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Augmenter la proportion de logements hors marché pour soulager les ménages fragilisés

durée 27 juin 2024 | 06h44
  • À quelques jours du 1er juillet où de nombreux ménages locataires se retrouveront à la rue, la Fédération des OSBL d’habitation du Bas-Saint-Laurent, de la Gaspésie et des Îles (FOHBGI) et le Comité logement Bas-Saint-Laurent (CLBSL) déplorent l’aggravation de la crise du logement et la croissance du nombre de personnes en situation d’itinérance, de vulnérabilité ou qui sont logées de manière inconvenable. 

    «Nous sommes affligés de voir la situation de nombreux ménages qui, en raison de la pénurie de logements sans but lucratif (OBSL, coopératives d’habitation et HLM), sont actuellement forcés de demeurer dans un logement inadéquat, trop petit, trop cher ou même insalubre», déclare le directeur général de la FOHBGI, David Barbaza. 

    En mai dernier, le Regroupement des ressources alternatives en santé mentale du Québec dénonçait que la crise du logement soit devenue l’une des principales causes de stress chez les personnes en psychiatrie. «Cette réalité se traduit aussi dans les appels que reçoivent les comités logements alors que la détresse des locataires est immense», confirme Alexandre Cadieux, intervenant au Comité Logement Bas-Saint-Laurent. 

    Le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec signalait une année record en matière de reprises et d’évictions forcées en décembre dernier. Les évictions, maintenant sur pause jusqu’en 2027 avec la Loi 65, est la cause première de l'itinérance selon son rapport, devançant la toxicomanie et un revenu insuffisant. 

    Le dernier dénombrement de personnes en situation d’itinérance visible s’élevait à environ 10 000 individus au Québec. L'itinérance a augmenté de 44 % en 5 ans et aucune région n'y échappe, d’après la Fédération. «Alors que cette réalité est difficile à comptabiliser, ces chiffres sont sans compter l'itinérance invisible que vivent les gens hébergés chez des proches de manière temporaire», souligne Alexandre Cadieux. 

    Dans une note publiée le 17 juin, l’Institut de recherche et d'informations socioéconomiques rappelle que la présente «crise du logement n’est pas un phénomène récent et [que] les statistiques des 20 dernières années révèlent que les causes du problème doivent être cherchées ailleurs que dans un déficit d’investissement causé par une réglementation trop contraignante». Il faut miser ailleurs que sur l’assouplissement des règles qui encadre les promoteurs privés, croit la Fédération. L’IRIS appelle ainsi à «repenser les modèles d’investissement et de développement résidentiels qui ont prévalu jusqu’ici». 

    À l'occasion des Journées d’étude sur le logement social et communautaire qui se sont tenues récemment à Montréal, les partenaires du milieu de l’habitation communautaire sont arrivés à la conclusion qu’il est impératif d’augmenter la proportion de logements hors marché à 20 % du parc immobilier. «Pour répondre à cet objectif, les fournisseurs de logements sociaux et communautaires ont besoin d’un programme de financement à la fois prévisible, pérenne et adéquatement doté», analyse David Barbaza. 

    Outre la construction de nouvelles unités, la démarchandisation d’une partie du parc immobilier demeure une avenue à privilégier. Des exemples récents de reprises d’immeubles par des OSBL d’habitation ont démontré la pertinence d’une telle démarche pour le bien-être des locataires, d’après la Fédération. 

    Cette année encore, et deux ans après l’entrée en fonction de France-Elaine Duranceau, la «crise du premier juillet nous rappelle que le gouvernement du Québec n’a toujours pas de vraie politique en matière d’habitation. Les besoins sont immenses, la détresse des gens est palpable. Il faut agir !», conclut le porte-parole de la FOHBGI.
     

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