AMT Moulage dans les tirs croisés de la guerre commerciale américaine
Le ministre Dominic Leblanc, le candidat libéral Rémi Massé et le directeur général stratégie pour AMT Moulage, Frédéric Jean.
Le ministre Dominic LeBlanc donne un lingot d'aluminium au candidat libéral Rémi Massé.
Le ministre Dominic Leblanc et le directeur général stratégie pour AMT Moulage, Frédéric Jean, accompagnés du candidat libéral Rémi Massé.
Doublement affectée par les tarifs douaniers et les contre-tarifs imposés de part et d’autre de la frontière avec les États-Unis, l’entreprise de pièces d'aluminium basée à Saint-Cyprien, AMT Moulage, a ouvert ses portes au candidat libéral Rémi Massé, accompagné du ministre du Commerce international et des Affaires intergouvernementales, Dominic LeBlanc, le 7 avril.
À une cinquantaine de kilomètres au sud de Rivière-du-Loup, AMT Moulage fabrique des pièces destinées à l’industrie automobile et emploie 125 personnes dans ses installations. La chaine d’approvisionnement de l’entreprise est directement touchée par les tarifs et les contre-tarifs douaniers de 25 % sur les importations d’aluminium de chaque côté de la frontière, et par les contre-tarifs de 25 % du Canada sur les véhicules fabriqués aux États-Unis. Toute cette confusion et cette incertitude émane de nos voisins du Sud, rappelle le ministre.
«Les travailleurs et les dirigeants de AMT n’ont rien fait de mal et ils se retrouvent dans cette situation totalement fâcheuse. L’incertitude est très dangereuse. Il faut que les gens comprennent que les gouvernements sont là pour appuyer financièrement les industries et les travailleurs. Il faut le plus vite possible sortir de ce tourbillon», a souligné Dominic LeBlanc. Selon ce dernier, il y a urgence d’agir afin de soutenir les entreprises canadiennes. Elles doivent avoir les liquidités nécessaires pour remplir leurs contrats, souligne-t-il.
«Chez AMT, on n’est pas en campagne électorale, on est en campagne pour faire connaître les enjeux des entreprises comme nous, qui sont impliquées directement dans des chaines d’exportation et qui se retrouvent dans les tirs croisés de cette guerre commerciale», indique le directeur général stratégie chez AMT Moulage, Frédéric Jean. La matière première qu’il importe des États-Unis, les lingots d’aluminium, sont frappés de droits de douane et ils représentent la moitié du prix des produits qui sont fabriqués par son entreprise.
Malgré tout, M. Jean ne s’alarme pas. Il croit que AMT Moulage est bien positionnée pour traverser cette crise. «On souhaite que les autorités nous viennent en aide pour minimiser les impacts et maximiser les chances que tout se passe bien», conclut-il. Pour le moment, la production n’a pas ralenti.
Le ministre Dominic LeBlanc rappelle que l’industrie automobile est tellement intégrée entre les États-Unis et le Canada que les pièces automobiles peuvent traverser la frontière plusieurs fois avant qu’un véhicule ne soit complètement assemblé.
«Notre défi est de ne pas prendre des mesures avec des conséquences inattendues qui vont faire en sorte que M. Jean et les travailleurs soient obligés de payer des tarifs douaniers canadiens sur un produit essentiel», ajoute Dominic LeBlanc.
Il croit que l’économie américaine devra souffrir des décisions de son propre gouvernement avant qu’il ne recule. «Il faut faire preuve de fermeté et ne pas avoir peur de répondre à des mesures américaines qui ne sont pas dans l’intérêt économique du Canada», précise le ministre libéral.
De passage dans la circonscription de Côte-du-Sud-Rivière-du-Loup-Kataskomiq-Témiscouata, il a visité des entreprises de la région et appuyé le candidat du Parti libéral du Canada, Rémi Massé. Ce dernier a vanté sa propre candidature lors d’un point de presse qui s’est tenu dans l’usine, devant une centaine d’employés.
«C’est important d’avoir un député de région qui a une voix forte et qui est en mesure de lâcher un coup de téléphone à Dominic LeBlanc et aux autres ministres pour leur expliquer les enjeux de la région», a affirmé M. Massé.
Même si les candidats de cette campagne électorale sont à la remorque des grandes annonces effectuées par les Américains dans cette guerre commerciale, Rémi Massé estime qu’il est tout de même en mesure de partager ses idées et la position de son parti. «La diversification de l’économie régionale, pouvoir s’orienter vers de nouveaux marchés, ça demeure, malgré la crise que l’on vit présentement. Il faut être capable de continuer d’innover, de moderniser les entreprises et d’investir dans nos travailleurs.»
Il est selon lui primordial d’aller à la rencontre des entrepreneurs sur le terrain afin de mieux les appuyer pour traverser cette crise. Le vote pour ces élections fédérales aura lieu le 28 avril.
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.