La vitesse tue
Pierre Lachaîne
La vitesse tue
La rapidité avec laquelle s’enchaînent les épisodes de météo extrême est déroutante. Du verglas en avril, des inondations en mai, des feux de forêts en juin et des pluies torrentielles en juillet, le tout agrémenté de quelques tornades. La région de Montréal a reçu en deux heures ce qu’elle reçoit normalement durant tout le mois de juillet (88 mm de pluie). Mais ce n’est pas de cette vitesse-là dont j’ai envie de vous partager mes états d’âme. Un peu partout au Québec les automobilistes roulent vite, trop vite. Un peu partout le respect de la signalisation est devenu quasi optionnel et par la force des choses la vie des piétons et des cyclistes. Durant la pandémie, nous avons vécu une opposition assez nette entre le collectivisme et l’individualisme. Des mesures restrictives contraignant la liberté de mouvement furent adoptées afin de protéger la collectivité contre une infection plus répandue de la COVID-19. Nous avons alors vu des gens se rebiffer, parfois de manière brutale contre les restrictions, réclamant à toutes fins pratiques le droit d’infecter son voisin.
Les limites de vitesse et le code de la sécurité routière dans son ensemble sont en place pour protéger la collectivité. Alors, transgresser le code est assurément mettre la vie d’autrui en danger. Force est de constater l’existence d’un amalgame composé d’insouciance, d’ignorance et de manque cruel de respect à l’égard de la vie humaine. Au printemps dernier à Montréal, une fillette dont la famille avait fui les bombes en Ukraine pour venir s’établir en territoire paisible a été happée mortellement par un automobiliste qui roulait au-dessus de la limite permise, dans une zone scolaire et sur une traverse piétonne. J’habite à Saint-Pacôme, un magnifique village où il fait bon vivre mais où plusieurs citoyens craignent de perdre la vie ou d’être sérieusement blessés lorsqu’ils pratiquent leur activité préférée, la marche. Alors que j’étais conseiller municipal à Saint-Pacôme de 2017 à 2021, nous avions dû passer une résolution pour faire installer des signaux lumineux à la traverse piétonnière reliant les deux côtés du boulevard Bégin permettant l’accès à la rue de la Pruchière où est située l’école primaire. Des signaux lumineux étaient nécessaires puisque les automobilistes refusaient d’arrêter même devant un passage où les piétons ont la priorité.
Pour plusieurs intervenants en matière de sécurité, cette problématique en est une d’éducation citoyenne. Une opinion que je partage en partie seulement. Comment ignorer le fait qu’un véhicule lancé à vive allure aura besoin d’une plus longue distance de freinage pour s’immobiliser? Comment oublier que la protection de la vie est un impératif incontournable? Nous sommes en pleine saison estivale, il y a des enfants dans les rues qui s’amusent et on voit des voitures et des motos circuler à vive allure.
Honnêtement je ne comprends pas. Malheureusement, il semble que la protection de la vie ne soit pas une priorité absolue pour tous.
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.