Transparence CAQ et CRAC
Pierre Lachaîne
Transparence CAQ et CRAC
La transparence en politique revêt une importance similaire à celle qui émane du système de justice. Il doit y avoir apparence de justice pour que l’ON Y CROIT. Sinon, tout s’écroule. La boussole prend le bord, les principes se déboulonnent, les attentes s’alignent et s’allongent dans un patatras informe de cacophonie. Voilà à quoi ressemble le gouvernement caquiste depuis sa défaite à la partielle dans Jean-Talon en octobre 2023. Une gaffe n’attend pas l’autre. Chaque fois que l’on essaie de s’en sortir on s’enfonce encore plus creux. Voilà pourquoi la réflexion devrait devenir un devoir citoyen. Examinons d’un peu plus près en dirigeant notre faisceau sur quatre dossiers cruciaux pour le Québec de demain. L’environnement à travers le prisme des changements climatiques, la crise du logement, le transport collectif et structurant et le nationalisme.
L’environnement et les changements climatiques.
L’environnement n’a jamais été le cheval de bataille de la CAQ pas plus que du premier ministre d’ailleurs. Ainsi nous apprenions que le rôle du ministre de l’Environnement, Benoit Charrette n’était pas la protection du territoire mais plutôt un travail d’accompagnement des entreprises dans la réalisation de projets industriels. Depuis des lustres, la protection de l’environnement était le fonds de commerce de ce ministère. Faire en sorte que tous projets impliquant des changements importants affectant l’environnement soient soumis à une enquête du BAPE (Bureau d’audiences publiques sur l’environnement). Or, des modifications aux règles furent apportées afin de soustraire l’entreprise Northvolt d’un examen du BAPE. En effet, avant la modification entrée en vigueur en juillet 2023, le projet de Northvolt aurait été visé par la règlementation sur la fabrication de produits chimiques, prévoyant que tout projet dépassant une production annuelle de 50 000 tonnes devait être soumis à un examen du BAPE. La modification, passée en douce, a fait en sorte de faire passer le seuil de 50 à 60 000 tonnes. Selon le ministre Fitzgibbon, l’entreprise Northvolt n’a bénéficié d’aucun passe-droit. Le ministre Charrette parlait d’aménagement sans conséquence dans le seul but de gagner du temps. Rappelons qu’il en coûtera 13,39 $ annuellement à chaque ménage pour couvrir le coût de l’énergie électrique consommée par l’entreprise. En date du 6 mars dernier, le ministre Charrette avouait que le gouvernement avait aidé Northvolt à éviter un examen du BAPE. Depuis son élection en 2018, la CAQ s’est évertuée à éliminer les contrepouvoirs, ces remparts démocratiques conçus pour éviter les dérapages et bien en voici un exemple patent.
La crise du logement
Le sens de l’exagération est obsolète ici lorsque nous parlons de la création d’un ministère des propriétaires avec à sa tête la ministre France-Élaine Duranceau. Ministre responsable de l’Habitation du Québec, madame Duranceau elle-même impliquée dans des transactions immobilières visant à transformer des immeubles locatifs en condominiums s’est attiré l’attention de la vérificatrice générale. La loi 31 adoptée récemment amenuise les droits des locataires selon tous les experts en matière d’habitation. Elle a déclaré récemment que la construction des habitations pour les femmes victimes de violence conjugale étaient trop chères. Rappelez-nous combien vaut la vie d’une femme?
Le transport collectif et structurant
Malgré les promesses durant la campagne électorale de 2022, les projets du tramway de Québec et d’un projet structurant pour l’est de Montréal sont au point mort. Le gouvernement a décidé de confier à la Caisse de dépôt et à CDPQ infra le mandat d’étudier les cas de Québec et de Montréal et de revenir avec une proposition en juin prochain. Le plus important est sans doute de constater l’absence, encore une fois, d’un plan directeur contenant des mesures claires pour le développement du transport collectif non pas seulement pour les grandes villes mais pour l’ensemble du territoire.
Le nationalisme
Après l’élection de 2022, le gouvernement nous a présenté une vision tout en bleu. Les espaces bleus et le panier bleu qui devaient redynamiser l’économie, en particulier régionale sont sur pause. L’évaluation des coûts au départ a explosé au point où le projet est, en fait, abandonné. Le panier bleu a connu toutes sortes de difficultés et le 29 février 2024, Le Devoir titrait « En manque de revenus, le panier bleu ferme sa plateforme. Le panier bleu est débranché. La plateforme a confirmé, le jour même, qu’elle mettait fin à ses activités dès mercredi. » Des projets ficelés à la hâte qui finissent en queue de poisson c’est dommage car il y avait des possibilités intéressantes pour les régions.
Pour les femmes et les hommes, ces constats signifient que la réflexion citoyenne sera plus que jamais nécessaire pour éviter et surtout déjouer les traquenards.
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