Le temps mouche

Vendredi, j’ai assisté au plus récent spectacle de Fred Pellerin. Un spectacle qui devait porter sur l’argent, mais qui parle finalement davantage du passage du temps (comme tous ses spectacles diront certains…) et de la nécessité de prendre soin de nos relations avant qu’il soit trop tard.

En cette journée de Fête des Mères (ou Fête des Parents si vous vivez une situation familiale atypique ou que vous avez décidé de frustrer un conservateur), la leçon est d’actualité.

Aujourd’hui est le moment de réfléchir à ce que nos mères nous apportent (à part la vie, mettons). Que ce soit un trait de caractère, un talent qu’elle vous a aidé à développer, un loisir auquel elle vous a introduit ou le temps qu’elle a mis à cuisiner ou garder ses petits-enfants, nous avons tous et toutes quelque chose pour lequel remercier nos mères.

De mon côté, je dirais que mes parents ont cultivé le goût de l’art chez nous. J’ai suivi des cours de danse et mon frère, de musique. Mon frère a reçu plusieurs instruments. Nous avons toujours passé régulièrement à la bibliothèque. La maison a toujours été remplie de livres. Je les ai toujours vu lire tous les deux. Des albums de musique ont toujours été des cadeaux de choix. De la musique québécoise jouait dans la voiture lors des voyages (ou du François Pérusse, jusqu’à tant que ma mère menace de jeter les cassettes par la fenêtre si on ne choisissait pas autre chose). Nous suivions plusieurs émissions en famille. Je jase encore de certaines émissions par téléphone avec ma mère (si quelqu’un veut joindre notre groupe réclamant un spécial Reines de Zénith, soit juste une carte blanche donnée à Éléonore Lagacé et Kim Richardson…). Mes parents nous envoyaient souvent louer des films au coin de la rue (ma mère n’avait aucune mémoire pour les films que nous avions déjà vus). Nous avons toujours été à des spectacles. Mon premier abonnement à une salle de spectacle m’a été offert par mes parents au secondaire. Mon père a passé une heure au téléphone pour m’avoir un billet dernière minute pour Notre-Dame-de-Paris (ma mère y allait avec ses amies et j’étais jalouse). Bref, mon intérêt pour la culture, particulièrement québécoise, me vient d’abord d’eux. Et j’en suis reconnaissante.

Dernièrement, j’ai eu la chance de partager avec ma cousine une anecdote que ma grand-mère m’avait racontée sur sa rencontre avec mon grand-père. J’avais présumé qu’elle connaissait l’histoire, puisque ma grand-mère m’en a parlé plusieurs fois lors de mes visites, mais ce n’était pas le cas. Cette histoire sera incluse dans le prochain livre de ma cousine.

Je ne dis pas que tout le monde doit passer ses vacances avec ses parents ou souper ensemble tous les dimanches. Mais tout le monde peut prendre quelques minutes pour saluer et donner quelques nouvelles une fois de temps en temps. C’est maintenant qu’il faut agir. Car le temps mouche (comme on dit en anglais, « time flies »).

P.S. Crédit à Olivier Martin et Émile-Olivier Desgens pour le jeu de mots d’une qualité douteuse. Voici le lien vers le Kino comédie musicale d’où il provient : https://www.youtube.com/watch?v=9ke8G-j7v9g&ab_channel=KINOrdl En passant, si ça vous inspire, la cellule Kino Rdl est de retour ! Ils cherchent des cinéastes pour la prochaine édition cet été.