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L'indignation

durée 5 mars 2020 | 13h33
François Drouin
duréeTemps de lecture 2 minutes
Par
François Drouin

L'indignation est un sentiment de colère provoqué par une injustice, un affront ou un outrage. Ce que mon dictionnaire ne dit pas, c'est qu'à l'heure des médias sociaux, on partage bien plus vite cette indignation et pire, on le fait sans filtre, complètement décomplexé de ce sentiment de colère.

Un propriétaire de pizzéria refuse de servir une famille puisque l'enfant, autiste, est accompagné de son chien guide. INDIGNATION !

Est-ce qu'on réfléchit ? Non, l'heure est à l'indignation et au partage de cette indignation sur Facebook.

Je ne défends pas le restaurateur, je ne sais pas si c'est la première fois qu'il refuse un chien-guide, je ne connais pas son passé, ni s'il possède des antécédents. Ce que je sais, c'est qu'il ne s'exprime pas (bien) en français, qu'il est d'origine turque et qu'il n'était pas au fait de la législation concernant les chiens-guides.

J'arrête ici.

ALERTE : tempête dans un verre d'eau.

Mais non ! Parce que l'indigné lui, il bouille de colère et cette colère doit sortir. Il n'a pas besoin de précision. Alors il éructe sur les réseaux sociaux.

Il menace le propriétaire, décote le restaurant en lui attribuant une étoile et publie un commentaire négatif, insultant et parfois menaçant.

Mais au final, ces gens-là (dirait Jacques Brel) sont pires que ce qu'ils dénoncent. Ils généralisent, ils menacent, ils souhaitent le boycott et la fermeture du restaurant, tant pis pour les employés !

Tant pis pour la vérité.

C'est le luxe de l'indigné.

Il fut un temps, on s’indignait dans le salon. Une colère sans portée. Puis, on prenait un peu de recul et on réfléchissait. On se disait qu’on s’était peut-être emporté un peu vite finalement. Plus maintenant. La portée est immédiate, virale. Tant pis pour le discernement.

C'est le luxe de l'indigné.

 

 

commentairesCommentaires

7

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  • AL
    Anna landry
    temps Il y a 4 ans
    Les propos qui ont été dit par le fils du propriétaire «Admettons qu’on accepte ces chiens-là pour venir manger avec leurs propriétaires parce qu’ils ont le droit. Les autres clients qui ont des chiens, ils peuvent dire: “Pourquoi vous ne nous avez pas acceptés?”», s'est défendu le fils du propriétaire, Berkay Sinaci.
  • G
    Gilles
    temps Il y a 4 ans
    D'honnêtes travailleurs qui sont victimes d'une incompréhension et non d'un manque de civisme! Dommage qu'on fasse une nouvelle sur le dos de personnes qui tentent vigoureusement de s'intégrer!
  • L
    Luc
    temps Il y a 4 ans
    Je crois qu'il y a de la sensibilisation a faire.. et pas juste au niveau des commerçants.. Même si le restaurateur aurait admis ce client et son chien, il aurait quand même pu avoir une amende de la part d'un inspecteur de la MAPAQ, car leur règlement n'autorise qu' "un aveugle ..., peut être accompagné du chien lui servant de guide". https://www.mapaq.gouv.qc.ca/fr/extraitslois/Pages/chapitre2.aspx
  • J
    Julie
    temps Il y a 4 ans
    Je suis tellement d’accord avec vous. On voit bien que part les commentaires du fils du propriétaire qu’il ne connaissait pas cette loi. La peur qu’il a eu est de voir plein de gens débarquer avec leur chien et avec le peu de français qu’il connaît comment peut-il expliquer tout ça si la mapaq débarque!! Il a eu peur tout simplement. C’est une erreur... mais qui en a jamais fait?
  • M
    Marie
    temps Il y a 4 ans
    Sauf qu'en vérité, tout part d'une entrevue, d'un journal télévisé qui amène un fait divers à un niveau de sensationalisme pour faire des cotes d'écoutes. Si le différent entre le propriétaire et le client serait resté confidentiel et ce serait réglé entre eux et non étalé à Monsieur/Madame tout le monde sur l'heure du souper, est-ce que le problème existerait?
  • GS
    Ghislain Simard
    temps Il y a 4 ans
    http://www.cdpdj.qc.ca/fr/medias/Pages/Communique.aspx?showItem=690
  • HH
    Henri Henri
    temps Il y a 4 ans
    L'indignation et «l'inconcevable» (comme l'écrivait un indigné), c'est une excuse pour ouvrir les vannes de sa bêtise », m’avez-vous écrit monsieur Drouin. J’y repense depuis et je vous donne raison. Où est la mise en contexte ? Réfléchir, c'est le mot clef mais il nous manquait des éléments.

    Quebecor fait du click-bait. Je me suis encore fait avoir.

    Merci pour votre retenue Info-Dimanche.

    Petite pensée pour la famille qui ne devait pas souhaiter (je l’espère !!!!) ce genre de raz de marée de haine pour le restaurateur.
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