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Patauger dans la gélatine

durée 28 avril 2024 | 14h02
Pierre Lachaîne
duréeTemps de lecture 3 minutes
Par
Pierre Lachaîne

Patauger dans la gélatine

C’est malheureusement ce que nous ressentons lorsque nous portons notre regard sur ce qui se passe ou ne se passe pas dans notre Québec d’aujourd’hui. Peu importe le secteur, habitation, transport collectif, santé, éducation, immigration, tout semble figé, agglutiné, sclérosé et surtout vidé de tout sens commun. Le gouvernement fédéral a multiplié les annonces pré-budgétaires faisant valser les milliards. Les programmes concernant la construction de nouveaux logements, de l’aide aux petits-déjeuners et tutti quanti. On a l’impression que l’on ne parle que de fric. La crise du logement est bien présente depuis des lunes et pourtant il n’y pas grand-chose à se mettre sous la dent. La catastrophe est à nos portes puisque dans quelques semaines un grand nombre de personnes vont changer d’adresse. Malheureusement et c’est bien là le drame, la nouvelle adresse ce sera la rue ou au mieux un motel subventionné par un programme d’aide d’urgence.

Le droit au logement est protégé par la Charte des droits et libertés de la personne. La Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse recommande la mise en œuvre d’une politique gouvernementale depuis près de vingt ans. La Presse Canadienne a questionné les provinces concernant le droit au logement : est-ce un droit et si oui, êtes-vous prêts à agir en ce sens? L’Île-du-Prince-Édouard est la seule province à répondre par l’affirmative sans toutefois préciser la nature des gestes à poser. Toutes les autres provinces sont en mode silence radio. Je vous fais grâce de la réponse de l’attachée de presse de la ministre Duranceau.

En matière d’immigration le nombre d’immigrants temporaires dépasse actuellement le demi-million de personnes. Et pourtant il n’y a pas l’ombre d’une solution qui soit envisagée. Rappelons tout de même que ces gens ont des besoins de base, santé, éducation, logement et surtout d’être en mesure de trouver un travail.

En toutes matières et en tous lieux les politiciens semblent déconnectés, déphasés et cela à tous les niveaux. La semaine dernière les maires de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) ont menacé Québec d’augmenter de 280 % la taxe sur l’immatriculation afin de combler le déficit des sociétés de transport public. Est-ce que le modèle de financement des sociétés de transport public répond bien aux nouvelles réalités que représente le télétravail? Il y a bien les demandes d’audit de la ministre Guilbault mais encore une fois rien de tangible, rien qui ressemble à un cri de ralliement.

Le pire est sans contredit l’absence de solutions, le manque d’options politiques pérennes. Au provincial, le gouvernement caquiste est en difficulté à n’en pas douter, mais il lui reste encore du temps pour reprendre prise sur la réalité. Au fédéral, le PM se rapproche d’une fenêtre de sortie côté jardin. Cependant l’avenir est sombre, la seule perspective du populisme des conservateurs de Pierre Poilievre suffit à faire trembler notre âme de démocrate.

Nous avons encore en mémoire des souvenirs du gouvernement Harper. Un ministre responsable de la science et de la technologie qui était créationniste. Des modifications apportées au régime de l’assurance-emploi qui étaient essentiellement idéologiques et qui ont fait très mal aux régions dans la mesure où les femmes et hommes qui occupaient des postes saisonniers s’étaient vu comparés à des paresseux.

Non, l’avenir n’est pas très reluisant en ce moment. La source du leadership, ce carburant essentiel à toutes sociétés dynamiques semble s’être tarie. J’ai résisté à la tentation de vous parler d’entretenir votre fougère, j’en suis fort aise.

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