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Recrudescence de violence dans les écoles du KRTB

durée 7 juin 2024 | 16h53
  • Lydia Barnabé-Roy
    Par Lydia Barnabé-Roy

    Journaliste de l'Initiative de journalisme local

    La présidente du Syndicat de l'Enseignement du Grand-Portage (SEGP-CSQ), Natacha Blanchet, lance un cri du cœur à la suite d’un sondage effectué auprès de 30 % de ses membres et de ceux du Syndicat du personnel de soutien scolaire de Kamouraska - Rivière-du-Loup. Elle dénonce la recrudescence de violence observée dans les écoles cette année et appelle la population réfléchir collectivement sur le problème.

    Les résultats de l’enquête qui fait suite à celle réalisée en 2018 sont éloquents, souligne la présidente. Un enseignant sur cinq affirme avoir subi de la violence physique d’élèves. Cette statistique augmente à 50 % chez le personnel de soutien. Ces comportements sont davantage aperçus chez les enfants du préscolaire et du premier cycle.

    Mordre, tirer les cheveux, donner des coups de pied, pincer. Chez les petits, la violence est relativement nouvelle, selon Mme Blanchet. «La violence psychologique c’est dur, mais ça, c’est marquant», relate-t-elle.

    Du côté de la violence psychologique, la moitié des professeurs partagent en avoir éprouvé. Chez le personnel de soutien, ce nombre se chiffre à un sur trois. Ce sont les élèves issus du secondaire, de l’éducation des adultes et de la formation professionnelle qui sont portés à avoir ce type de comportement.

    Cette violence, croit Mme Blanchet, s’est instaurée graduellement au fil des années. «Elle s’est installée et elle s’est banalisée, c’est ce qui est inquiétant», soulève-t-elle. 

    Au même titre qu’un accident sur son lieu de travail, un enseignant se doit de remplir un rapport d’incident lorsqu’il est victime d’intimidation ou de violence verbale d’élève, indique-t-elle. Or, selon le sondage, 90 % d’entre eux omettent de le faire. 

    «On est plutôt dans une ère où il ne faut pas punir, où il ne faut pas sévir et où il faut que les enfants apprennent. Donc c’est la loi de la patience», remarque-t-elle. 

    Cette violence plus marquée et l’augmentation d’enfants violents sont plus dramatiques dans certains secteurs. La présidente n’a toutefois pas divulgué les écoles problématiques afin de protéger les élèves concernés.

    CONSÉQUENCES ET SOLUTIONS

    Les comportements problématiques ont plusieurs conséquences dans la vie scolaire. Chez les enseignants, elles peuvent mener à des arrêts de travail et des démissions. Chez les élèves, elles se traduisent par de l’anxiété, une perte d’envie d’aller à l’école et un manque d’apprentissage. «Il faut réfléchir à la situation pour que les autres élèves aient un enseignement de qualité», croit Natacha Blanchet.

    Une solution, d’après la présidente, serait la mise en place de classes de répit ou de soutien émotif où les enfants avec des problématiques de violence pourraient être scolarisés, ce qui permettrait aux autres élèves subissant les contrecoups de leurs comportements d’apprendre convenablement.

    Elle croit aussi que la création d’un filet de sécurité autour du personnel aiderait à les accompagner lors d’épisodes de violence. 

    Le SEGP-CSQ a fait part des résultats aux centres de services scolaires de son territoire. «On nous entend, on nous entend, mais concrètement on ne voit pas de changements», se désole-t-elle.

    «On veut vraiment qu’il y ait une conscientisation, que les centres de services y réfléchissent sérieusement, puis que toute la population, aussi, puisse être sensibilisée.» Natacha Blanchet estime que le problème en est un sociétal et qu’il est temps de réfléchir collectivement à le régler.

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