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Le populisme ou descendre vers le plus petit dénominateur commun…

durée 15 juillet 2024 | 17h37
Pierre Lachaîne
duréeTemps de lecture 3 minutes
Par
Pierre Lachaîne

Le populisme ou descendre vers le plus petit dénominateur commun…

 

On définit généralement le populisme comme la capacité que possèdent certains orateurs à coller à la réalité de la vie des gens ordinaires. Entendre le bon peuple ou les masses populaires. En d’autres termes, les concepts de peuple ou de masse populaire deviennent une espèce de fourre-tout très commode à gauche comme à droite. Le concept de classe moyenne n’y échappe pas non plus. Depuis plusieurs décennies, politologues, économistes, sociologues, etc., ne s’entendent pas vraiment sur le portrait type de l’humain qui représente le mieux cette classe. Peu importe le positionnement sur l’échiquier politique, on s’y réfère constamment.

 

Or, sur les différentes tribunes, l’indicateur sur l’opinion des gens, peu importe leurs origines, les rangs sur l’échelle sociale oscillent entre sécurité, pouvoir d’achat et immigration.

 

La sécurité est devenue une préoccupation constante depuis quelques décennies particulièrement dans les villes où le nombre de personnes vivant dans la rue ne cesse d’augmenter. Elles sont identifiées comme itinérants, SDF (sans domicile fixe), SP (sans papiers). Chaque année qui passe voit leur nombre croître à la suite d’évictions ou d’augmentations de loyer fulgurantes ne laissant d’autre choix aux locataires que de quitter le logement pour se retrouver à la rue. On disait autrefois que dans la rue les carottes ne poussaient pas fort. Il y a aussi les gens aux prises avec des problèmes de santé mentale et qui sont trop souvent des polytoxicomanes. Bref, nous avons un tableau dépeignant la souffrance des multipoqués de la vie.

 

Le pouvoir d’achat en baisse en raison d’une inflation galopante contribue grandement à une forme grave d’insécurité alimentaire. Inutile de visiter fréquemment votre épicerie préférée pour vous en convaincre. Le prix de certaines denrées de base a presque triplé dans bien des cas. Plusieurs familles doivent avoir recours aux banques alimentaires de plus en plus tôt dans le mois. Il y a plus d’une décennie déjà un animateur bien connu disait que si une famille de deux adultes avec deux enfants doit finir le mois dans les soupes populaires nous sommes dans la marde M-A-R-D-E. Qu’à cela ne tienne, 1 % des humains sur terre possèdent plus que les 99 % restants.

 

L’immigration est une situation délicate car nous ne pouvons être contre la vertu. Accueillir des gens qui fuient la violence, la famine, la guerre ou quelles qu’autres infamies est un devoir humaniste. Cependant, même avec les meilleures volontés du monde, nous ne pouvons pas dépasser nos capacités d’accueil sous peine de voir nos services sociaux s’écrouler sous la pression. Les capacités d’accueil des écoles, des hôpitaux, des services d’urgence ne sont pas illimitées.

 

La loi et l’ordre sera LA solution du populisme de droite. Pierre Poilièvre nous l’a dit à l’occasion d’un point de presse la semaine dernière à Montréal en réclamant la fermeture rapide de la Maison Benoît Labre qui offre des services d’hébergement et de CIS (centre d’injection supervisée). Il est manifeste dans ce dossier que l’ouverture d’un tel service à proximité d’une école primaire et d’un service de garde est hautement questionnable. Mais il s’agit d’un problème d’une autre nature. À gauche, c’est le manque de financement qui sera invoqué. Ce qui n’est pas faux mais on revient à la quadrature du cercle où trouver l’argent? Faisons payer les riches disait-on au PCCml (Parti Communiste du Canada marxiste-léniniste). Ouais, ce bon vœu pieu d’ériger en système qui n’a jamais fonctionné.

 

Peut-on avoir de l’espoir? Espérer qu’un jour viendra où nous aurons des femmes et des hommes qui proposeront des solutions miracles qui, en d’autres termes, auront le mérite de fonctionner? Malheureusement, ici, je crois que nous basculons dans l’ésotérisme dans la mesure où c’est une question de foi. Croire ou ne pas croire. La vérité, c’est que les gens dont le prochain repas dépend de la générosité d’un organisme de bienfaisance n’ont pas le luxe de se poser ce genre de question.

 

Nous assistons sans vraiment réagir à l’érosion de nos institutions, cours de justice, assemblée nationale, parlement fédéral, conseils municipaux. Ces institutions sont les remparts de nos démocraties. Comme le disait Albert Camus : Quand une démocratie est malade, le fascisme vient à son chevet… Mais ce n’est pas pour prendre de ses nouvelles!

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