Les enfants et le déficit d’attention : mode ou réalité?
COMMENT MIEUX INTERVENIR À LA MAISON
Les enfants développent-ils vraiment davantage de problématiques liées au trouble de déficit de l’attention/hyperactivité (TDAH)? La prévalence a-t-elle augmenté? Il est temps de se poser la question sur la valeur du rôle que joue la société par rapport à l’émergence et la puissance des symptômes de ce trouble. Plusieurs interventions peuvent être posées chez les enfants atteints de TDAH.
Il est possible de mettre en place des moyens efficaces pour leur venir en aide et pour leur permettre une meilleure adaptation tant au niveau familial qu’environnemental. Je vous présente quelques méthodes ou quelques idées que je crois essentielles de connaître lorsqu’on intervient auprès de cette clientèle. Que ce soit au niveau de la diminution du stress, de l’augmentation de la résilience, de la prise de médicamentation ou de d’autres méthodes psychoéducatives, toutes sont utiles et s’adaptent bien aux enfants.
Diminution du stress
Relaxation
Durant un événement stressant ou épeurant, la respiration devient courte, rapide et irrégulière. La personne stressée produit de l’adrénaline (courte respiration/jour) vs endorphine (longue respiration/nuit). Parmi toutes celles qui existent, voici une mini technique de relaxation. Premièrement, inhaler tranquillement et profondément jusqu’à ce que le thorax soit rempli. Retenir 3 secondes. Deuxièmement, expirer tranquillement en disant une phrase relaxante dans notre tête. Ceci peut être un moment de rapprochement si le parent le fait en même temps.
Développer la résilience
Pour développer la résilience, on peut aussi mettre en place de petites interventions toutes simples comme faire un retour sur les événements positifs de la journée, limiter le nombre d’objectifs, avoir période d’attention positive seulement, miser sur les forces. Un enfant hyperactif qui réussit bien en classe devrait être valorisé et félicité. Ces renforcements peuvent augmenter son estime de lui-même et le motiver dans la poursuite de son cheminement. On peut, avec l’enfant, déterminer à l’école les amis positifs et les amis qui l’influencent négativement. Il peut aussi être placé dans des équipes qui le valoriseront et qui le laisseront apporter sa créativité. Pour intervenir auprès de la résilience familiale : focuser sur le positif, apprendre le sens des responsabilités, être cohérent, participer aux projets de l’enfant, encourager l’expression des opinions, faire preuve de chaleur et de soutien, relaxer aussi pour lui montrer de bonnes habitudes.
Médicamentation
Ritalin et dérivés
On constate une hausse de 500 % de la médicamentation chez les enfants depuis 10 ans. La combinaison médicamentation et intervention psychothérapeutique s’avère être la plus efficace à long terme. Des recherches très précises ont été conçues pour mesurer quel pourcentage de neurotransmetteurs dopaminergiques sont bloqués par le Ritalin afin de ne pas susciter un effet contraire à celui désiré. Cette méthode s’avère donc très utilisées pour pallier aux différents symptômes du TDAH.
Interventions psychoéducatives
Système d’émulation
Il s’agit généralement d’un tableau où sont énumérés les comportements désirés qui sont renforcés à l’aide de points. On observe le comportement de l’enfant avant de retirer ou donner des points. Les points permettent l’accès à une banque de récompense établie avec l’enfant. Les récompenses peuvent être matérielles ou relationnelles. Le système d’émulation réduit le stress chez l’enfant hyperactif car il accroît la prévisibilité des interventions et il présente clairement les comportements auxquels il doit adhérer.
Stratégies d’organisation
Ces moyens existent dans le but d’améliorer les capacités d’organisation du jeune et ainsi limiter ses oublis. On peut y retrouver l’utilisation d’un système de classement par couleurs, d’une liste ou d’un agenda. Celle-ci lui facilitera certaines tâches pour lesquelles il éprouvera alors un nouveau sentiment de fierté qui influencera positivement son estime de lui. Ces systèmes d’organisation ont en plus les avantages d’être facilement mis en place et de développer l’autonomie du jeune.
L’utilisation des règles, des consignes et des conséquences
Les règles de la maison ou de l’établissement scolaire doivent être claires, réalistes, cohérentes et constantes. Aussi, il est préférable de limiter leur nombre et de les afficher visuellement. Cela réduit le stress à la fois chez l’adulte et l’enfant à cause de l’encadrement qui limite les comportements à adopter ainsi que leur prévisibilité. Pour les consignes, il est essentiel d’en donner une à la fois et attendre qu’elle soit exécutée avant d’en donner une autre.
Quant à elles, les conséquences doivent être choisies avec l’enfant. Une fois que la décision de sévir est prise, l’adulte ne doit pas argumenter et doit appliquer la conséquence le plus rapidement et de façon la plus neutre possible. Le retrait de l’enfant ne devrait être effectué qu’en cas de crise grave. La période de retrait proposée est de une à deux minutes par tranche d’année d’âge de l’enfant.
Interventions visant à limiter l’agitation
L’enfant hyperactif a besoin de se dépenser physiquement. Il est utopique de croire qu’on peut contrôler totalement son agitation. Cependant, on peut la canaliser dans des activités socialement valorisées ou acceptables. Octroyer des responsabilités, faire du sport et des activités parascolaires donnent la possibilité au jeune de se valoriser tout en dépensant son énergie.
Adapter l’environnement
On devrait compter un coin calme et un autre où le jeune peut bouger sans réserve. L’enfant associera ces endroits aux comportements qu’il doit adopter ce qui augmentera la prévisibilité. On peut aussi contrôler l’éclairage de la pièce et le bruit ambiant afin d’éviter de surstimuler l’enfant.
La mise en place de nouveaux systèmes d’intervention peut être stressante pour les parents. Cependant, on peut supposer une baisse du niveau de stress lorsque le système est bien installé et utilisé conjointement par l’enfant et son parent. N’hésitez pas à vous faire aider pour y parvenir.
Pour en savoir plus sur le trouble de déficit de l’attention/hyperactivité (TDAH) :
Regroupement des associations de parents PANDA du Québec
(Parents aptes à négocier le déficit de l’attention)
Site Internet : www.associationpanda.qc.ca
Téléphone : (450) 979-7788
Association québécoise pour les troubles d’apprentissage (AQETA)
Site Internet : www.aqeta.qc.ca
Téléphone : (514) 847-1324
Myriam Courbron, M.Sc., Psychoéducatrice
Consultante en développement personnel et professionnel
Directrice du Centre de Services Psychoéducatifs de Trois-Rivières (CSPTR)
[email protected]
Téléphone CSPTR : 819.693.4113