Charlie Bilodeau : la fierté d'une maman
Quand Charlie Bilodeau et Julianne Séguin se sont officiellement qualifiés pour les Jeux olympiques, en janvier, ils ont créé l’hystérie dans plusieurs foyers du KRTB, mais également dans les estrades même de l’amphithéâtre où ils performaient, alors que Linda Joubert, maman de l’athlète pistolois, assistait à la scène. Quelques semaines plus tard, ce n’est pas sans se pincer, mais avec énormément de fierté qu’elle s’est envolée vers la Corée du Sud.
Grande passionnée de patinage artistique, c’est Mme Joubert elle-même qui a initié son fils au patin à un très jeune âge. Des photos montrent d’ailleurs Charlie enfant, patins aux pieds, médailles au coup. Il avait trois ans lors de sa première compétition.
«Le patin, c’était bien plus pour lui donner une discipline de sport et pour l’occuper. Charlie avait beaucoup d’énergie et il fallait un moyen de la canaliser. On voyait qu’il aimait ça et il était bon, mais jamais on n’aurait pu penser qu’il allait un jour atteindre les Olympiques», partage-t-elle.
Les années ont passé et Charlie a continué sa progression. Après une parenthèse du côté de la planche à neige à 11 ans, le jeune homme s’est intéressé au patinage en couple, si bien qu’à 14 ans, bourré d’ambitions et d’un rêve olympique, il a exprimé son désir d’aller s’entrainer à Montréal.
«À 14 ans, envoyer son garçon aussi loin, pour un cœur de mère, c’était difficile. J’étais craintive, mais on avait fait des contacts, il restait dans une belle famille et il était encadré par de bons entraineurs. De toute façon, c’était nécessaire, il devait quitter éventuellement vers les centres d’entrainement spécialisés», se remémore Linda Joubert.
Charlie n’a jamais vraiment arrêté d’y croire, assure sa maman. «Il y croyait beaucoup et je lui ai donné ses chances. S’il a prouvé quelque chose ces dernières semaines, c’est que même si on vient de la région, il est possible de réaliser un rêve olympique. C’est important d’avoir cette lumière là dans notre tête. C’est valable pour les enfants, mais aussi pour les parents. Si je ne l’avais pas cru, en tant que parent, je n’aurais pas fait toutes les démarches.»
Le plus important est qu’elle ne lui a jamais donné de la pression à poursuivre. Charlie était maitre de son destin. «Il a toujours eu la possibilité d’arrêter le patin s’il le souhaitait. Je ne voulais surtout pas qu’il le fasse pour moi, mais au final, il voulait toujours continuer et il connaissait du succès.»
GRAND MOMENT
Les derniers Championnats canadiens de patinage artistique ont été un moment particulier pour la mère et le fils. Mme Joubert s’était rendue sur place, à Vancouver, à la demande de Charlie. Évidemment, le voyage n’aura pas été fait en vain. Sur la glace, les deux athlètes ont vécu le plus grand moment de leur jeune carrière. Dans les estrades, pour la maman, c’était tout aussi beau, elle qui a participé à son cheminement depuis les débuts et qui a, plus d’une fois, dû gérer de bonnes doses de stress.
«Il nous en fait vivre des émotions. Cette journée-là, ils ont fait LA prestation quand il n’y avait pas de place à l’erreur (…) On dit que ça prend 10 ans pour développer un Olympien. Dans le cas de Charlie, c’est vraiment cela, comme si il y avait un tracé. Il est une grande source de fierté.»
Linda Joubert et son conjoint assisteront maintenant à un autre grand moment de la carrière de Charlie : l’accomplissement du fameux rêve olympique. Une occasion qu’elle ne pouvait pas manquer et qui lui offrira assurément, tout comme nous, de beaux frissons.
Les épreuves de patinage artistique ont lieu du 9 au 23 février (jours 0 à 14) au Palais des glaces de Gangneung.
3 commentaires