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Tribune souterraine

durée 9 février 2025 | 00h00
Corine de Repentigny
duréeTemps de lecture 2 minutes
Par
Corine de Repentigny

Il n’y a pas si longtemps, mon défi personnel consistait à demeurer invisible sur internet. Une sorte d’ermitage (virtuel) des temps modernes. Ma lubie était que, lorsqu’on cherchait mon nom sur un moteur de recherche, il n’y ait strictement rien à découvrir. Étrange comme c’est rapidement devenu difficile ! Aujourd’hui, mon besoin d’écrire est plus fort que celui de l’anonymat absolu. Combiner les deux ambitions correspond à peu près à tenter de bronzer à l’ombre (ou dans un souterrain).

 

On vient de m’offrir une tribune sur le Blogue citoyen du Bas-du-Fleuve. C’est un honneur aussi grand que la responsabilité qui vient avec. Quoi dire ? Avant d’ébaucher ce tout premier billet, j’ai pris rendez-vous avec ma conscience, cette grande idéaliste un peu fatigante que je traine partout. Un message à livrer ou une mission à accomplir, chérie cérébrale ? Mais non, m’a-t-elle répondu, tranquille. Convaincre les foules est un dangereux sport de glisse, mieux vaut t’en tenir au ski de fond.

 

Car qui serais-je pour en savoir plus que vous ? La vérité est un concept qui me chicote. Son unicité n’existe pas. Chacun possède sa propre vérité. Tout le monde croit agir de la bonne façon, avoir compris et avoir raison, selon son angle de vue, ses expériences, son éducation ou sa génétique.

 

« Mêle-toi de ta propre planche à laver » m’avait un jour lancé une dame avec qui je faisais de l’entretien ménager. Ma conscience n’a pas oublié ce sage conseil pour faire bon ménage.

 

Mon intention en écrivant ce blogue est donc autre que celle de faire changer d’idées. J’ai envie de vous faire voyager avec moi le temps d’une lecture, probablement dans nos cours bas-laurentiennes plutôt qu’en haute altitude.

 

Et où va-t-on, comme ça ? On verra ! J’ai lu un jour cette savoureuse définition qui expliquait la différence entre un touriste et un voyageur : le premier ne sait pas d’où il vient, le deuxième ne sait pas où il va. C’est l’aventure à proximité que je propose, une revisite plutôt qu’une visite, vers de modestes destinations, comme les détails oubliés, les plantes méconnues ou bien les gens qui vivent bien à l’ombre eux aussi.

 

En cherchant une niche inutilisée pour installer mes pénates et mes chroniques — moi l’amoureuse des chats, mais qui n’en est pas à une controverse près — j’ai déniché la définition du mot underground. Il semble déconseillé d’employer ce mot en français. On lui préfère les termes de marginalité, de culture parallèle ou encore de clandestinité. Tous ces synonymes me conviennent, bien que je préfère encore le sens original du mot : souterrain. Comme l’animal en sécurité dans son terrier, je veux une toute petite tribune, à l’abri des tempêtes de commentaires. Une tribune souterraine, entre la couverture et la redécouverte. Vers la redécouverture ?

 

Un immense merci à Lucie Robert pour la petite souris de l’illustration !

commentairesCommentaires

1

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  • ÉV
    Éliane Vincent
    temps Il y a 8jours
    Une toute petite tribune, à l'abri des tempêtes de commentaires... tu es à la bonne place! Toute petite, mais pleine de gens de bien, qui tournent pas mal de fois leur plume dans l'encrier avant de publier, pour que les mots aient le poids de la réflexion.
    Bienvenue.