À bout de patience, Tourisme Bas-Saint-Laurent réclame l’aide financière de Québec
Arrivé à bout de patience, Tourisme Bas-Saint-Laurent lance un cri du cœur et interpèle directement la ministre responsable de la région, Marie-Eve Proulx, les députés du Bas-Saint-Laurent et les ministres en charge de la relance économique afin de demander une aide financière gouvernementale de 589 M$ pour l’industrie touristique au Québec. Le chiffre d’affaires des entreprises touristiques a drastiquement chuté au cours des dernières semaines, mais les frais fixes, eux, ne baissent pas.
«L’industrie hôtelière et touristique a été très patiente (…) Là, c’est le temps que les bottines suivent les babines. C’est le temps qu’il se passe quelque chose. On a hâte que le gouvernement pense à nous. On est le 3 juin, la période touristique, normalement, est déjà commencée. On est déjà en retard. C’est sûr que sans aide, ça va être difficile. Il y a des soldats qui vont tomber au combat», déclare le propriétaire de l’Hôtel Universel de Rivière-du-Loup, Gilles Lortie.
Au Bas-Saint-Laurent, l’industrie touristique représente 7 800 emplois et représente 345 M$ de retombées financières. Un emploi sur dix dans la région est directement lié au secteur du tourisme. Les membres de Tourisme Bas-Saint-Laurent, à l’instar de ceux des Association touristiques régionales partout au Québec, demandent un calendrier et une aide financière pour l’industrie afin d’aider les entreprises à payer leurs frais fixes.
«Quand on parle du tourisme, pour l’instant, on est les grands oubliés des paliers gouvernementaux. Pourtant, on est une des industries majeures au Québec et au Bas-Saint-Laurent (…) C’est une question de traverser la crise adéquatement pour être capable d’être des actifs notables pour la société. On ne veut pas avoir des prêts à nos entreprises pour que la boule financière soit plus grosse et qu’on revienne 20 ans en arrière pour recommencer. On se préparait pour faire la plus grosse année touristique jamais vue et à la place, on va faire la plus catastrophique des années», explique le président de Tourisme Bas-Saint-Laurent, Hugues Massey.
BAISSE DU CHIFFRE D’AFFAIRES
À l’Hôtel Universel de Rivière-du-Loup, par exemple, le propriétaire Gilles Lortie confirme qu’habituellement, de mars à mai, le taux d’occupation de l’établissement se chiffre entre 70 et 80 % pour les 301 chambres. Au cours de ces trois derniers mois en 2020, le taux d’occupation n’est que de 6 %, soit environ 18 chambres louées par soir. «Nous avions 216 employés et nous en avons maintenant 8. Ce n’est pas la même chose. C’est une baisse énorme de revenus, mais les frais fixes ne baissent pas. Ce sont les mêmes», précise Gilles Lortie. Ces frais fixes (taxes, intérêts, électricité et autres) représentent environ 2 M$ par année pour l’Hôtel Universel. Ce n’est pas avec un taux d’occupation de 6 % que l’entreprise arrivera à tout payer. Les 25 congrès prévus ont tous été annulés. Plus de 160 autobus de touristes internationaux devaient s’arrêter à l’Hôtel Universel lors de la saison estivale. «Pour la Coupe Dodge, tous les hôtels de Rivière-du-Loup étaient complets du 12 au 14 mars. De complet, on est tombé complètement vide et ça continue depuis ce temps-là», ajoute M. Lortie. Ce dernier demande une aide non remboursable de Québec représentant 75 % des frais fixes, à l’image de la Subvention salariale mise en place du gouvernement fédéral remboursant 75% des salaires des employés.
TOURISME RÉGIONAL?
Les marchés internationaux, évènementiels ou d’affaires ne seront pas au rendez-vous avant encore plusieurs semaines, voire des mois. «Ce serait illusoire de penser que le mercredi, en plein cœur du mois de septembre, on va remplir nos établissements avec de l’intra-Québec, logiquement, ils vont être au travail. Ça ne peut pas marcher, l’équation n’est pas bonne. On aura besoin d’aide pour passer à travers cette crise», souligne Hugues Massey. Ce dernier déplore aussi l’absence d’un cahier de charges de la CNESST pour la reprise des activités de restauration. «On est obligé de gérer l’ingérable parce qu’on manque d’information», ajoute-t-il.
Le Bas-Saint-Laurent a accueilli l’an dernier environ 1 143 000 visiteurs. Même si tout le bassin de la population régionale (environ 130 000 personnes) visitait les attraits chez eux, il y aurait encore un grand manque à gagner, rappelle M. Massey. Le tourisme intra-régional est bien entendu souhaité, mais malgré la meilleure volonté des Bas-Laurentiens, ce ne serait pas assez. La fermeture des salles à manger, des piscines et des attraits touristiques n’a rien pour attirer la population régionale pour le moment. Toutes les mesures sanitaires ont été mises en place afin d’accueillir les touristes de toutes les régional du Québec. L’ouverture des frontières du Nouveau-Brunswick permettrait aussi d’attirer plus de visiteurs qui s’arrêtent au Bas-Saint-Laurent lors de leur passage. La moyenne de nuitées passées dans la région se chiffre à quatre, souligne le directeur de Tourisme Bas-Saint-Laurent, Pierre Levesque.
L’industrie touristique regroupe 400 000 emplois dans toutes les régions du Québec. La première phase de déconfinement du secteur touristique a été annoncée par la ministre du Tourisme Caroline Proulx la semaine dernière. Le 1er juin, les campings, marinas et pourvoiries ont pu reprendre leurs activités tout en respectant les mesures sanitaires en vigueur. Les hôtels sont considérés comme un service essentiel depuis le début de la crise.
6 commentaires
« Garder vos microbes chez vous » et j’en passe, moi j’habite en région depuis 4 ans et je peux comprendre le rejet que vivent les 4millons 1/2 de personnes qui vivent dans le grand Montréal ; je crois qu’avec les règles de distanciation le danger est minime.
Les régions devraient faire une campagne publicitaire pour inviter les Montréalais, sans celà c’est la mort de l’industrie touristique en région , l’industrie touristique est la deuxième et même la première industrie dans plusieurs régions, Seulement dans le bas du fleuve on parle de 7500 emplois , combien d’auberges, de campings, d’hôtels,,de motels ,de restaurant, de stations de services, d’épicerie comptent sur les revenus du tourisme montréalais.De plus lorsque la Covide 19 sera vaincue , croyez vous que les Montréalais auront oublié, ils iront ailleurs . Donc c’est se tirer dans le pied que d’avoir cette attitude de rejet, ne l’oubliez pas . De plus si tous ces commerces qui dépendent de l’industrie touristique ferment, c’est éventuellement l’exode de 7500 personnes qui n’auront plus d’emploi et qui quitteront vers les grandes villes. Ce qui veut dire baisse des valeurs des propriétés et taux de chômage élevé et beaucoup d’autres conséquences économiques.
N.B. Ceux-ci sont autonomes, voyageurs et ne désirent pas rester dans un campings. De plus, je m’engage à publiciser dans les différents groupes que je fais parti vos haltes municipales.
Avant de demandé de l' argent au gouvernement vous devriez peu être rappelez a l' ordre les municipalité qui adopte des politiques qui repousse les touriste en vr. Je parle ici de Ste-Anne-des Monts et Gaspé qui sont sur le point adopté une réglementation anti VR. Ces 2 municipalité font un très grand tard a toute la Gaspésie. Tellement que plusieurs ''vriste'' dise qu' il vont probablement choisir une autre destination, tandis que d' autre ne dépenseront pas dans ces municipalité. Ça discute beaucoup sur les forums et Facebook. Vous n' avez que 2 choix vous accueillez les vr autonome qui ne vont pas sur les campings (les campings ne réponde pas a nos besoin) ou vous refusez les vr, dans tel cas on choisiras une autre destination, avec les conséquence négative. Nous somme autonome et libre de dépensé nos $$$$ ou bon nous semble, et toujours ou nous sommes les bien venu.
Quand vous écrivez que vous contribuez au développement économique local en dépensant dans les restaurants et commerces des villes, vous me faites bien rire, car on ne voit jamais vos VR dans les centres-villes où les propriétaires des restaurants ou commerces sont des locaux. On voit plutôt vos VR dans la cour des Walmart.
Vous l'avez bien écrit, vous êtes autonomes. Vous dépensez le moins possible dans vos déplacements en voulant profiter le plus possible de tous les biens publics payés par d'autres contribuables. Le jour où tous les propriétaires des VR paieront une somme minimale quand ils utilisent un lieu public, payé par des contribuables, dont plus de la moitié n'ont même pas les moyens de se payer un VR, alors je cesserai de verser des larmes sur la misère des riches ou profiteurs que vous êtes.
@ Daniel Labrèche, vous ne devriez plus utiliser le mot vériste, comme propriétaire de VR, car dans le dictionnaire Larousse, vériste signifie un adepte du vérisme, soit une école littéraire et artistique italienne axée sur la représentation de la réalité quotidienne et des problèmes sociaux. Je vous suggère plutôt d'utiliser le mot verrue, comme propriétaire de VR qui veut utiliser le bien public sans payer, car dans le dictionnaire Larousse, verrue signifie, au sens littéraire: chose, excroissance qui enlaidit un lieu. Un VR qui profite sans payer d'un lieu public au détriment des contribuables qui l'ont payé, c'est bien une verrue !