Francis Proulx ne croyait pas se faire prendre
Après deux jours d’arrêt, le procès a repris ce mardi. Les jurés ont appris en visionnant la suite de l’interrogatoire que Proulx avait d’autres cibles en tête. Pour décrire le meurtre de Nancy Michaud, il dira que c’est « une bad luck ».
Dans l’enregistrement vidéo, on voit l’accusé confier à l’enquêteur de la Sûreté du Québec, Michel Comeau, qu’il ne croyait pas se faire prendre et qu’il en aurait « clanché » un autre. Proulx avait donc le désir de se venger des gens qui selon lui l’avaient déjà « écœuré ». Il a toutefois admis qu’il n’avait pas de liste avec des noms précis en tête.
Quant au meurtre de Nancy Michaud, l’accusé soutient que ce n’était pas prémédité, mais accidentel. Il aurait choisi la maison de la victime au hasard pour y commettre un vol. Il s’est introduit dans la résidence par une porte déverrouillée du sous-sol. Proulx, qui était cagoulé, n’aurait pas été immédiatement reconnu par Mme Michaud quand il l’a surpris dans sa chambre.
Après l’avoir menottée aux mains et aux chevilles, il s’être fait remettre sa carte de débit et son NIP. La victime lui aurait alors mentionné de ne pas faire de mal à ses enfants. C’est au moment de la conduire au sous sol, alors qu’il chute légèrement, qu’un coup de feu aurait atteint mortellement la mère de famille.
Le visionnement de l’enregistrement vidéo de l’interrogatoire a débuté jeudi dernier. Un interrogatoire qui s’est déroulé le 18 mai, la journée même où le corps de Nancy Michaud, l’attachée politique du ministre Claude Béchard, était retrouvé sans vie au sous-sol d’une maison abandonnée. Un enregistrement où l’on voit Francis Proulx admettre qu’il est l’auteur du meurtre. À un certain moment, l’enquêteur Comeau lui fait remarquer que sa grand-mère, la personne la plus chère à l’accusé, ne comprend pas pourquoi son petit-fils est accusé de meurtre.
C’est alors que simultanément, tant sur vidéo qu’en cour au palais de justice de Québec, Francis Proulx s’est mis à sangloter. Un enregistrement où l’accusé y raconte son enfance difficile et sa relation avec sa mère qu’il qualifie de « folle dans les Jéhovah ». La solitude qui le caractérise y est aussi abordée. Dans la région, Francis Proulx était surnommé « l’oiseau de nuit ».
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