un énorme boucan et de cris. Le citoyen, qui habite au même étage que le suspect, reste encore bouleversé de ce qu’il a entendu.
Vendredi avant-midi, l'enquête se poursuit. La Sûreté du Québec a confirmé que des enquêteurs tentent de valider certaines informations obtenues durant l’opération selon lesquelles une personne serait portée manquante.
À la lumière de ces informations, le locataire se sent aujourd'hui coupable de ne pas être intervenu ce matin-là. Même s’il ne peut regagner son logis pour le moment, il a eu l’autorisation d’aller chercher certains effets personnels, son cellulaire et son véhicule. Il souligne que la situation est très difficile pour lui. «On n’est pas riche, on se demande si c’est tout défait», s'est-il inquiété.
Malgré le traumatisme qu'il a vécu, il indique être en possession de ses moyens. Il croit qu'il ira mieux lorsque la poussière sera retombée dans les prochains jours et qu’il aura décompressé. Il souligne le travail formidable de l’équipe multidisciplinaire qui a été mise en place : «Ce sont des gens merveilleux».
Après la rencontre avec les évacués, la mairesse Suzanne Rhéaume a confirmé que le bâtiment avant de la Place Saint-Georges est «considéré comme une scène de crime». Les citoyens qui ne peuvent réintégrer leur appartement resteront à l’Hôtel Universel de Rivière-du-Loup ppur un laps de temps inconnu.
Plusieurs d’entre eux sont anxieux pour leurs animaux de compagnie ou pour la prise de leurs médicaments. «Malgré ça, ils ont fait preuve de beaucoup de calme et de résilience», a-t-elle souligné. L’élue espère que la situation revienne à la normale le plus tôt possible à Cacouna.
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