Infrastructures souterraines : les besoins sont urgents et nombreux à Dégelis
Eau trouble, parfois imbuvable, de couleur jaune et même orange brulé…des citoyens de Dégelis ont utilisé les réseaux sociaux pour dénoncer la qualité de l’eau dans certains secteurs de leur ville au cours des derniers jours. Le coupable? Un réseau d’aqueduc et d’égout vétuste et en piteux état. Une situation bien connue de la Ville de Dégelis qui regrette toutefois d’avoir les mains liées sans aides financières concrètes de Québec.
Le 3 avril, le maire Gustave Pelletier n’est pas passé par quatre chemins : les infrastructures souterraines municipales de Dégelis ont grandement besoin d’amour. «Le réseau doit être réparé, mais ce n’est pas simple. Sans argent, on ne peut pas creuser», a-t-il soutenu.
L’élu a indiqué avoir en main un rapport réalisé par une firme d’ingénieurs spécialisés en 2021, juste avant son arrivée à la tête de la Ville. À l’époque, le diagnostic n’était déjà pas positif avec plusieurs secteurs identifiés comme étant en fin de vie. Quatre ans plus tard, la situation ne s’est pas améliorée d’elle-même.
«Il y a beaucoup de rues colorées en rouge dans le document, et le rouge, ce n’est pas bon», a-t-il laissé entendre. «Il y a beaucoup à faire.»
Au cœur des priorités municipales? L’avenue Principale qui traverse Dégelis du nord au sud sur environ deux kilomètres. Récemment, la Ville en a refait une portion de 350 mètres entre le cimetière et la 9e rue. Un petit chantier qui a pourtant nécessité des investissements totalisant 1,9 M$.
«Nous avons reçu un montant d’environ 1,6 M$ pour y arriver, mais ça montre néanmoins à quel point c’est dispendieux», a indiqué Gustave Pelletier. «On ne peut pas assumer ces sommes seuls. C’est impossible. On ne peut pas faire ça et augmenter les taxes de façon démesurée […] Il n’y en a pas de facile.»
Les infrastructures d’autres rues, comme la 6e, sont aussi désuètes. «La rue Principale doit être faite en premier parce que les infrastructures des rues transversales se connectent sur la conduite principale. Mais on sait qu’il y a des secteurs où ça urge. La 6e, près de l’église, devra faire partie des priorités quand on sera rendu à cette hauteur-là.»
DEMANDE OFFICIELLE
La Ville de Dégelis se dit bien consciente des inconvénients subis par plusieurs citoyens. Le maire Gustave Pelletier assure que l’administration municipale fera une nouvelle demande de plusieurs millions au gouvernement, notamment pour le programme d'infrastructures municipales d'eau (PRIMEAU). Ce dernier est actuellement fermé, mais les élus espèrent une réouverture dans les prochaines années avec la venue des élections provinciales.
Il rappelle que Dégelis n’est pas seule avec cette problématique. Au Québec, les actifs de l’eau ont en moyenne atteint 46 % de leur durée de vie, selon le plus récent Portrait des infrastructures en eau des municipalités du Québec (PIEMQ). Un constat qui met en évidence les enjeux liés à l’entretien et au renouvellement des infrastructures municipales.
«On a eu des discussions avec des fonctionnaires et ils nous ont avisés de préparer un dossier et de l’envoyer afin de faire partie de la liste», a indiqué le maire. «Le dossier va être envoyé dès la semaine prochaine. On va attendre des nouvelles par la suite.»
«On sait que ce ne sera pas possible cette année. On espère que les cordons de la bourse vont se délier.»
Entre-temps, Dégelis compte aussi effectuer des purges du système d’aqueduc, ce printemps et l’automne prochain. Des réparations d’urgence seront aussi effectuées, si le besoin se présente.
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.