Varia d'hiver

C'EST ZÉRO

Ouvrez votre Apple Music ou votre Spotify et cherchez la chanson «C'est zéro» de Julie Masse. Maintenant que l'ambiance musicale est assurée, concentrons-nous sur l'histoire de cette jeune étudiante de quatrième secondaire qui s'est vu coller un beau zéro pour un travail d'équipe en français. Le motif ? Plagiat.

Le texte était similaire à celui produit par deux autres garçons de la classe. Qui a triché, qui a copié qui ? Difficile à déterminer. L'enseignante colle donc un zéro à tout ce beau monde.

Ça crie. C'est compréhensible. On propose aux parents de refaire l'exercice. L'élève semble accepter, mais ses parents, non. Oh non ! Ils insistent pour que le travail initial bénéficie d'une nouvelle correction. Le conseil d’administration du centre de services maintient plutôt la décision de la prof.

Les parents ne s'arrêtent donc pas là. Ils intentent une poursuite (!) et ils réclament la somme de 40 000 $ au Centre de services scolaire des Premières-Seigneuries et à l'enseignante, l'annulation de la note, ainsi qu'une lettre d'excuses formelles à l'intention de leur enfant.

Rien que ça.

Mon amoureuse a enseigné pendant 26 ans au collégial, ma sœur et ma belle-sœur sont toutes deux enseignantes au primaire. Des histoires d'horreur mettant en scène des parents incapables d'accepter les torts et les échecs de leur progéniture, j'en ai entendu et j'en entends à chaque réunion familiale. À vous donc, chers parents, je pose la question : ÊTES-VOUS FOUS ?!?

Depuis quand aimer inconditionnellement son enfant implique un manque de lucidité et de discernement ? Aimer son enfant, ce n'est pas le convaincre qu'il a toujours raison ni lui imposer cette réalité, mais c’est lui faire comprendre qu'il peut se tromper, qu'il peut être pris en faute et que oui, parfois, il peut même être victime d'une injustice.

– Je te crois, ma belle. Nous avons discuté avec la prof, tu veux reprendre le devoir ?

Un zéro sur un travail, ça fait mal.

Je ne dis pas de faire la poule, de se rouler en boule tout en suçant son pouce, mais de relativiser. D'utiliser cette expérience négative et sans doute un peu gênante pour la transformer en opportunité. Mais pour y arriver, il faut faire preuve d'un minimum de discernement.

Ah oui, j'oubliais : le travail dont il est précédemment question ne comptait que pour 1,5 % de la note finale. U N V I R G U L E C I N Q P O U R C E N T.

C'est zéro, enfin… presque.

LES PROFS

Les profs ne sont pas parfaits. Mon fils a eu des enseignants qui se sont fait un devoir de faire l'apologie de leurs candidats politiques, dont un qui s’est cru le porte-parole de Donald Trump. Un discours bien loin de la matière à enseigner, et tout aussi loin de nos valeurs. Ce discours pro-Trump nous a plutôt permis d'engendrer une discussion avec l'héritier sur la diversité d'opinions, sur l'importance des faits et non des impressions.

Le discours du prof nous a permis de déconstruire ces affirmations et de séparer le vrai du faux. Mon fils a cheminé dans cet exercice. Il a aussi appris à différencier les faits d’une envolée partisane. Le voilà donc mieux outillé.

Non, les profs n'ont pas toujours raison. Encore plus quand ils sortent du cursus scolaire. Mais ce qui m’inquiète le plus dans l'histoire précédente, ce n’est pas la réaction des parents, des parents déraisonnables, il y en a toujours eu. Non. Même que ce serait facile d'en être un. J'aurais pu porter plainte contre ce prof, dont le culte trumpiste n'a aucun lien avec la matière à enseigner, mais j'ai choisi de transformer une menace en opportunité, et d'outiller mon fils pour éviter les pièges du court-circuit intellectuel et de la désinformation.

Non, ce qui m'inquiète, c’est plutôt cette pente glissante sur laquelle on s’engage si ce genre de comportement devient la norme. Si chaque note contestée, chaque sanction disciplinaire, chaque petit accroc dans le parcours scolaire d’un enfant se solde par une menace légale, quel signal envoie-t-on aux enseignants ? Que votre jugement n'a aucune valeur ? Et qu'envoie-t-on comme signal aux élèves, à nos enfants ? Qu'on peut intimider pour obtenir gain de cause ?

Deviendrons-nous cet agent orange venu du sud, remplaçant les menaces tarifaires par des poursuites en cour supérieure dès qu'une note ou qu'un propos heurte notre sensibilité ? Que deviendra cet enfant à l’âge adulte ? Au cégep, à l’université, au travail ?

La décision de la Cour est limpide : il faut respecter les décisions prises par les établissements scolaires, sauf en présence d'une preuve de mauvaise foi ou de discrimination.

GREY OWL

Je vous en ai déjà parlé ici : le Grey Owl de la Fromagerie Le Détour est de loin mon fromage préféré. Et je ne suis certainement pas le seul à l'apprécier, il suffit de dresser la liste des prix remportés par ce fromage.

Mais voilà qu'un reportage de Philippe Mercure, de La Presse, sur le génialissime Gilles Brassard a attiré mon attention. Cet homme est un véritable trésor national – un génie, certes, mais encore plus. Et dans un « questionnaire sans filtre », le voilà qui répond à la question :

Mon dimanche matin idéal : Petit déjeuner de gravlax, fromage Grey Owl, câpres, oignons rouges et bagels. Le tout en amoureux avec mon épouse Lise.

Ben là ! 💙

Chérie, Grey Owl dimanche matin !

ISABELLE CHAREST

La députée et ministre caquiste Isabelle Charest suivra sans doute avec beaucoup d'attention les prochaines élections fédérales, plus particulièrement dans Brome-Missisquoi. Son ex-conjoint, avec lequel elle a eu deux enfants, l'ancien joueur des Alouettes de Montréal Steve Charbonneau, et son conjoint actuel, l'acteur Jeff Boudreault, représenteront respectivement le Parti conservateur du Canada et le Bloc québécois. 🍿