Construction et rénovation : un secteur en pleine effervescence
La ville de Rivière-du-Loup et les municipalités avoisinantes connaissent depuis quelques années une croissance démographique avec comme résultat une hausse des demandes de permis pour la construction de nouvelles résidences. La pandémie a également eu un effet sur le marché de la rénovation puisque de nombreuses personnes en ont profité pour planifier des travaux sur leur propriété.
Cette effervescence qui a commencé l’an dernier se poursuit d’ailleurs en 2021. À Rivière-du-Loup, 1311 permis de construction / rénovation ont été délivrés en 2020, soit environ 200 de plus que pour chacune des deux années précédentes. La construction de plusieurs bâtiments neufs dont le permis a été donné en 2020 se termine présentement. Et l’année en cours est également prometteuse à cet égard puisque pour seulement les quatre premiers mois de 2021 on enregistre 405 demandes de permis, comparativement à 188 pour ces mêmes quatre mois de 2020.
«C’est plus du double, tant pour le nombre de permis émis que pour la valeur déclarée» a souligné Pascal Tremblay, directeur du Service des communications de la Ville de Rivière-du-Loup. Pour les quatre premiers mois de 2021, c’est un montant total de 22 300 000 $, comparativement à 9 080 000 $ pour la même période en 2020. «Il y a une explosion des demandes de permis actuellement, l’équipe est surchargée», a mentionné M. Tremblay.
La conséquence la plus palpable d’une telle hausse de la demande se situe au plan humain. Les trois inspecteurs en bâtiment qui composent le Service de l’urbanisme et qui sont chargés d’analyser les dossiers en vue d’octroyer les permis sont extrêmement sollicités. Tenant compte des ressources en personnel disponibles et afin d’assurer le traitement des dossiers avec le même souci de professionnalisme, la Ville se voit dans l’obligation de fixer temporairement le délai de traitement des demandes à l’exigence légale, soit 30 jours. La Ville travaille actuellement à différentes solutions afin de ramener l’octroi des permis dans un délai plus court.
Voyons maintenant comment se répartissent ces demandes de permis pour les quatre premiers mois de 2021 : 10 constructions unifamiliales isolées, 7 constructions unifamiliales jumelées et en rangées, une construction multifamiliale (4 logements), 4 demandes de permis industrielles, 9 institutionnelles et gouvernementales, 40 commerciales, 5 agricoles et 22 non définies (arrosage, coupe d’arbre. etc). Le secteur résidentiel représente 22 logements depuis le début de 2021.
SAINT-ANTONIN
«En 2020, il y a eu un peu moins de permis que l’année précédente mais des plus grosses valeurs de rénovation, autant du côté résidentiel que commercial», a noté Jessie Fradette, directrice générale de la Municipalité de Saint-Antonin. En effet, 161 permis avaient été émis en 2020 dans cette localité pour une valeur totale de 12 030 000 $. On notait 26 permis de construction, 100 pour des modifications et 35 pour des piscines et garages.
«Nous anticipons une autre grosse année en termes d’émission de permis», a indiqué Mme Fradette. Les premiers mois de 2021 font effectivement présager d’excellents résultats. Déjà la Municipalité de Saint-Antonin a délivré 107 permis pour une valeur de 5 151 000 $ : 11 permis de construction, 81 pour des modifications et 15 pour des piscines et garages.
NOTRE-DAME-DU-PORTAGE
À Notre-Dame-du-Portage, le maire Vincent More est très heureux de constater que sa municipalité est également prisée par de nouveaux résidents. «On voit que ça bouge. On a plusieurs nouvelles constructions ce printemps dans le secteur des îles où une nouvelle rue a été ouverte», note-t-il. M. More avait également des chiffres très intéressants pour appuyer cette bonne performance.
En 2020, la Municipalité a reçu 248 demandes de permis de construction et de rénovation, soit 23 de plus que l’année précédente, pour une valeur totale de 5 158 000 $. C’est cependant au cours de la présente année que le désir de rénover en temps de pandémie se fera particulièrement sentir à Notre-Dame-du-Portage puisque 106 demandes de permis ont été enregistrées pour seulement les quatre premiers mois de 2021. «On peut donc envisager une possibilité de 300 permis pour toute l’année», a lancé le maire.
CACOUNA
À Cacouna, si les années 2019 et 2020 ont été semblables pour le nombre de permis émis avec respectivement 169 et 159, c’est au niveau de la valeur des travaux que l’on a constaté une énorme différence, soit près de 4 000 000 $ en 2019 et un total de 1 879 000 $ en 2020.
L’année 2021 démarre cependant sur les chapeaux de roues avec 57 permis pour des travaux évalués déjà à près de 4 000 000 $. Félix Bérubé, directeur général, pense que la municipalité pourrait connaitre une bonne année à ce niveau. «Les plus gros mois s’en viennent. On a 40 demandes d’informations par semaine actuellement, des personnes pour des permis et d’autres pour des renseignements seulement», note M. Bérubé.
SAINT-MODESTE
Saint-Modeste est l’une des municipalités de la MRC de Rivière-du-Loup dont la moyenne d’âges est la plus basse à 35 ans; elle compte donc beaucoup de jeunes familles. Alain Vila, directeur général de la Municipalité, a aussi fourni à Info Dimanche des données qui témoignent de cet attachement à cette communauté. Pour 2020, un total de 120 permis ont été émis, soit 8 de plus qu’en 2019. De ce nombre, trois étaient pour de nouvelles résidences, 25 pour d’autres constructions, 70 pour rénovation, agrandissement ou transformation et 22 d’autres permis.
Au 30 avril 2021, la Municipalité de Saint-Modeste avait reçu 34 demandes de permis dont 23 pour des travaux de rénovation, d’agrandissement ou de transformation. Là-encore, ces chiffres augurent très bien pour le reste de l’année puisque nous entrons dans la période estivale au cours de laquelle l’industrie de la construction est à son maximum.
DES ENTREPRENEURS OCCUPÉS
L’Association de la construction du Québec (ACQ), en collaboration avec plusieurs groupes partenaires, a dévoilé le 11 février dernier les résultats d’une enquête confirmant également que le marché de la rénovation résidentielle sera encore en pleine ébullition en 2021.
Cette enquête Web de l’ACQ, qui a été réalisée par la firme Léger en décembre dernier auprès d’un échantillon de quelque 1 000 répondants, porte sur les travaux réalisés depuis le début de la pandémie ainsi que sur les intentions de rénovation au cours des prochains mois. Les entrepreneurs québécois prévoient que d’ici septembre, ils seront aussi (51 %), voire plus occupés (29 %), qu’ils ne l’ont été jusqu’ici depuis le début de la pandémie.
TYPES DE TRAVAUX DE RÉNOVATION
De mars à décembre 2020, les deux tiers (65 %) des propriétaires ont fait des travaux de rénovation (modifications, améliorations, réparations ou entretien) à leur domicile. Ceux-ci ont dépensé en moyenne 8 700 $ pour l’ensemble des travaux effectués à leur résidence principale. L’ACQ estime que le marché ne dérougira pas en 2021. «Deux propriétaires sur trois envisagent de faire des travaux de rénovation à leur domicile d’ici septembre 2021», a souligné Guillaume Houle, responsable des affaires publiques de l’ACQ.
Les rénovations les plus populaires au cours des prochains mois seront encore les travaux de peinture (38 %), d’aménagement paysager (22 %) et ceux touchant les patios, les terrasses ou les balcons (21 %). On note toutefois que les travaux relatifs aux portes et fenêtres (19 %) et les travaux structurels dans la cuisine (11 %) devraient être plus populaires cette année qu’en 2020.
Tout cela alors que le prix des matériaux a connu une importante hausse en 2020, un phénomène qui ne s’est pas estompé en 2021 avec la forte demande au Québec, au Canada et aux États-Unis.
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