Le haricot de la discorde
Un haricot tombé sur le sol s'est transformé en véritable pelure de banane en aout 2015 alors qu'il s'est retrouvé au coeur d'un litige entre une cliente et Alimentation Bernard Caron, un commerce situé aux Galeries Trois-Pistoles. Une histoire à 15 000 $ qui a connu son dénouement le 20 mars dernier, soit près de trois ans après l'incident.
Les faits remontent au 8 aout 2015, en matinée, quand la plaignante, Claire Létourneau, chaussée de souliers plats de type ballerine, s'est rendue au supermarché. C'est en marchant vers l'étale des haricots en vrac qu'elle a glissé sur l'un d'eux pour se retrouver par terre, en position assise et blessée.
Les examens ont révélé une fracture comminutive de la rotule en plusieurs fragments ainsi qu'un oedème marqué. La dame sera opérée et hospitalisée une première fois durant cinq jours à Rimouski, puis, une seconde fois pour procéder à l'exérèse des tiges et cerclage métallique.
Mme Létourneau, qui vit seule, a donc réclamé 837,38 $ pour des dépenses engagées, soit des frais de physiothérapie, de transports, de stationnement, d'aide technique, de frais administratifs et les frais d'hébergement de son séjour en centre hospitalier. Le supermarché a admis ces dépenses sauf celles de l'hébergement, puisque c'est l'assureur de la plaignante qui l'assume.
Une somme de 14 162,62 $ a été réclamé à titre de dommages en raison des douleurs permanentes ressenties au genou gauche. Mme Létourneau affirme aussi conserver d'importantes séquelles à son genou, limitant certains déplacements. Elle reproche au commerce un manque d'entretien et soutient que ce dernier aurait dû présenter des panneaux d'affichage pour indiquer un danger devant un étal de fruits ou légumes.
DÉCISION
Le 20 mars dernier, la juge Lucie Morissette a rejeté la demande de la citoyenne de Montréal qui possède une résidence secondaire dans la région. La magistrate a rappelé qu'il incombait à Mme Létourneau de démontrer que le supermarché Métro avait commis une faute et que cette faute lui a entrainé des dommages. Il revenait à la plaignante d'établir un lien de causalité entre la faute et le dommage.
La juge a conclu que la preuve ne démontre pas qu'une situation dangereuse est connue du commerce et existe depuis un certain laps de temps avant l'accident de la demanderesse. Elle souligne aussi qu'il n'y a pas d'élément de «piège» ou de situation intrinsèquement dangereuse.
La juge Morissette souligne que l'horaire des visites et d’entretien des commis démontre que des mesures sont prises pour assurer un entretien régulier en plus d'offrir un environnement sécuritaire aux clients. La demande de Mme Létourneau a donc été rejetée.
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