Club Appalaches : le PQ dépose une motion à l’Assemblée nationale
Le Parti Québécois a réitéré son appui à la MRC des Basques dans le dossier du Club Appalaches, ce mardi 16 avril à l’Assemblée nationale. Le député Pascal Bérubé a déposé une motion demandant au gouvernement de «lancer le processus d’acquisition des droits du Club Appalaches […] avant la fin de la présente législature».
La motion en question demandait également à l’Assemblée nationale de rappeler que le Québec «a rompu avec la pratique des clubs privés de villégiature». Le Club Appalaches est le dernier club privé de chasse et pêche de la province.
Cette démarche du Parti Québécois n’est pas sans rappeler l’engagement pris par le parti lors de la dernière campagne électorale. De passage dans la région en septembre 2022, le chef Paul St-Pierre Plamondon avait discuté de ce dossier avec le préfet Bertin Denis. Ce dernier avait, à son tour, profité de l’occasion pour lui remettre une copie du documentaire «Boisbouscache, territoire sous influence» de Jean-Claude Coulbois.
Le PQ avait alors fait savoir qu’il était «complètement inacceptable» que les citoyens des Basques ne puissent avoir accès à un territoire public. Il avait souligné qu’il était «déplorable» qu’un club privé comptant seulement quelques dizaines de membres possède les droits exclusifs de chasse et de pêche sur un territoire de 150 kilomètres carrés.
Le PQ estimait aussi que le Club Appalaches représentait une «entrave majeure»au développement du patrimoine naturel de la MRC des Basques. Il jugeait que les intérêts privés de quelques dizaines de membres étaient «un frein pour la communauté» et qu’il est temps que le gouvernement vienne en aide aux différents acteurs du milieu pour résoudre une fois pour toutes cette situation problématique.
«Peu importe où l’on se trouve au Québec, il est inacceptable qu’un territoire ou qu’une population soit ainsi prise en otage», avait déclaré Paul St-Pierre-Plamondon.
RÉPONSE DU MINISTRE
En matinée, questionné par le député Joël Arseneau en commission sur les transports et l’environnement, le ministre Benoit Charrette a soutenu que des rachats de clubs privés étaient possibles, mais que les bénéfices devaient être avantageux pour le gouvernement.
«Est-ce qu’on doit investir des dizaines de millions de dollars pour les racheter plutôt que d’investir cet argent-là dans des mesures qui pourraient être plus efficaces? Il faut évaluer au cas par cas», a-t-il déclaré.
Le ministre a aussi dit que le club devait avoir un intérêt à vendre, ne souhaitant pas ouvrir la porte à une expropriation par le gouvernement. «Les tribunaux ont tranché que la possession des droits [du club] était légale. Ç’a été fait avec des dispositions qui, aujourd’hui, ne seraient certainement plus préconisées, mais en même temps, si les tribunaux confirment la légitimité de ces conventions-là, on peut autrement y arriver que par une négociation et un prix convenu entre les deux partis», a-t-il indiqué.
BERTIN DENIS RÉALISTE
Rejoint en journée, Bertin Denis a confirmé avoir eu une discussion avec le député Pascal Bérubé, il y a quelques jours. Il s’est dit heureux du dépôt de la motion, mais ses attentes demeurent réalistes dans ce dossier.
«Je suis extrêmement fier qu’un parti s’occupe de ça, mais je préfère garder la tête froide», a mentionné le préfet au sujet de potentielles avancées.
Bertin Denis précise que la MRC ne souhaite pas faire l’acquisition des droits du Club. Il demande que le gouvernement du Québec répare lui-même l’erreur qu’il a commise en acceptant la séparation des droits de chasse et pêche du droit foncier dans les années 1950.
«Ce n’est pas à nous à racheter ça. On a perdu tous les revenus potentiels de ce territoire depuis plus de 100 ans. Ce n’est pas à nous de payer une deuxième fois», a mentionné Bertin Denis.
«Ce sont des terres publiques où les droits de chasse et pêche sont dissociés du droit foncier. Ce qu’on veut, c’est que les droits soient réassociés», a-t-il ajouté.
Le préfet travaille le dossier du Club Appalaches depuis de nombreuses années. Or, avec les changements de gouvernement, il estime que celui-ci s’est perdu dans les couloirs de l’Assemblée nationale.
Au sujet du gouvernement de la CAQ, il a mentionné que la députée Amélie Dionne a eu une oreille attentive à ses revendications et qu’elle a contribué à ce que le documentaire du réalisateur Coulbois soit vu à Québec. Il regrette toutefois de constater que la volonté de passer à l’action n’est pas présente. «Les gens se ferment les yeux ou regardent ailleurs. C’est trop compliqué», s’est-il désolé.
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