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Autocrates et populistes de tous les pays UNISSEZ-VOUS...

durée 10 novembre 2024 | 17h25
Pierre Lachaîne
duréeTemps de lecture 3 minutes
Par
Pierre Lachaîne

Autocrates et populistes de tous les pays UNISSEZ-VOUS…

 

Le Hongrois Viktor Orbán, premier ministre de la Hongrie depuis 2010 avait mis le champagne sur la glace en prévision de la victoire de Donald Trump à la présidentielle de 2024. À l’instar de plusieurs leaders de partis politiques européens dont Marine Le Pen du Rassemblement national (parti politique d’extrême droite en France), le premier ministre hongrois salue le retour de Trump à la Maison Blanche comme une planche de salut pour tous les partis de droite et d’extrême droite sur la planète. Plus que jamais les populistes et les autocrates de tout acabit reçoivent une forte dose d’adrénaline par suite de cette victoire républicaine. Wall Street a fait sonner les caisses enregistreuses, promesses de quelques bons rendements pour les actionnaires.

 

Trump a remporté tous les États clés (swing states). Il a désormais la main mise sur le Congrès à la faveur de majorités républicaines au Sénat et à la Chambre des représentants. Pour plusieurs commentateurs américains, cette élection est la preuve que le système politique américain fonctionne et que la démocratie n’est pas en péril et qu’au contraire elle triomphe.

 

Tout au long de cette campagne, Donald Trump a été égal à lui-même. Un chat de gouttière mal élevé, irrévérencieux, grossier, misogyne, raciste, fieffé menteur et j’en passe. Pourtant rien ne lui colle au plastron. Selon plusieurs analystes, ses promesses économiques (il n’a pas de programme économique à proprement parler) lui auraient valu cet appui majoritaire. Les électeurs étant exaspérés par l’inflation et en particulier l’augmentation des prix du panier d’épicerie et de l’essence à la pompe.

 

Les élections générales qui se sont tenues dans plusieurs pays du G-7 et du G-20 tendent à démontrer l’émergence d’une tendance forte. Les programmes des partis sont désormais inutiles comme s’ils étaient frappés d’une obsolescence dictée par le dictat de la vitesse à tout prix. Lire un programme politique mais pourquoi? Vous pouvez vous faire une idée sur tout ce que vous voulez l’instant d’un clic. Questions et réponses en images, et tout cela en interactif, vous pouvez partager, commenter, railler tout ce qui vous passe par la tête et voilà le tour est joué et l’élection aussi. Désormais, un nouvel environnement, un nouveau paradigme, en un mot un guide. Plus nécessaire de chercher de midi à quatorze heures, voilà votre boîte à outils. Des réponses simples pour des sujets complexes, des insultes, des attaques personnelles, des railleries et autres fioritures. Une élection revêt maintenant la cape du référendum, on aime ou on n’aime pas, pour ou contre les résultats apparents, c’est vite dit et c’est vite fait, c’est tout ce qui compte.

 

Maintenant, nous voilà avec Trump version 2.0 pour les quatre prochaines années avec au menu vengeance et règlements de compte, mise aux rebuts de tous les programmes progressistes dignes de ce nom. Avouons que c’est tout un programme ou peut-être pas. Après tout, il y a une caractéristique qui ressort comme une certitude absolue concernant le nouveau locataire de la Maison Blanche : IL EST IMPRÉVISIBLE…

 

« Quand l’ignorance ne sait pas quelque chose, elle dit que ce qu’elle ne sait pas est stupide »

Tolstoï

 

Au Canada, le chef conservateur, Pierre Poilièvre semble à coup sûr vouloir nous entraîner vers la même pente dans la prochaine élection fédérale. Une pente abrupte pour ceux et celles qui croient encore qu’il existe des chemins qui mènent à la démocratie. Souhaitons-nous, en cette fin d’année qui arrive à grands pas de ne pas perdre l’idée que le principe de réalité existe encore!

commentairesCommentaires

1

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  • ÉV
    Éliane Vincent
    temps Il y a 1 mois
    Un jour, il y a longtemps, j'ai écrit un texte sur le thème de l'élastique qu'on tire jusqu'à ce qu'il pète... Je référeais au cycle millénaire de l'Histoire : on délègue des humains pour diriger les sociétés; de fil en aiguille et de passe-droits en pots-de-vin, ceux-ci étirent l'élastique jusqu'à l'erreur fatale (ils n'ont pas de pain? Qu'ils mangent de la brioche!); le peuple se fâche, fait la révolution (tranquille ou non, selon les pays et les époques), pense avoir fait progresser l'humanité, s'installe au pouvoir... et le cycle recommence.

    Il semble que nous sommes rendus au bout de l'élastique...
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