Trois semaines...
François Drouin
Je suis parti trois semaines. Trois semaines de pêche à la mouche, à taquiner le saumon et la truite, trois semaines à voir des amis, la famille. Trois semaines à construire des meubles en bois dans la plus pure tradition Bushcraft. Surtout, trois semaines loin des réseaux sociaux.
Quand je suis parti, les antimasques, les complotistes et les profiteurs de faiblesses s'en donnaient à coeur joie sur Facebook et Twitter. J'ai supprimé mes applications mobiles (et une centaine «d'amis») et ça m'a fait du bien. J'ai pu m'aérer l'esprit.
J'ai même oublié Facebook et Twitter. En trois semaines, je n'ai pas ouvert la télé une seule fois (en fait, je ne l'ai pas ouvert depuis plusieurs mois), je n'ai pas écouté la radio parlée et je ne suis pas allé sur le web sauf pour participer au tirage quotidien des ZECS à saumon de Matane et Rimouski.
Bref, je me suis déconnecté. Complètement.
Les wadders jusqu'aux hanches dans la rivière Matane, debout dans la chaloupe sur le lac Duvivier, dans l'eau jusqu'aux genoux dans la Rimouski, au camp dans le Kamouraska, souvent hors réseau, j'ai eu l'impression de respirer à nouveau. Parce que le climat agressif et toxique me pesait, beaucoup.
Je me suis dit qu'à mon retour, les gens auraient aussi profité de leur été, que les esprits échaudés se seraient calmés, qu'on serait capable de se parler, surtout, de s'écouter. De prendre du recul pour mieux comprendre la situation.
Je reviens et ce que je vois c'est Lucie Laurier dans les rues, Annie Dufresne qui exige «right fucking now» le retrait du port du masque obligatoire, les journalistes qui se tuent à l'ouvrage se faisant encore reprocher d'être les moutons de «merdias» à la solde des gouvernements voulant établir une dictature (!). Et j'en passe.
Je suis naïf de même moi. Des fois, je crois en mon prochain.
Non, trois semaines ça ne change pas le monde. Hélas.
4 commentaires
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Je vis aussi un paradoxe : si c'était juste de moi, je n'irais plus du tout sur les médias sociaux. Y a trop de haine. Mais comme je travaille aussi dans le domaine des communications, Facebook et le reste font partie du travail, c'est obligé. Comment s'en débarrasser sans arrêter de travailler? Changer de domaine? Me concentrer sur une passion et tenter d'en vivre? Peut-être...
Je deviens misanthrope, je crois, ne retrouvant ma légèreté d'esprit que dans les sentiers, seul et loin de tout...
Bon retour François. T'es pas tout seul! :)
Je vis le clash au quotidien. Nous sommes "pognés" sur les médias sociaux parce qu'ils font partie de nos boulots... Mais.
Je rêve de rivières, de bois et de faisage de ketchup aux fruits.