Une nouvelle hausse des droits compensateurs sur le bois d’oeuvre
Les entreprises canadiennes qui exportent du bois d’œuvre résineux aux États-Unis font à nouveau l’objet d’une décision du département du Commerce américain qui a doublé les droits compensateurs et antidumping à payer.
Le département du Commerce américain a annoncé le 24 novembre dernier que les droits compensateurs perçus sur le bois d’œuvre canadien passeraient d’une moyenne de 8,99 % à 17,9 % au cours des prochains jours, cela à la suite d’une révision administrative des conditions du marché. Le gouvernement du Canada a vivement réagi à cette décision, évoquant la possibilité d’imposer des mesures de représailles contre des intérêts américains pour faire entendre raison à l’administration américaine.
Pour le Groupe Lebel, qui opère 16 usines au Québec, deux en Ontario et une dans l’État du Maine chez nos voisins du sud, son taux est dans la moyenne à 17,9 %, selon le communiqué aux membres émis par le Conseil de l’industrie forestière du Québec, dont Info Dimanche a obtenu copie. Au Québec, l’entreprise Produits forestiers Résolu est la plus touchée avec une taxe combinée de 29,66 % comparativement à 20,25 % avant la décision du département du Commerce américain. À l’opposé, la compagnie J.D. Irving du Nouveau-Brunswick peut se targuer d’un taux plus avantageux à 15 %, elle qui payait seulement 4,23 % auparavant.
Groupe Lebel emploie 392 travailleurs au KRTB, incluant le personnel administratif, et environ 1200 personnes en tout. Pas très loin à Saint-Pamphile, elle compte sur 170 travailleurs. Chantal Dolan, conseillère aux communications, a mentionné à Info Dimanche que l’entreprise, dont le siège social est situé à Rivière-du-Loup, continue d’investir dans la modernisation de ses usines. Groupe Lebel est d’ailleurs en processus d’embauche massive afin de combler ses besoins de main-d’œuvre.
Le syndicat Unifor a également dénoncé avec vigueur la décision des États-Unis de doubler le montant des droits compensateurs sur le bois d'œuvre canadien. «C'est une décision pour faire plaisir au lobby du bois d'œuvre américain. Mais elle ne repose sur aucun argument valable en termes de commerce international. Ça jette une fois de plus un climat d'incertitude pour notre industrie et les communautés qui en dépendent», a déploré le directeur québécois d'Unifor Renaud Gagné.
Depuis cette réouverture de la guerre sur le bois d'œuvre en 2018, les États-Unis ont prélevé pas moins de 6 milliards de dollars en droits compensateurs et antidumping. Une somme établie à 1,2 milliard de dollars provient des entreprises québécoises. «C'est scandaleux», dénonce le dirigeant syndical qui demande au gouvernement fédéral une réplique ferme. Le syndicat Unifor-Québec représente plus de 10 000 membres dans le secteur forestier au Québec et des milliers d'autres ailleurs au Canada.
1 commentaires
🟩 Quelqu’un peut-il m’éclairer… nous éclairer❓
🟩 Supposons « qu’on » déciderait de ne plus exporter le bois d’œuvre du Canada vers les USA et qu’on s’en servirait pour fabriquer des maisons ici, pour ensuite les exporter aux USA❓
🔲 Est-ce que les USA auraient le droit de taxer celle-ci ❓
🔲 Sur quelle base, le cas échéant❓