Les salariés de la SAQ en grève contre la précarité d’emploi
Les employés de la SAQ de Rivière-du-Loup, tout comme leurs milliers de collègues à travers la province, ont quitté leur milieu de travail afin d’entamer une grève de deux jours, les 24 et 25 avril. Ils espèrent se faire entendre, alors que leur convention collective est échue depuis maintenant plus d’un an et que les négociations n’avancent pas au rythme souhaité.
À Rivière-du-Loup, malgré des précipitations de neige et de pluie, une dizaine de salariés agitaient drapeaux et pancartes devant la succursale du boulevard de l’Hôtel-de-Ville vers midi. Tôt, en matinée, ils s’étaient aussi déplacés devant les bureaux de la députée Amélie Dionne.
«C’était important de lui signifier notre mécontentement, ainsi qu’à son équipe. C’est notre représentante de la CAQ en s’attend à ce qu’elle amène les préoccupations des gens de sa région pour que ces négociations-là se règlent le plus rapidement possible», a indiqué Pauline Bélanger, présidente du Conseil central du Bas-Saint-Laurent–CSN.
La question de la précarité d'emploi est au cœur des discussions entre les deux parties. Le syndicat déplore que la SAQ maintienne un bassin de milliers d'employés à temps partiel et sur appel plutôt que de consolider l'ensemble des heures travaillées dans des postes permanents donnant notamment accès à l'assurance collective, notamment.
«Il y a beaucoup de travailleurs à temps partiel, ils n’ont pas de poste, ils ne savent jamais leur horaire d’avance et ça crée beaucoup d’incertitude et de précarité d’emploi. Dans le contexte actuel, ce n’est pas acceptable. Les employés ont le droit d'avoir un horaire stable, prévisible et adéquat», a souligné Mme Bélanger.
«Il y a toujours des enjeux salariaux, mais ce n’est pas ça le nœud du problème.
C’est davantage au niveau de la qualité de vie […] On s’attend à mieux d’une société d’État», a-t-elle plus tard précisé.
Dans le cadre de la présente négociation, le syndicat des employés de la SAQ, qui représente les 5000 employés de magasins et de bureaux de la SAQ, désire également améliorer l'accès du personnel à la formation et augmenter le nombre de conseillers en vin et de coordonnateurs en succursale afin «d’assurer un meilleur service à la clientèle».
Le personnel souhaite également pouvoir préparer en magasin les commandes effectuées sur Internet. Le syndicat reproche d’ailleurs à la direction de s'entêter à concentrer dans son centre de distribution de Montréal la préparation des commandes pour l'ensemble du Québec
Enfin, la partie syndicale dénonce le souhait de la direction de chercher à faciliter la fermeture de succursales de la SAQ en région afin de les remplacer par des permis privés d'agence.
Vers 11 h, ce matin, la SAQ a publié la liste de ses succursales ouvertes. Aucune succursale n’est toutefois ouverte sur le territoire du Bas-Saint-Laurent. À l’échelle provinciale, seulement 37 des 410 succursales sont accessibles.
Notons que cette grève n’est pas sans rappeler celle qui avait été lancée en juillet 2018. La précarité d’emploi faisait alors aussi une pierre d'achoppement aux négociations.
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