Le retour du printemps et des corps morts de l’hiver…

Pierre Lachaîne
Le retour du printemps et des corps morts de l’hiver…
Après quelques mois d’hibernation où journées courtes et températures froides nous font passer en mode cocooning, l’isolement agissant, apparemment encore, comme la recette ultime pour passer au travers du silence blanc et parfois glacial de l’hiver. Ainsi, comme des ours, nous sortons de nos cavernes, humant ça et là pour tenter de sentir ce qu’il y a de nouveau, essayant de profiter de quelques passages ensoleillés pour se réchauffer la couenne. Encore engourdis par des mois d’inactivité et d’anosognosie quasi volontaire, nous craignons le réveil brutal, et cela, afin d’éviter la résurgence du grognon pathos. En un mot TOUT pour ne pas créer d’ombre à la lumière qui s’annonce. Le soleil du printemps dont nous souhaitons tous et toutes qu’il soit chaud et ragaillardisse nos cœurs.
Ce besoin d’énergie que nous ressentons tous et toutes réveille en nous, en quelque sorte, l’appel de la connexion avec la nature. Nos sens sont en éveil, est-ce une trace de l’animal qui sommeille encore en nous? Peut-être bien. Quoi qu’il en soit, cette fin d’hiver nous dévoile une table bien garnie sur le plan politique. Nous nous étions endormis sur un déficit plutôt giga-méta je ne sais quoi à l’automne et voilà que le dernier budget Girard nous en fait apparaître un plus gros. Les chiffres en soi demeurent abstraits pour le commun des mortels, dont je suis mais, les annonces de coupures dans les services ça vient avec un lot de stress, surtout, quant on vit en région.
Le gouvernement caquiste après une lutte acharnée contre le satané virus (covid-19) donne l’impression désagréable de ne jamais avoir repris le rythme. Un peu comme un élan perdu. Bien sûr, la pandémie a entraîné de lourds constats. Une dépense incroyable de ressources financières, d’énergie humaine tous azimuts, mais plus que nécessaire. Nous n’avions pas le choix devant cette hécatombe dont la menace de s’aggraver s’accroissait au quotidien. Le gouvernement de Legault a bien fait et nous a sortis d’une des pires crises sanitaires de l’histoire du Québec. Mais depuis la sortie de crise cela va de mal en pis pour ce gouvernement et c’est bien dommage pour lui et surtout pour nous.
Depuis plusieurs mois, ce gouvernement semble agglutiné dans la gélatine, une substance qui l’amène dans une spirale des tergiversations multiples. Économie (déficit monstre), environnement (usine Stablex), transport collectif (troisième lien, tramway, métro), santé (hôpital Maisonneuve-Rosemont entre autres), éducation (coupures dans les cégeps et les universités), tout cela sans parler de plusieurs programmes coupés en région dont le programme RénoRégion. Avouons-le c’est brutal. Pouvons-nous sérieusement entrevoir de quoi se réjouir pour l’automne 2026? BOF…
Maintenant et ce n’est pas forcément plus rigolo, nous qui aurions préféré un printemps plus calme, nous nous retrouvons en pleine campagne électorale fédérale. Au 13e jour de cette campagne, un sondage (échantillon mobile de trois jours) de Nanos Research
nous livre le portrait suivant : les libéraux ont 46 % des intentions de vote contre 36 % pour les conservateurs. Mark Carney prend 20 points d’avance sur Pierre Polièvre en ce qui concerne les préférences des Canadiens pour le poste de premier ministre. Les néodémocrates ne sont même pas assurés d’obtenir le minimum requis de députés (12) pour être reconnus comme parti officiel et ainsi disposer des budgets de recherche accordés par la Chambre des communes. Les conservateurs ont à peu de choses près le même programme : échec aux crimes, peines de prison plus sévères et le sabre dans les programmes sociaux, rien de neuf et surtout pour le moins déprimant.
Une campagne unique en son genre prétendent les experts. Particulière dans la mesure où ça semble un exercice démocratique en réaction aux positions politiques excessives, irréfléchies et définitivement explosives d’un président américain qui apparaît à la fois comme un chef de bande enragé et d’un fauve incontrôlable qui a fui sa cage.
J’ai bien envie de nous souhaiter que les morceaux de la mosaïque tombent en place pour la suite mais, honnêtement, je n’ai pas de définition pour le concept de place.
La réalité politique semble tellement déprimante que je terminerai sur une note humoristique.
JE SUIS MANCHOT!
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.