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Santé psychologique : Les mécanismes de défense

durée 3 mars 2010 | 12h48
  • Sauriez-vous identifier les vôtres?

    Depuis le tout début de notre existence, nous développons chacun à notre façon, différents mécanismes de défense (ou d’évitement). Ces mécanismes sont une façon d’être en contact avec les autres. Ils représentent une résistance à l’expression de notre vrai « Moi ». Nous sommes rarement conscients lorsque nous les produisons.

    Toutefois, si nous portons attention à ceux-ci, en nous observant dans le quotidien ou en nous aidant d’un professionnel de la santé psychologique, nous pouvons identifier nos mécanismes et déterminer si leur utilisation est saine et appropriée (mécanisme provisoire de sécurité) ou malsaine, voire trop rigide (répétitif, absence de souplesse, systématique, excessif, inopportun, etc.).

    Afin d’illustrer ce concept de psychologie, je vous présente trois mécanismes de défense régulièrement utilisés :

    1- La confluence

    La confluence est cet état de fusion avec l’autre. Nous ne sommes pas vraiment authentiques puisque peu importe, nous faisons en fonction de l’autre. Il n’y aura pas de confrontation ou de différence d’opinions. Nous ne faisons qu’un avec l’autre.

    Appropriée :
    •    Lorsque je partage pendant un moment l’enthousiasme de mon équipe sportive qui vient de gagner ou encore la joie d’un anniversaire familial;
    •    Lorsque nous mettons de côté nos préoccupations personnelles pour nous centrer sur l’autre, un groupe ou une situation particulière.

    Nous choisissons volontairement de nous oublier pour nous retrouver un peu plus tard.

    Pathologique :
    •    Lorsque les couples ou les partenaires ne s’autorisent pas d’activités séparées (le contraire est alors perçu comme une sorte de « trahison »);
    •    Lorsque les parents ne vivent que pour leurs enfants sans s’accorder du temps personnel, et ce, sans culpabilité.

    Pour briser cet état de fusion avec l’autre, nous devrions travailler sur nos frontières personnelles, notre rythme, nos limites et notre unicité.

    2- L’introjection

    L’introjection constitue la base même de l’éducation. Nous ne pouvons croître qu’en assimilant le monde extérieur, c’est-à-dire ses idées et ses principes. Par contre, si l’on se contente d’avaler ces éléments de l’extérieur sans les « mâcher », ils ne seront pas « digérés ». L’introjection consiste donc à laisser le monde extérieur et les événements nous contrôler au profit de notre vrai Moi. Il peut s’agir des injonctions parentales sans que l’on se demande s’ils font du sens pour nous une fois à l’âge adulte. Nous sommes ainsi envahis par l’extérieur.

    Appropriée :
    •    Ce qui est nécessaire pour vivre en société : « J’ai appris qu’il faut respecter le bien d’autrui, arriver à l’heure à un rendez-vous, ne pas crier à la bibliothèque, etc. »

    Pathologique :
    •    Lorsque je me tais et me conforme aux idées de mes parents, de mon entourage, de mes patrons, d’un groupe d’amis;
    •    Lorsque j’adhère à des principes sans les remettre en question;
    •    Lorsque de nombreuses introjections de mon enfance me restreignent inutilement au lieu de me faciliter la vie dans la liberté.

    Si nous reconnaissons que notre mécanisme d’entrée en relation nous freine, nous devrions alors travailler sur notre indépendance, notre responsabilité et notre assertivité (attitude de celui qui s'affirme à sa juste valeur, qui exprime son point de vue avec aisance et ses intérêts sans anxiété, cela sans dénier ceux des autres).

    3- La projection

    La projection est le fait d’imputer la responsabilité à l’environnement. Alors que dans l’introjection le Soi est envahi par le monde extérieur, dans la projection, c’est le Soi qui « déborde » et envahit le monde extérieur. Ainsi, lorsqu’un événement nous fait réagir psychologiquement ou émotionnellement, nous déversons notre « trop plein » sur l’environnement (ex. notre conjoint, nos enfants, nos amis, notre animal de compagnie).

    Pensez à la personne qui, ayant vécu une difficulté avec ses collègues de bureau ou son patron, entre à la maison de mauvaise humeur en ne faisant que parler négativement de ces gens, et ce, sur un ton peu agréable pour le reste de la famille. À la limite, même le souper ne goûte pas très bon! Au lieu de faire de la projection sur les autres, cette personne aurait dû exprimer sa colère aux personnes concernées.

    Appropriée : 
    •    La création artistique est une projection de l’état d’être d’une personne. Nous pouvons constater la différence entre un peintre colérique qui présente une œuvre sombre et triste ou un artiste rempli d’amour et de lumière qui exécute une toile d’une douce profondeur.
    •    Nous ne pourrions lire de bons romans s’il n’y avait pas une projection de l’auteur, une façon de voir sa réalité pleine de fiction.

    Pathologique :
    •    Lorsque le monde extérieur devient le champ de bataille sur lequel s’affrontent les conflits internes de la personne : «vous ne m’écoutez pas, on ne me comprend jamais, on ne peut jamais faire confiance à cette personne, ... ».
    •    Étant perturbés à l’intérieur, nous attribuons toutes sortes de commentaires négatifs aux gens que nous rencontrons et nous reproduisons ce comportement au quotidien.

    Nous devrions donc apprendre à nous affirmer face à la bonne personne et au moment opportun.

    À vous maintenant de reconnaître votre mécanisme de fonctionnement. Cet exercice peut vous être utile pour vivre librement et sainement avec votre entourage et les gens que vous côtoyez. Ne vivez pas dans la réaction, mais bien dans l’action du moment présent. Ne soyez pas inconscient, mais bien conscient de vous en relation avec les autres. Écoutez ce qui monte en vous et exprimez-le clairement…à la bonne personne. 

    Myriam Courbron, M.Sc., Psychoéducatrice
    Consultante en développement personnel et professionnel
    Directrice du Centre de Services Psychoéducatifs de Trois-Rivières (CSPTR)
    [email protected]
    Téléphone CSPTR : 819.693.4113

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