L’Isle-Verte - Le témoignage du gardien de nuit, Bruno Bélanger, de la Résidence du Havre où sont décédées 32 personnes le 23 janvier dernier, soulèverait des doutes chez les enquêteurs de la Sûreté du Québec. C’est du moins ce que rapporte le journaliste Matthieu Boivin du journal Le Soleil dans un texte exclusif, publié ce matin.

Le journaliste rapporte que la SQ aurait écarté la thèse de l’article de fumeur contrairement à ce qu’avait laissé croire M. Bélanger lors d’une entrevue accordée à TVA. Ce dernier avait soutenu que dans la nuit du drame, il avait intercepté un résidant de la chambre 206 se rendant fumer à l’extérieur.

Le gardien qui s’était rendu à la cuisine préparer les repas avait ensuite raconté avoir aperçu de la fumée s’échappant de cette chambre alors que le système d’alarme s’était activé. La cuisine est située dans le même secteur que la chambre 206, mais au rez-de-chaussée. M. Bélanger avait alors affirmé qu’il était « sûr à 95% » qu’un article de fumeur était à l’origine du sinistre.

Selon le journaliste du Soleil, les enquêteurs douteraient de l'intégralité de ce témoignage et n’écarteraient pas qu’il ait omis certains détails importants susceptibles de faire progresser l’enquête.

Dans son article, Matthieu Boivin précise que le gardien ne serait pas considéré comme un suspect, mais plutôt comme un témoin important. Ce dernier a été rencontré à quelques reprises par les enquêteurs, dont une fois, rapporte le journaliste, où l’interrogatoire aurait été plus poussé.

S’il n’a pas changé de version, on soutient qu’elle tiendrait « difficilement la route, dans sa totalité du moins ». On précise que les éléments de preuve recueillis lors des fouilles pointent plutôt vers la cuisine.

Selon le Soleil, le gardien sera de nouveau rencontré au cours des prochaines semaines.

De son côté la SQ n’entend émettre aucun commentaire quant aux éléments avancés par Le Soleil. « L’enquête est toujours en cours et il n’est pas question de commenter, d’infirmer ou de confirmer ces éléments-là », a précisé la relationniste Ann Mathieu de la Sûreté du Québec.