Pas de regrets ni de remords pour Francis Proulx
Dure semaine pour Francis Proulx qui a fait face à l’enregistrement de son interrogatoire pour ensuite voir se succéder des témoins venant contredire son témoignage. Lui qui prétendait avoir accidentellement tué Nancy Michaud l’aurait plutôt violentée et battue avant de froidement l’abattre d’une balle tirée à bout touchant (à ne pas confondre avec bout portant). C'est-à-dire que le canon de l’arme touchait sa tête ou du moins s'en trouvait à moins de quelques millimètres.
Le vendredi 3 avril en après-midi, les 12 membres du jury ont pu entendre un enregistrement de type « body pack » fait par un codétenu dans la nuit du 19 mai. Le codétenu était en réalité un policier chargé de récolter les confidences de l’accusé. Des confidences que Proulx donne avec toute la brutalité de son indifférence pour la victime. À tel point que l’époux de la victime, Daniel Casgrain, a dû quitter en larmes la salle d’audience.
Sur l’enregistrement, on y entend l’accusé presque enjoué, s’esclaffant en expliquant comment il a tué la victime. Une victime à qui il reproche sa « belle vie » et son salaire. Il y affirme même que s’il avait pu, il aurait aussi tué le ministre et employeur de la victime, Claude Béchard. S’il avait pu, c’est tout Rivière-Ouelle qu’il aurait fait « péter ».
En avant-midi, une agente des services correctionnels de Rimouski où a séjourné Proulx a témoigné. Elle a mentionné que l’accusé lui avait alors confié avoir tenté de se suicider à l’aide d’un couteau de plastique. Il lui aurait aussi affirmé ne jamais avoir violé la victime.
Une affirmation démentie plus tôt dans le procès avec le témoignage de la pathologiste Annie Sauvageau. Cette dernière soutient que Proulx a eu des relations sexuelles à trois reprises avec la victime, sans toutefois en préciser le moment. Des analyses biologiques ont démontré que le sperme trouvé sur la victime correspondait à celui de Francis Proulx.
Selon la Dre Sauvageau, Nancy Michaud serait décédée des suites d’un traumatisme cranio-cérébral causé par un projectile d’arme à feu qui aurait été tiré à bout touchant. La pathologiste a aussi expliqué aux membres du jury avoir observé de nombreuses ecchymoses sur le corps et la tête de la victime. Des blessures qui auraient été faites du vivant ou quelques instants avant que ne survienne le décès de Mme Michaud.
L’avocat de la défense, Me Jean Desjardins a repris la thèse de son client comme quoi la victime aurait pu se blesser en tombant. Une théorie à laquelle n’a pas souscrit la spécialiste en affirmant que cela serait peu probable.
CO-DÉTENU
Le mercredi 1er avril, le codétenu de Francis Proulx en juillet dernier est venu témoigner. Il a raconté les confidences faites par son triste compagnon de cellule. Ainsi, lorsque Francis Proulx a violé le corps de la victime dans le magasin général, il s’agissait de la première expérience sexuelle de l’accusé alors âgé de 29 ans.
Proulx lui aurait aussi confié avoir eu l’idée de se débarrasser du corps de Nancy Michaud du haut du quai de Rivière-Ouelle, mais que la marée basse l’avait fait renoncer. C’est alors qu’il aurait eu l’idée de laisser le corps dans la maison abandonnée.
FAMILLE
Comme ce fut le cas tout au long du procès, la famille de Nancy Michaud a assisté aux nombreux témoignages. Malgré le déballage de détails qui horrifient tout le Québec, les membres de la famille ont su conserver leur calme.
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