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Le maudit registre

durée 22 septembre 2010 | 12h10
François Drouin
duréeTemps de lecture 3 minutes
Par
François Drouin
Le registre des armes à feux, êtes-vous pour ou contre? Vous je ne sais pas, mais à quelques heures du suite au vote qui a décidé de son sort (151 contre 153 pour son maintien), notre député fédéral dans Montmagny - L’Islet - Kamouraska - Rivière-du-Loup, Bernard Généreux, lui n’y voit aucune utilité. Une position qu’il a maintes fois soulignée par le passé, et qu’il a répétée lundi matin sur les ondes de CIEL-FM.
« J’étais déjà depuis longtemps contre ce registre-là de toute façon. Parce que quelqu’un qui vire capot et qui décide de tuer quelqu’un, qui veut faire un acte criminel, il va prendre une arme blanche, il va prendre son auto, il va prendre une arme, il va prendre n’importe quoi pour le faire, tout n’est pas enregistré sur la planète. Le registre a démontré son inefficacité », a candidement déclaré le député.
C’est là que ça m’a frappé. On élimine le registre, du moins l’obligation de faire enregistrer ses armes, qui soit dit en passant, est tout à fait gratuit pour le propriétaire, parce que le registre n’est pas efficace. Parce qu’il n’empêche pas le fou furieux de tuer. Dans un monde de productivité et de rentabilité, avouons-le, l’efficacité, c’est quand même important.

Oui mais, parce qu’il y a toujours un mais, on le remplace par quoi? [silence, bruit de grillons] Pas de réponse. On efface, fini, « kaput » le registre. J’aurais bien aimé moi, avoir une solution de rechange. Mais non. Une idée M. Généreux?

Personnellement, je suis contre le prix payé pour l’implantation du contesté registre qui est d’un ridicule achevé, mais tant qu’il n’y aura pas d’alternative, personne ne fait mieux. Mais mieux que quoi? Mieux que rien. Mais encore me demandez-vous?

Arme d'épaule

Arme d’épaule, une carabine en l’occurrence, photographiée sous bonne supervision chez Pronature Rivière-du-Loup. D’ailleurs, impossible de sortir du commerce avec une arme, même si elle est payée, sans que le commerçant ne l'inscrive au registre des armes à feu.

C’est vrai, M. Généreux a raison, le registre (qui nous coûte grosso modo 4 M$ par année) n’empêchera pas un fou furieux de faire sauter la cabane à moineaux du voisin avec un bazooka acheté en Turquie via le Web. Il a entièrement raison. Il n’empêchera pas non plus un employé frustré de foncer sur son patron avec sa voiture. Là encore, le député a raison. Sommes toutes, des cas d’exception.

MAIS voici, une statistique m’empêche de rejoindre l’opinion de notre député conservateur. Selon les statistiques de la GRC, en 2009, le registre des armes à feu a été consulté 11 000 fois par jour, dont 2 800 fois dans des cas où la sécurité de personnes était directement menacée. Par jour! Cette année ce chiffre devrait se situer à 13 000 consultations quotidiennes au Canada.

Ce que cela signifie?Que quand un policier se rend à Saint-Hubert pour « une personne en crise » qu’il interroge (gratuitement) le registre et qu’il se fait répondre : « possède un 12, un 16, une 30-30, une 22 », est-ce qu’on s’entend que l’approche risque d’être différente.

Arme de poing

Arme de poing vendu chez Pronature Rivière-du-Loup, à condition d’être le détenteur d’un permis spécial.

Parce que quand le gars en crise franchit la ligne, quand il tue, s’il a le choix entre sa cuillère, sa voiture ou son 12, à votre avis, il prend quoi? Alors le policier qui arrive, sait ce qu’il risque de retrouver devant lui. Il me revient en mémoire, ce politicien d’Ontario qui en novembre dernier, refusait de serrer la main de ses concitoyens, trop peur de la grippe A (H1N1). Le contraste est saisissant.

Évidemment, le registre ne dira pas au policier si son « client » possède une bombe atomique, mais dans le cas où l’individu possède des armes (enregistrées dans un moment où il n’était pas en crise), le policier en sera averti. Combien de femmes sont tuées par la voiture de leur (ex)mari? Une question comme ça. De 1998 à 2009, 14 des 16 policiers tués au Canada, l’ont été par des armes d’épaules. Trop cher, peut être… à combien nous revient notre présence en Afghanistan?

Évidemment, le fait d’enregistrer son arme ne nous rend pas plus intelligents. Notre député est contre, il en a le droit. Son argumentation peut paraître mince, mais ça aussi il en a le droit. Le hic, c’est qu’il va voter, en notre nom, pour projet de loi C-391 qui vise à abolir l’obligation d’enregistrer les armes d’épaule, comme les fusils de chasse. Mais vous, pour ou contre le registre…?

commentairesCommentaires

4

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  • LB
    loulou bélanger
    temps Il y a 14 ans
    Qu'il fasse quoi que ce soit quand tu veut tuer il se trouveront toujours un moyen pour faire que ce qu'il veulent exécuté

    il aura aucune loi qui peuve les empêcher
  • A
    Attaboy
    temps Il y a 14 ans
    J'pense pas que c'était la question à savoir si le régistre empêche les meurtres. Mais pour ce qui est des policiers, c'est sur que quand le régistre te confirme la présence d'armes, bin tu dois pas foncer tête baisser. Avec 13 000 consultations par jour, je pense que la réponse est là. Trop couteux, trop gros, mais nécéssaire. tant qu'à ça, fermons les hopitaux, joualvert le monde y meurent pareil!
  • P
    Paco
    temps Il y a 14 ans
    mechante beau puits sans fond qui engouffre notre argent en tant que contribuable canayien...comment ca couté cette affaire la depuis le début?
  • S
    simon
    temps Il y a 14 ans
    La réponse parfaite des pro-registre: La consultation de celui-ci par les policiers.

    Le fait est que les policiers sont formés pour toujours intervenir en fonction des risques potentiel. Pour toutes les armes enregistréées, il y en a au moins autant qui ne le sont pas.

    Ce n'est pas parce que les services de renseignements disent qu'il n'y a pas d'armes à cette adresse que c'est le cas. Au contraire.

    Exemple facile: Un homme déménage et omet de faire son changement d'adresse au registre des armes à feu. Les policiers ont à se rendre à sa nouvelle demeure. Ils ont beau consulter leurs banques de données, ça va leur dire qu'il n'y a pas d'armes à feu à cette adresse. Pourtant, il y en a bel et bien.

    Donc, les policiers ne peuvent pas prendre les données de registre pour du cash et doivent faire comme si il y en avait à chaque fois, question de sécurité.
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