Budget pour les infrastructures sportives : déception à Trois-Pistoles
Les sommes prévues pour le financement des infrastructures récréatives, sportives et de plein air au cours des prochaines années sont insuffisantes, croit le maire de Trois-Pistoles, Philippe Guilbert. Il craint que plusieurs projets québécois ne puissent pas être réalisés et que les municipalités en paient le prix.
La Ville de Trois-Pistoles attendait avec impatience de voir quels montants allait allouer le gouvernement Legault aux infrastructures sportives pour la prochaine année, elle qui a besoin de reconstruire d’urgence la piscine régionale des Basques.
Or, le budget 2025-2026 s’est révélé être bien en deçà des attentes à cet égard. «C’est très décevant, a reconnu Philippe Guilbert. Les besoins sont clairement supérieurs aux miettes qui nous sont offertes par le gouvernement.»
La Coalition Avenir Québec prévoit essentiellement investir la somme de 300 M$ sur une période de six ans. Plus encore, elle entend décaisser les premiers montants à partir de 2027, selon la compréhension du maire.
Pourtant, les besoins sont immenses au Québec, un fait que reconnait le gouvernement lui-même dans son budget. Tout près de 800 projets avaient d’ailleurs été déposés au Volet 1 du Programme d’aide financière aux infrastructures récréatives, sportives et de plein air (PAFIRSPA). Parmi eux, 55 se retrouvaient sur le territoire du Bas-Saint-Laurent, selon des informations de Radio-Canada.
Au final, en juillet dernier, le PAFIRSPA a aidé 322 projets – dont 25 au Bas-Saint-Laurent, grâce à une enveloppe de 300 M$ prévue au budget provincial 2023-2024.
«Aujourd’hui, on se retrouve avec la même somme du dernier appel de projets, mais étalée sur six ans. C’est sûr qu’on se partage la tarte en plus petites pointes sur plus longtemps», a regretté M. Guilbert.
«Il y a eu pour 2,1 milliards de projets déposés lors du dernier appel. Même en additionnant la somme précédente à celle-là, nous sommes nettement en dessous. C’est inquiétant», a-t-il ajouté.
À Trois-Pistoles, le dossier de la piscine régionale des Basques est bien documenté. Le bâtiment, vétuste et en fin de vie, n’a plus que quelques années devant lui. Par la suite, des «décisions difficiles» devront être prises, comme le rappelait l’élu l’été dernier.
En juillet, la Ville avait appris que le projet qu’elle avait déposé pour l’obtention d’une aide financière de plus de 10 M$ n’avait pas été retenu. Environ 500 000 $ avaient été investis pour la préparation précédant la mise en candidature.
«On va s’arranger pour que la piscine puisse être fonctionnelle le plus longtemps possible, mais nous sommes dans un état de survie actuellement, a soutenu le maire de Trois-Pistoles. Je ne crois pas que c’est réaliste de penser que ce bâtiment va durer encore six ans. On va donc espérer que le gouvernement, celui-là ou un autre, réajuste les sommes à la haute dans le futur.»
Il estime toujours aussi qu’il serait mal avisé d’investir pour de petits travaux temporaires, avant une éventuelle démolition. «Le bâtiment est très désuet. Ce n’est pas juste des petits bobos. Ce serait de l’argent lancé par les fenêtres, mettre des pansements sur des plaies ouvertes», a-t-il imagé.
Dans son budget, le gouvernement du Québec reconnait pourtant que plusieurs infrastructures québécoises «nécessitent des travaux pour garantir leur durabilité». Il croit aussi que «certaines localités manquent d’infrastructures adéquates pour répondre aux besoins de la population» et qu’il est «essentiel de moderniser les infrastructures existantes et d’en créer de nouvelles afin d’offrir des espaces sécuritaires et accessibles».
Les élus de TREMBSL souhaitaient aborder le dossier des infrastructures sportives – et plusieurs autres – avec les élus provinciaux de la région lors d’une rencontre qui était prévue le vendredi 28 mars. La rencontre a cependant été annulée.
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