Saint-Pascal — En ce matin du 25 mai , le temps est maussade. Pour parler vrai, il pleut à seaux depuis déjà un bout de temps. Pourtant, les élèves de la classe ressource de l’École Mgr-Boucher de Saint-Pascal ont le sourire fendu jusqu’aux oreilles. Ils se livrent avec beaucoup de fierté à différentes manoeuvres avec leur cheval dans le centre d’entraînement intérieur de la ferme Gijamika de Kamouraska.

Au milieu de la piste, en chef d’orchestre, Mme Rébecka Michaud, spécialiste du domaine équestre, s’assure du bon déroulement de l’exercice et amène les élèves à effectuer différentes figures. Les cavalières et cavaliers de même que leur monture ne forment qu’un.

C’est la dernière journée d’une grande aventure qui a débuté le 11 mars dernier ; le tout se terminera dans quelques heures par un dîner communautaire où les élèves pourront échanger sur le projet porteur qu’ils viennent de vivre.

Au cours de l’année scolaire 2009-2010, ces élèves — qui vivent avec des différences — ont eu, en effet, la chance de participer à une expérience emballante, des plus signifiantes à la ferme Gijamika. Ils ont pris part à dix ateliers d’équitation thérapeutique et de zoothérapie, et ce, sous la supervision de Mme Marielle St-Pierre, enseignante, et de Mme Caroline Mignault, technicienne en éducation spécialisée de la classe ressource. Dans leurs démarches, ces intervenantes ont pu compter sur le concours d’élèves du deuxième cycle de l’École secondaire Chanoine-Beaudet, quatre filles et un garçon, qui accompagnaient les élèves, les aidaient à réaliser les activités.

Une chimie entre l'animal et l'humain

Le projet — qui a été initié par Mme St-Pierre — a pris forme après la semaine de relâche. C’est à ce moment que les préparatifs ont débuté en classe. L’univers du cheval est venu teinter les apprentissages.

« Nous les avons sensibilisés aux soins à apporter au cheval, aux différentes étapes de brossage. Au fil des semaines, en se rendant à la ferme, ils ont appris à apprivoiser leur cheval, à s’en approcher, à le monter de manière sécuritaire. Ils ont appris différentes figures (diagonale, demi-volte, volte et doubler). Cela a nécessité beaucoup de travail. Les élèves ont progressé à plus d’un niveau. Dans un premier temps, ils ont appris à dominer leur peur, à gérer leur nervosité. De plus, ils ont appris à améliorer leur latéralité via les différents parcours qu’ils devaient exécuter avec le cheval. Ils ont développé leur écoute. Au terme de la démarche, ils ont construit leur estime de soi. Non seulement ils se sentent à l’aise avec leur cheval, mais ils s’en sont fait un compagnon. »

Selon l’enseignante, la chimie qui s’est créée entre l’élève et leur monture n’aurait pas été possible sans la très grande complicité de Mme Rébecka Michaud de la ferme Gijamika.

« L’animatrice de la ferme a joué un grand rôle dans la réussite de ce projet. Elle a su agencer la personnalité de chacun de nos élèves avec celle du cheval. Elle a fait preuve de beaucoup de sensibilité. Elle a pris le temps de les connaître. Elle a été patiente. C’est vraiment magique ce qui s’est passé au cours des dernières semaines à la ferme Gijamika. Nous tenons à remercier Mme Michaud. Nous tenons aussi à remercier la Commission scolaire de Kamouraska—Rivière-du-Loup pour son implication. Merci enfin à M. Yannick Beauvais, directeur de l’École secondaire Chanoine-Beaudet, qui a accepté que les élèves participent à cette grande aventure. »

S’il faut en croire Mme St-Pierre, l’expérience a été concluante. Elle espère bien répéter le projet l’an prochain. Certains élèves n’attendront pas aussi longtemps : ils ont déjà manifesté le désir à leurs parents de poursuivre la démarche cet été.