X
Rechercher
Nous joindre

L’homme numérique

durée 10 février 2011 | 18h33
François Drouin
duréeTemps de lecture 3 minutes
Par
François Drouin
Voilà, j’ai récupéré une partie de ma vie. Ceux qui me suivent via @F_Drouin le savent déjà, le disque dur de mon MacBook a rendu l’âme lundi. Kaput. J’ai tout perdu. Pire, mon fichier de sauvegarde était corrompu. Tous mes textes qui n’étaient pas déjà publiés sur infodimanche.com, les photos qui n’étaient pas déjà en ligne, tous perdus. Le disque a été remplacé, j’ai réinstallé les logiciels, la machine est repartie… ou presque.



Ou presque, car si un logiciel se réinstalle, si le système se reconfigure, la mémoire numérique qui s’exprime par gigadonnées, elle, ne réapparait pas comme par magie. Des quelque 240 giga-octets de données, je n’en ai récupéré qu’une cinquantaine. C’est peu. Et surtout, ça m’a fait réaliser à quel point ma vie est… numérique.



Le travail est numérique, certains loisirs aussi. Des amitiés le sont. La photo l’est devenue. Je n’ai plus le câble à la maison, la télé, c’est dorénavant sur le Web. En un claquement de doigt ou de disque dur, tout ça a disparu. On redevient, numériquement parlant, un « tout nu ». Pour un geek, je vous confirme que l’expérience n’est pas agréable. Je me suis retrouvé démuni. Plus d’accès à mes comptes bancaires, à mes blogues, j’ai perdu contact avec des amis qui se trouvent en Europe, etc.

Il ne me restait que mon iPhone pour utiliser Twitter, Facebook et les courriels. À l’heure du Web 2.0 où la connexion avec autrui passe par le réseautage Web, le sentiment d’isolement est quasi immédiat. On disparaît de la toile sans laisser de trace. Pouf! Quand le simple clic, qui nous permet de nous signaler à la face de la toile, ne fonctionne plus, c’est le « black-out ».



Voici le disque dur de mon portable duquel je tente toujours d’extirper le moindre kilo-octet encore utilisable. Comme un sinistré fouillant les ruines de sa maison à la recherche d’un souvenir, d’une babiole qui aurait résisté au brasier, je cherche un dossier encore valide, un .jpg à ouvrir, la base de données de mes 5 ans d’archives de courriels.

Assez terrifiant comme expérience. Je sais que la comparaison avec un incendie est un peu forte, mais il y a tout de même un parallèle à faire. J’y ai laissé quelques centaines, voire une millier de photos, beaucoup de notes, de textes, des documents importants. Des reproductions numériques des premiers dessins de ma fille, de ses premiers mots enregistrés, ses premiers pas aussi.

J’aurais aussi pu me faire voler. C’est pourquoi, dorénavant en plus d’utiliser Time Machine, une copie de sauvegarde se retrouvera chez mon père. Incendie, vol, bris, plus question de  me retrouver devant ce néant numérique. Quant au cellulaire intelligent, il me sera impossible de m’en passer. Moins puissant qu’un ordinateur, c’est vrai, mais dans tout ce noir, il s’est avéré être une véritable lampe de poche.

En même temps, cette mésaventure m’a permis de mesurer que mon temps passé sur Internet n’était pas aussi rentable que je le croyais. C’est-à-dire que le temps consacré à mon réseau social, à le divertir, à le lire et à lui répondre est sans doute disproportionné par rapport à l’image que j’y projette et à ce que j’en retire.

En bref, une vie numérique, si plaisante soit-elle, n’a pas la même valeur que SA vie. Pour nourrir et enrichir la première, plus question de sacrifier immodérément la seconde. Et « maususs », faire des copies de sauvegarde!

***

Je m'en voudrais de ne pas souhaiter la bienvenue à Richard Levesque qui a maintenant son blogue ICI sur infodimanche.com. Richard Levesque est non seulement le meilleur prof de français que j'ai eu au cégep, mais il est celui qui m'a fait découvrir Edgar Allan Poe et Franz Kafka. À cette époque de ma jeune vie, ce fut... vital. Dans ma bibliothèque, je conserve précieusement une dédicace « spéciale » de J'Érik. Alors quand, en réunion, l'idée d'un troisième blogue plus « au jour le jour » a été lancée, c'est le premier nom qui m'est venu à l'esprit. Je ne l'ai pas nommé, mais presque crié, un peu comme un « Eureka ! ».

commentairesCommentaires

5

Pour partager votre opinion vous devez être connecté.

  • N
    Nicolas
    temps Il y a 13 ans
    méchante semaine!
  • RR
    Robert R.
    temps Il y a 13 ans
    Ton Parallèle est excellent! Ce qui frappant aussi est de voir le clivage entre notre réalité et celle de nos parents. J'imagine bien ton désarroi devant tous ces fichiers perdus. Je vais regarder de plus près les solutions de sauvegarde.
  • TTML
    Tweets that mention L’homme numérique | Blog à part -- Topsy.com
    temps Il y a 13 ans
    [...] This post was mentioned on Twitter by François Drouin, infodimanche.com. infodimanche.com said: À lire : RT @F_Drouin: L'homme numérique http://bit.ly/dFNVCl [...]
  • K
    Karine
    temps Il y a 13 ans
    Contente de voir que tu as retrouvé l'adresse de ton blogue! Mais perdu les premiers pas de ta fille, c'est irremplaçable, je compatis :(...

    Entre Noël et le Jour de l'An, j'ai soudain réalisé que tous nos souvenirs de la première année de ma fille étaient en un seul et même endroit, l'ordinateur, qui dans le fond peut planter n'importe quand... Nous sommes à l'ère numérique chez nous... Des photos papier, on n'a plus ça!

    Je me donc suis couchée cette nuit-là à deux heures du matin, à faire DVD de sauvegarde sur DVD de sauvegarde pour avoir une copie de ces souvenirs... Un ordinateur qui plante, c'est plate, mais au fond beaucoup de nos données se remplacent... mais les souvenirs captés sur le vif, ces moments magiques du premier sourire, des premiers pas ou autres, eux, ne pourront être recréés...

    Bref, je te souhaite qu'un crack de l'informatique réussisse à extirper les données manquantes!
  • R
    rick
    temps Il y a 13 ans
    tu devrais faire affaire avec un expert comme msi informatique...dans mon cas 2 compagnies et plusieurs de mais amies on essayer sans vain...mais eu il on reussi!!!j'ai toute mais données!!!! :)
AFFICHER PLUSafficher plus AFFICHER MOINSafficher moins