Andrew Shaw, Alex DeBrincat et le repêchage de 2016
Même quand Andrew Shaw connaît la meilleure saison de sa carrière dans la Ligue nationale de hockey, je ne suis pas capable de l’apprécier à sa juste valeur. Ce n’est pas que je demande qu’il fasse davantage de points ou que je trouve qu’il est surévalué. C’est seulement qu’il me rappelle le repêchage de 2016…et surtout ce qu’a donné Marc Bergevin pour l’obtenir.
Rappelez-vous, l’attaquant du Canadien de Montréal a été acquis le 24 juin 2016. Le directeur général des Glorieux souhaitait alors amener du caractère dans son équipe. Il voulait un joueur qui vibre pour les séries éliminatoires et qui a gagné. Lui-même un ancien des Blackhawks de Chicago, Bergevin a donc misé sur l’un de ses préférés : Andrew Shaw, vainqueur de deux Coupe Stanley.
Évidemment, cette acquisition ne s’est pas réalisée sans frais. Elle a couté deux choix de 2e ronde à ce même repêchage, dont l’un avait été obtenu en retour du fameux Lars Eller. C’était les sélections 39 et 45, respectivement.
Comprenez-moi bien. Andrew Shaw n’a pas que des défauts. C’est un battant. Un joueur qui prend parfois de mauvaises pénalités sur un coup de tête, certes, mais un joueur que l’entraineur n’a pas besoin de «pousser» pour qu’il se présente. Si ce n’était pas de ses nombreuses blessures, dont des commotions cérébrales, il aurait sans doute donné beaucoup au Canadien ces dernières années et il aurait ainsi probablement valu ses 2 choix de 2e ronde.
Cette saison, Shaw connaît de très bons moments avec Max Domi. Le duo est efficace, souvent utilisé contre les meilleurs trios adverses et il produit offensivement. Mais même s’il devenait vraiment un joueur essentiel pour le CH (ce qui n’est encore pas joué), son acquisition me laissera toujours un gout amer en bouche.
Et c’est là qu’entre en jeux Alex DeBrincat.
DeBrincat est une jeune sensation chez les Hawks de Chicago justement. À 21 ans seulement, il vient d’atteindre le plateau des 40 buts. Étincelantes, ses performances parlent d’elles-mêmes : 68 buts et 125 points en 159 matchs.
Maintenant, vous me voyez venir. Au repêchage de 2016, le jeune homme, sans doute en raison de sa petite stature de 5’7’’, a glissé au 39e choix du repêchage, et ce, malgré TROIS saisons consécutives d’au moins 50 buts et 100 points dans la OHL. Avec leur nouveau choix, fraichement acquis du CH, les Hawks n’ont pas hésité et ils en ont fait l’un des leurs.
Est-ce que le Canadien de Montréal aimait DeBrincat? Aurait-il été le choix de ses recruteurs? Je n’en sais rien. J’ose cependant assumer qu’il était quelque part sur leur liste. Surtout à une époque où la vitesse et le talent commençaient à dominer la LNH.
Reste qu’aujourd’hui, Alex DeBrincat est l’une des étoiles de la Ligue nationale. À un point tel que les analystes estiment qu’il aurait pu faire partie du Top 5 lors du repêchage de 2016 après Auston Matthews et Patrick Laine. Nul doute, il y a là matière à débats. D’autres joueurs comme Matthew Tkachuk, Pierre-Luc Dubois, Clayton Keller et Charlie McAvoy devraient faire partie de la discussion.
«C’est cool d’être vu comme ça, mais c’est facile de refaire le repêchage [2 ans après]. Repêcher n’est pas facile. Je suis content de mon rang et je suis heureux de l’équipe qui m’a choisi. Je ne changerais rien», a partagé l’ailier à The Athletic.
Sans l’acquisition d’Andrew Shaw, le recruteur en chef Trevor Timmins aurait pu prendre une chance avec DeBrincat. En bleu, blanc et rouge, l’athlète aurait certainement rendu le CH excitant.
>> Au fait, avec leur 45e choix, les Hawks ont jeté leur dévolu sur Chad Krys. C’était tout juste avant que le Québécois Samuel Girard entende son nom être prononcé. Il est le seul joueur choisi en 2e ronde à avoir joué plus de 100 matchs dans la LNH.
Celui-là, le CH le connaissait.
On peut se réjouir de son succès. Mais on peut aussi regretter qu’il ne le connaisse pas avec la Sainte-Flanelle.
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