Entre 30 et 40 chauffeurs syndiqués salariés d’Autobus Camille Mailloux RDL sont entrés en grève ce 18 avril. Pendant une semaine, ils se promèneront dans la ville de Rivière-du-Loup afin de se faire entendre, eux qui demandent notamment une meilleure rémunération.

Lors de ses négociations avec la compagnie Sogesco, principal actionnaire de l’entreprise d’autobus, «le normatif a tout été réglé, ça a bien été, mais quand c’est tombé dans le salarial, ça a accroché un peu», a indiqué Martin Plourde, président du syndicat.

La convention collective des employés a pris fin en juin 2023. Depuis, ils se sont fait offrir une hausse de 1,5 % sur une entente de 5 ans. L’offre ne tient pas compte de l’augmentation du contrat de 30 % entre Sogesco et les centres de services scolaires desservis, déplore-t-il.

Cette bonification du contrat comprend une partie pour le fonctionnement des véhicules et une partie pour les chauffeurs : «Mais [la compagnie] ne nous la donne pas». «On demande notre juste part», soutient M. Plourde.

Une rétribution plus équitable permettrait d’attirer la relève et de revaloriser la profession, d’après le président du syndicat. Il ne cache pas que plusieurs salariés d’Autobus Camille Rioux RDL, étant sous-payés, doivent avoir un second emploi pour répondre à leurs besoins et ceux de leurs familles.

Notons qu'en plus de leur salaire, les conducteurs peuvent bénéficier du versement direct d’une somme de 2 400 $ par année, par le biais du Programme d’aide financière aux conducteurs d’autobus scolaires (PAFCAS), consenti il y a deux ans par le Gouvernement du Québec.

D’autres entreprises privées, qui ne sont pas affiliées à Sogesco et dont les ententes devaient être renouvelées, ont réussi à obtenir des augmentations entre 17 et 20 %, selon M. Plourde. 

Au total, 30 circuits d’autobus sont touchés, soit 26 dans Kamouraska-Rivière-du-Loup et 4 dans le Témiscouata, ce qui représente un peu plus de 2 000 élèves. Une compensation financière est prévue pour les parents qui transportent leurs enfants à l’école durant la grève. 

«Les jeunes du primaire qui sont affectés ont aussi accès exceptionnellement et gratuitement aux services de garde, des ressources ont été ajoutées», souligne le directeur général du Centre de services scolaire de Kamouraska -Rivière-du-Loup, Antoine Déry.

Le syndicat et le CSN ont soulevé qu’il y avait possiblement des briseurs de grève. Questionné à ce sujet, le CSS a répondu : «Il faut comprendre que le centre de services est client et non employeur. Nous avons une obligation de maintenir le plus possible les services aux parents, ce qui fait que nos contrats nous permettent de trouver d’autres fournisseurs de services, ce qui a été possible pour deux trajets dans le secteur de Saint-Antonin, où le nombre d’élèves touchés était particulièrement élevé».

Martin Plourde partage aussi qu’Autobus Camille Mailloux n’est pas la seule entreprise de Sogesco à être en grève au Québec. Il espère que la situation se règlera rapidement.