Une période cruciale pour la protection du béluga
Les mois de juillet et aout sont achalandés sur les eaux du fleuve Saint-Laurent. Les navires y sont plus nombreux, tout comme les embarcations à voile, les kayaks et les planches à pagaie. Or, l’activité est tout aussi intense sous l’eau alors que la haute saison de navigation de plaisance coïncide avec celle où les femelles bélugas donnent naissance, nourrissent et élèvent leurs nouveaux-nés.
C’est dans ce contexte particulier, unique même, qu’un «blitz» de sensibilisation est mené ces jours-ci par une équipe de différents partenaires dédiés au bien-être des mammifères marins.
Depuis le 21 juillet, et jusqu’au 4 aout, Pêches et Océans Canada, Parcs Canada, le Réseau d’observation de mammifères marins (ROMM) et le Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins (GREMM) joignent leurs efforts pour sensibiliser le public au béluga du Saint-Laurent et informer les plaisanciers des comportements à adopter en leur présence.
Cette initiative, de retour pour une nouvelle année, amènera des agents des pêches et des gardes de parc à patrouiller conjointement dans les secteurs très fréquentés par le béluga et les plaisanciers. La rive sud du fleuve, incluant les coins de Rivière-du-Loup et Cacouna, sera notamment privilégiée.
Les intervenants de Parcs Canada et Pêches et Océans Canada se déplaceront également dans les marinas et sur les quais, aux endroits fréquentés par les amateurs de voile, de bateau à moteur, de kayak et de planche à pagaie. Le dialogue et la collaboration seront à l’honneur.
«L’idée, c’est vraiment d’unir nos forces pour parler à plus de gens, avoir une plus grande voix et être complémentaires dans nos actions», explique Marie-Sophie Giroux, gestionnaire des relations externes pour Parcs Canada. «Cette collaboration nous permet d’avoir plus de patrouilles et de couvrir un plus grand territoire afin de nous assurer d’une navigation responsable sur le Saint-Laurent et le fjord du Saguenay, autant chez les nouveaux visiteurs que les habitués.»
En 2023, plus de 1300 plaisanciers ont été sensibilisés à travers les diverses actions de la campagne.
DES IMPACTS CONCRETS
Le message des agents des pêches et des gardes de parc est clair : les plaisanciers sont invités à garder leurs distances près des mammifères marins. Il faut savoir que chaque embarcation a son potentiel de dérangement. En présence d’embarcations, à moteur ou non, les bélugas peuvent modifier leur plongée ou interrompre leurs activités, ce qui nuit à leur alimentation, leur santé et leur reproduction ainsi qu’à la survie des jeunes bélugas.
Plus que jamais, martèlent les experts, les bélugas ont besoin d’espace et de tranquillité. «C'est la raison pour laquelle il est important de ne pas trop s’approcher. En les observant de loin, on leur laisse cette bulle de protection, cette bulle de tranquillité, qui est nécessaire», souligne la porte-parole de Parcs Canada.
Pour des comportements à adopter, il est possible de se référer à un article écrit par Baleines en direct, également partenaire du projet à travers le GREMM. On y propose cinq actions accessibles à tous pour aider à la protection des bélugas. Que ce soit via une formation en ligne gratuite ou en contribuant aux différentes initiatives de science citoyenne, l’article offre des idées diversifiées.
IMPORTANCE DE RÉPÉTER
Si les intervenants du milieu maritime dénotent une plus grande conscientisation des plaisanciers à l’importance de protéger les mammifères marins, ils soutiennent que le rappel est nécessaire, d’autant plus au cœur de cette période critique. «On se rend compte qu’il y a beaucoup de nouveaux plaisanciers. En ce sens, cette campagne est encore très pertinente. Le dérangement est un enjeu qu’il faut travailler continuellement et pour lequel il faut mobiliser les gens», a soutenu Marie-Sophie Giroux.
Notons que les activités de prévention de Parcs Canada et de Pêches et Océans Canada ne se déroulent pas uniquement sur quelques jours au cœur de la saison estivale. Des activités sont menées tout au long de l’année, autant sur l’eau que sur les berges.
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