«Cessez de cibler les profs, visez plutôt sur la réussite des élèves!»
Le Syndicat de l’enseignement du Grand-Portage interpelle la députée Amélie Dionne
Le Syndicat de l’enseignement du Grand-Portage (SEGP-CSQ) vit une «profonde indignation» à l’égard des plus récentes décisions prises par le gouvernement en matière d’éducation et il estime que «les multiples projets de loi déposés récemment constituent des attaques contre la profession d’enseignante».
Dans une lettre adressée à la députée Amélie Dionne, en date du 11 avril, la présidente du SEGP, Natacha Blanchet, déplore que la Coalition Avenir Québec choisisse de cibler directement les enseignants, plutôt que de s’attaquer aux réels problèmes du système d’éducation.
Celle qui représente 1 200 enseignantes et enseignants de la région donne l’exemple du projet de loi 94, lequel vise à renforcer la laïcité dans le réseau de l’éducation à la suite des «événements inacceptables» survenus à l’école Bedford de Montréal.
«Cependant, plutôt que de se limiter à cet enjeu, le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, a choisi d’y glisser sournoisement des changements importants ayant une incidence majeure sur l’autonomie professionnelle et la tâche des enseignantes et enseignants», écrit-elle.
Le syndicat critique les nouvelles directives de ce projet de loi, dont celle qui obligerait les enseignants à soumettre une planification pédagogique à leur direction. La direction devrait aussi rédiger une évaluation annuelle obligatoire, en respect d’un guide des bonnes pratiques établi par le ministère lui-même.
«Ces nouvelles obligations entraîneront une véritable montagne bureaucratique, tant pour le personnel enseignant que pour les directions. Pourtant, je vous rappelle qu’il est déjà inscrit dans la loi qu’une direction peut exiger la planification pédagogique à une enseignante ou à un enseignant, et que tous les leviers pour les évaluer sont déjà prévus par la législation et les contrats de travail», soutient Natacha Blanchet.
«Dans un contexte de pénurie de personnel et de compressions, je m’interroge sérieusement sur cette mauvaise utilisation des ressources, alors que les besoins sont criants partout.»
Cette nouvelle «attaque» du ministère de l’Éducation s’inscrit dans une série de décisions déplorables, rappelle le SEGP qui s’oppose également à des dispositions des projets de loi 47 et 98.
Ce dernier, jugé «abusif et inconstitutionnel» vise notamment à limiter le droit de grève des enseignants et affaiblira, s’il est adopté, l’un des seuls leviers dont disposent les enseignants pour défendre et améliorer leurs conditions, juge le syndicat.
«Avec ces projets de loi successifs, le gouvernement de la CAQ prend une fois de plus les enseignants pour cible. Il souhaite sans doute relever sa cote de popularité, mais il ne faut pas que ce soit au détriment de l’autonomie professionnelle du personnel enseignant et au risque d’aggraver la pénurie de personnel, écrit la présidente du syndicat. Le gouvernement devrait soutenir les enseignantes et enseignants et alléger leur tâche, pas bafouer leurs droits et ajouter une couche supplémentaire de mesures bureaucratiques contraignantes et inutiles.»
«Madame la députée, cessez de viser les profs, et misez plutôt sur la réussite des élèves!», conclut Natacha Blanchet.
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