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La nouvelle capitaine du Corégone n’en est pas à son premier bateau

durée 1 juin 2024 | 06h58
  • Lydia Barnabé-Roy
    Par Lydia Barnabé-Roy

    Journaliste de l'Initiative de journalisme local

    Après avoir navigué sur les flots du fleuve Saint-Laurent, des Grands Lacs, de la côte est canadienne et de l’Arctique aux commandes de pétroliers, Marie-Claire Dusseault a décidé de partir à la quête d’un quotidien plus léger. Capitaine de 16 ans d’expérience, elle a décidé de s’amarrer au lac Témiscouata et de se laisser porter entre les rives unies par la traverse du Corégone.

    En plus de faire partie des 2% de femmes capitaines au Canada, Marie-Claire Dusseault devient la toute première femme à commander le Corégone. La navigatrice de 43 ans a été à la barre de grands bateaux dans des zones industrielles du Québec et du Canada au sein du groupe Desgagnés. 

    Lors de ses périples, la capitaine ne pouvait retourner à la maison pour décompresser d’une mauvaise journée et repartir à neuf le lendemain. La coupure entre le travail et sa vie personnelle était difficile. «J’étais tannée de partir longtemps. Je voulais me déposer», soutient-elle.

    Lorsqu’elle a vu passer l’offre d’emploi de la Corporation de la Traverse du lac Témiscouata, elle a sauté sur l’occasion. «Je me souviens de la première fois que je suis arrivée dans le Témiscouata, que j’ai vu le lac», elle a été éblouie. Le lac, visible depuis l’autoroute 85, l’a charmée, plus jeune, alors qu’elle allait visiter de la famille au Nouveau-Brunswick.

    Mme Dusseault a commencé à naviguer à 18 ans en tant que matelot. Son but n’était pas de devenir capitaine, mais au fil du temps, après être devenue officière, puis cheffe d’équipe, elle s’est dit qu’elle pouvait y arriver. «La première fois que je suis tombée en amour avec ce métier, c’est le moment où j’étais sur un navire et que je ne voyais plus les deux rives, raconte-t-elle. D’être sur l’eau. Ce sentiment d’être pris sur ton navire, mais en même temps d’avoir un grand sentiment de liberté. On dirait que sur un bateau, tu oublies tous tes soucis. Il n’y a rien d’autre qui existe que ce qui se passe sur le navire.»

    UN LEGS PRÉCIEUX

    Marie-Claire Dusseault aura l’opportunité d’apprendre aux côtés du capitaine Régis Caron, qui est aux commandes du Corégone depuis 36 ans. Sa présence sur le traversier remonte toutefois à 45 ans, lui qui a été matelot avant de monter d’échelons. 

    Jamais le capitaine aurait pensé rester aussi longtemps sur le Corégone, mais être en nature, naviguer sur le lac, échanger avec les citoyens et les touristes ont eu raison de lui. «Des traverses comme ça, il n’y en a pas beaucoup. J’aime que ça continue, on travaille fort pour que ça reste en place», partage-t-il. En plus de faire partie de leur histoire, il trouve que le traversier donne de la vie au lac.

    Le capitaine se réjouit de pouvoir partager ses connaissances à la relève, lui qui aurait aimé vivre cette expérience avec l’une de ses filles. Il se reprend donc avec Mme Dusseault. Même si elle n’en est pas à son premier bateau, elle aura de nouvelles choses à apprendre, puisque le Corégone est très différent des navires qu’elle a connus.

    Notamment, ce sont des turbines qui propulsent le bateau, et non des moteurs à diesel auxquels elle est habituée. Aussi, le fond du Corégone n’a pas de coque, il reste donc majoritairement hors de l’eau, le rendant plus sensible au vent, comme un voilier. De beaux défis qu’elle relèvera auprès de M. Caron, un homme «plein de ressources». «C’est quelqu’un à écouter», ajoute-t-elle. 

    La capitaine pourra profiter de la présence de M. Caron pendant encore un bon moment, lui qui souhaite rester encore 5 ans, afin d’atteindre 50 ans à la traverse et de «rester dans l’histoire». «Je suis venu au monde ici, je m’attends à mourir ici», assure l’homme âgé de 69 ans originaire Saint-Juste-du-Lac.

    Marie-Claire Dusseault se laisse une saison pour s’adapter, découvrir la région et voir si elle désire bâtir sa vie au Témiscouata. De bonnes bases sont déjà en place, elle qui était déjà attirée par la région et qui adore la nature. Elle a déjà hâte de rencontrer la population et de se laisser flotter sur le Corégone entre Témiscouata-sur-le-Lac et Saint-Juste-du-Lac.
     

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