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L’agence Iris et la Résidence Reine-Antier blâmées par la CNESST

durée 11 avril 2025 | 14h31
  • Andréanne Lebel
    Par Andréanne Lebel

    journaliste

    Une enquête de la journaliste Lisa-Marie Gervais du journal Le Devoir sur l’Agence de recrutement et de placement des employés Iris inc. a des échos jusqu’à Rivière-du-Loup, où elle a eu des liens d’affaires avec la Résidence Reine-Antier.

    Deux rapports d’enquête produits par la Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) datés du 17 juin et du 9 décembre 2024 démontrent que des salaires, des heures supplémentaires et des jours fériés n’ont pas été payés dans ce dossier.

    «En conséquence, nous considérons que l'entreprise client est solidairement responsable avec l'agence des obligations pécuniaires, comme prévu dans l'article 95, alinéa 2 de la Loi sur les normes du travail.» Au journal Le Devoir, le ministre du Travail Jean Boulet a confirmé que 19 plaintes sont actives contre l’agence Iris et qu’elle compte pour 100 000 $ de salaires impayés.

    «Je ne suis pas le seul établissement qui a trempé dans cette sauce-là. Ce n’est pas Reine-Antier qui est en tort dans tout ça. Ce n’est pas trop reluisant, et il en manque un bon bout. Ça n’a pas d’allure toute cette histoire», déclare le propriétaire de la Résidence Reine-Antier, Roch Bernier.

    Ce dernier se dit en accord avec la démarche des personnes qui ont décidé de porter plainte à la CNESST. M. Bernier explique que ses employés étaient privés d’une partie de leurs chèques de paye en raison de l’agence de placement, sur qui il rejette la faute.

    La Résidence Reine-Antier recevait les services d’une douzaine d’employés de l’agence Iris. Cette entreprise a été fondée en 2020 par Dieudonné Nidufasha. À la fin de ses contrats avec l’agence, Roch Bernier a fait des démarches pour garder certains employés avec un permis de travail fermé au nom de la Résidence Reine-Antier, ce qui lui est reproché par M. Nidufasha.

    Le président de l’agence Iris confirme avoir fait affaire avec la Résidence Reine-Antier de Rivière-du-Loup depuis l’été 2023. Il affirme avoir payé les employés et il accuse du même souffle la résidence d’avoir violé ses contrats, en faisant de la sollicitation auprès des travailleurs de son agence. M. Nidufasha soutient avoir agi en respect de la loi. Cette affirmation est contredite à la fois par l’enquête du Devoir et par les rapports d’enquête de la CNESST. Dieudonné Nidufasha est d’avis que la Résidence Reine-Antier a manœuvré auprès de la CNESST afin de recruter ses employés.

    Il refuse d’être considéré comme responsable des infractions pécuniaires à la Loi sur les normes du travail. Le président de l’agence affirme être toujours en possession de deux permis valides de la CNESST. M. Nidufasha s’inquiète du fait que les employés qu’il a référés à la Résidence Reine-Antier devaient occuper des postes d’aide-cuisinier, d’aide générale et de préposé aux tables. Il a appris au cours de ses échanges avec son client que certains employés occupaient des postes de préposés aux bénéficiaires, alors que cela ne faisait, selon lui, pas partie de l’entente.

    Dans son enquête, la journaliste Lisa-Marie Gervais du journal Le Devoir avance que l’agence a enfreint les lois sur l’immigration en donnant des travailleurs en location à la Résidence Reine-Antier pour occuper divers postes, ce que leur permis de travail ne leur autorisait pas à faire.

    Il est possible de consulter l’enquête du journal Le Devoir publiée les 9 et 10 avril sur ce site web: https://www.ledevoir.com/societe/865975/enquete-residence-aines-jugee-coresponsable-exploitation-travailleurs-etrangers

    UNE SITUATION DÉNONCÉE

    Toute cette situation est vivement dénoncée par le Centre des travailleurs et des travailleuses immigrant.e.s de la région du Bas-Saint-Laurent. «À quoi ça sert de mettre en place des systèmes de plaintes s’il y a une impunité totale?», soulève l’organisateur communautaire Florian Freuchet.

    Il croit que si la CNESST a le pouvoir d’émettre des permis d’exploitation et de recrutement aux agences de placement, elle devrait aussi pouvoir les retirer si des abus surviennent. «Ils ne peuvent rien faire en attendant l’intervention du tribunal. Les délais peuvent prendre de 3 à 4 ans. Pendant ce temps, les victimes s’accumulent», souligne M. Freuchet. Il rappelle que les détenteurs de permis de travail fermés ont peur des représailles et de la complexité des démarches nécessaires pour trouver un autre employeur.

    «Pendant qu’on fait du ping-pong pour savoir à qui la faute, des travailleurs étrangers vivent des abus, dans la précarité.» M. Freuchet estime que le système, tant fédéral que provincial, est inefficace pour les protéger.  

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