Résurgence du manoir de la famille de Gaspé
Saint-Jean-Port-Joli - Le 30 avril 1909, un incendie détruisait le manoir dans lequel avait vécu, avec sa famille, Philippe Aubert de Gaspé, dernier seigneur de Saint-Jean-Port-Joli. C’est dans ce manoir qu’il avait écrit son célèbre roman historique Les anciens Canadiens (1863) et ses Mémoires (1866). Qu’est-il advenu de ce site 100 ans plus tard ?
Chronologie des événements
Une corporation visant la protection des lieux voit le jour. En 1987, un groupe de citoyens de Saint-Jean-Port-Joli met sur pied la Corporation Philippe-Aubert-de-Gaspé dans le but de reconstituer la base du domaine seigneurial et de reconstruire le manoir. À cette fin, elle rachète des parcelles de terre comprenant le vieux four à pain épargné par les flammes et les ruines de la vieille habitation. Le site s’étend désormais de part et d’autre de la route 132. Dans sa partie sud, il comprend la falaise; dans sa partie nord, il va jusqu’au fleuve Saint-Laurent.
Premiers travaux de la corporation
La corporation a commandé des fouilles archéologiques exécutées en trois campagnes ainsi qu’un inventaire archéologique sur l’ensemble de la propriété. Le caveau à légumes a été restauré en 2005 et le fournil en 2007. En 2006, la municipalité de Saint-Jean-Port-Joli a constitué un site du patrimoine sur les terrains de la Corporation Philippe-Aubert-de-Gaspé afin de « protéger ce site archéologique et historique patrimonial exceptionnel ».
Vers un Musée de la mémoire vivante…
Dès 2003, le comité de programmation de la corporation, avec différents partenaires, entreprend une réflexion qui le conduit à élaborer le concept du Musée de la mémoire vivante. Ce musée sera consacré au patrimoine immatériel et à cette fin recueillera, mettra en valeur et diffusera des témoignages et récits de vie. Ce concept est innovateur et unique au Québec.
Reconstruction du manoir selon les attentes du milieu
La reconstruction du manoir a commencé à l’été 2007. Le Musée de la mémoire vivante a ouvert au public le 25 juin 2008. Cent ans plus tard, le Musée de la mémoire vivante prend le relais de l’œuvre de Philippe Aubert de Gaspé et des principales fonctions qu’exerçait son manoir au XIXe siècle.
« Espace de création, d’hospitalité, de discussions, de fêtes et de direction, il se consacre aux histoires de vie et aux témoignages sous toutes leurs formes (orales, écrites, graphiques, audiovisuelles, numériques, etc.). Il conserve, étudie et met en valeur la mémoire de ses publics dans le but d’enrichir leur compréhension du monde et afin de transmettre ces repères culturels aux générations futures. Cette institution est en soi une mémoire vivante en constante évolution. »
Le manoir ayant été reconstruit, les objectifs de la Corporation sont maintenant d'assurer la continuité de la mémoire et sa mise en valeur par le biais du Musée de la mémoire vivante, celui-ci étant constitué de récits de vie et de témoignages et de continuer l’aménagement du site de manière à souligner « la profonde interdépendance entre le patrimoine culturel immatériel et le patrimoine matériel culturel et naturel.
Témoignages
Une dizaine d’enregistrements sonores portant sur la perte de ce bijou du patrimoine québécois survenue en 1909 peuvent être écoutés au musée. À titre d’exemple, voici un extrait du témoignage de madame Albertine Laurendeau qui se rappelle l’émoi causé par cet incendie (MMV 1987-0001) :
« Il faisait beau, il faisait frais […] comme de raison les gens alentour ont commencé à se ramasser, ça a commencé à se savoir […] les cultivateurs fouettaient les chevaux […]. »
D’autres renseignements historiques sont en ligne au www.memoirevivante.org.
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