Suspension de 5 jours imposée à son fils : Une mère se questionne
« Il y a eu des ballounes d'eau qui ont été lancées à l'école. Mais mon fils n'a pas été pris à lancer des ballounes », nous a confié Christine Beaulieu. Il a été dénoncé par d'autres comme un de ceux qui avaient entreposé des ballons d'eau. À la suite de cette dénonciation, trois élèves ont été rencontrés par la directrice adjointe, Judith Lefrançois.
« Elle nous a rencontrés et nous a demandé quelle punition on pensait mériter pour nos actes. On lui a dit qu'on pouvait faire le ménage des dégâts après les classes ce vendredi-là », raconte le fils de Mme Beaulieu. Ce à quoi Mme Lefrançois a acquiescé, selon la mère et son fils, puisque les trois jeunes ont effectivement fait le ménage et ramassé les dégâts, sous la surveillance d'un concierge, le vendredi en fin de journée.
Après avoir été rencontrés une première fois, les trois élèves sont retournés en classe. Quelques heures plus tard cette même journée, Christine Beaulieu recevait un message sur son répondeur téléphonique de la part de la directrice adjointe lui disant que son fils était suspendu cinq jours à la maison.
GUERRE DE BALLOUNES D'EAU
Plusieurs ballons d'eau ont effectivement été lancés cette semaine par des élèves et pas seulement le jeudi, une situation qui perdurerait depuis 7 ans à l'approche des vacances estivales à l'École secondaire de Rivière-du-Loup, selon quelques parents et élèves questionnés. « Tout le monde sait que ça s'en vient, depuis sept ans que ça dure, même la direction le sait », nous a dit un parent, qui préfère conserver l'anonymat.
« Mon garçon a des torts, on ne s'objecte pas à ça ces torts-là. Il ne nie pas qu'il a déjà lancé des ballounes d'eau dans le passé (…) Moi c'est la sanction que je trouve trop punitive pour le geste. Il n'a pas été pris avec de la drogue ou des choses comme ça. Il n'a pas donné de coups de poing… Je trouve que c'est une solution trop facile pour l'école de les renvoyer à la maison. Eux autre n'en ont plus de problèmes… », a déploré Christine Beaulieu.
Monic Vézina, responsable des plaintes à la Commission scolaire Kamouraska-Rivière-du-Loup, a rencontré Christine Beaulieu, à la suite de ses démarches, puisque la direction de l'École secondaire de Rivière-du-Loup, après avoir rencontré les parents, n'a pas modifié sa décision de suspendre les trois élèves.
« On a essayé de négocier qu'il soit suspendu mais à l'école, dans un local à part, et qu'il ait l'aide d'un enseignant pour qu'il puisse poser ses questions parce qu'on est à une semaine avant les examens (…) La madame (Monic Vézina) de la commission scolaire était découragée de ça, mais elle ne peut pas revenir sur la décision de l'école », nous a révélé Christine Beaulieu.
COMMISSION SCOLAIRE
Sonia Julien, directrice de l'École secondaire de Rivière-du-Loup, nous a confirmé que le dossier était géré exclusivement pas la Commission scolaire, lorsque nous lui avons parlé mercredi. Le jeudi matin, Guy Lavoie, conseiller en communication à la Commission scolaire, a pris le relais et nous a mentionné que ce dossier était entre les mains du nouveau protecteur de l'élève, Réjean Bérubé et que pour assurer l'intégrité du processus, il ne pouvait commenter davantage.
MESURE DE DERNIER RECOURS
Selon la commission scolaire, le protecteur de l’élève intervient rarement en cours de processus habituel pour la recherche de solutions à une situation problématique. Le règlement prévoit en effet que le parent ou l’élève majeur communique, dans un premier temps, avec l’enseignant ou l’intervenant scolaire concerné afin de trouver une solution. Si la situation n’est pas réglée, le parent ou l’élève est invité à contacter, par la suite, la direction de l’école ou du service concerné. Si la situation persiste, il est invité à joindre la responsable des plaintes à la commission scolaire, en l’occurrence Monic Vézina.
« Ce n’est qu’au terme de cette démarche, comme dans le cas qui nous intéresse, que le protecteur de l’élève pourra entrer en jeu à la demande du plaignant, si celui-ci se dit insatisfait », a conclu Guy Lavoie. Un contact qui a été fait par Christine Beaulieu, nous a-t-elle confirmé jeudi lorsque nous lui avons parlé.
Entretemps, le garçon de Christine Beaulieu étudie à la maison en prévision de ses examens de fin d'année.
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