On demande plus d’argent dans les services à domicile
Toutes les entreprises d’économie sociale en aide domestique membres de l’Aile rurale (regroupement des entreprises situées en milieu rural) ont réalisé ce même geste de manifestation. Depuis plus de deux ans, les entreprises d’aide à domicile demandent au gouvernement Charest d’invertir plus d’argent dans les services à domicile et de revoir le financement des entreprises d’économie sociale en aide domestique.
« Nous sommes toujours au point mort et les entreprises n’auront comme seul choix d’augmenter la tarification des services et de faire payer la facture, encore une fois aux personnes en perte d’autonomie », a mentionné la directrice du Centre d’Action bénévole Région Témis, Rose-Emma Ouellet, au nom du conseil d’administration, des employées et de tous les clients qui bénéficient de ces services essentiels à leur qualité de vie.
Le Centre d’Action bénévole Région Témis veut obtenir plus d’argent du gouvernement du Québec pour maintenir les tarifs au plus bas afin que leurs services restent accessibles à tous. L’Aile rurale soutient que la ministre Lise Thériault s’est engagée publiquement à injecter dans le Programme d’exonération financière pour les services d’aide à domicile (PEFSAD) 3,5 millions de dollars en octobre 2009. L’organisme ne comprend pas qu’en décembre 2009, on apprenait que la ministre les retirait et demandait aux entreprises d’économie sociale en aide domestique (EÉSAD) d’assumer ce montant à même leur budget (ce qui constitue en réalité un manque à gagner de 7 millions de dollars pour les EÉSAD.
« La ministre Lise Thériault parle d’investissements importants dans notre secteur, mais ce n’est qu’un écran de fumée pour cacher le fait que le gouvernement laisse ce dossier à la dérive depuis beaucoup trop longtemps. Sommes-nous des partenaires dans la livraison de services essentiels à une population âgée et dans le besoin, oui ou non? Il y a 12 ans, lors de la mise sur pied du PEFSAD, c’était clair, nos entreprises faisaient partie d’une stratégie de lutte au marché noir, et donc de l’amélioration des conditions de travail pour des milliers de femmes. Elles étaient aussi partie prenante d’une stratégie globale de soutien à domicile fondamentale pour une population vieillissante et d’une volonté de revitaliser nos régions souffrant de fermetures d’entreprises multiples et d’exode. Aujourd’hui, le gouvernement nous condamne à un recul sur tous les fronts, en jetant tous ces objectifs par la fenêtre », a déclaré la porte-parole de l’Aile rurale, Hélène St-Laurent.
Comment fonctionne le programme?
L’exonération « maximale » qu’un citoyen québécois peut obtenir pour chaque heure de services achetée est de 11 $, soit 4 $ à titre d’aide fixe et 7 $ à titre d’aide variable. La personne ne paie que la différence entre le tarif de l’entreprise et l’exonération qui lui est accordée.
L’aide fixe est admissible à tout citoyen tandis que l’aide variable est déterminée selon le revenu familial et le nombre de personnes à charge. Pour toucher le maximum d’aide de 11 $, les revenus doivent être égaux ou inférieurs à 14 034 $ pour une personne seule, 22 749 $ pour un couple et 2 727 $ pour chaque personne à charge (enfant ou adulte). Lorsque le revenu familial excède le seuil d’exemption, le montant maximal d’aide variable de 7 $ est alors réduit de 0,47 $ par tranche complète de 1 000 $ de revenu familial qui excède le seuil d’exemption.
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