David contre Goliath
22 février 2011 |
17h08
Temps de lecture 2 minutes
Par
François Drouin
Nous connaissons tous l'histoire biblique de David contre Goliath. Le petit qui a vaincu le géant à l'aide d'un simple lance-pierre, avec comme munitions, une roche et de la détermination. Le parallèle entre David et les procureurs est facile. Trop peut-être, puisque le gouvernement de Jean Charest ne l'a pas compris ainsi.
Cette loi spéciale qui force le retour au travail des quelque 1 500 procureurs et juristes du Québec, c'est une jambette à David et un souffle de stéroïdes pour Goliath. Si l'on avait, et je pèse mes mots, écœuré de la sorte David à la veille de son combat contre le géant, à n'en pas douter, l'histoire n'aurait pas connu le même dénouement.
Que l'on force les procureurs et juristes à reprendre le travail, je peux vivre avec. On avance que c'est le système qui est menacé, soit. D'une certaine façon, c'est une forme de reconnaissance de leur travail, de l'importance qu'ils ont dans notre système. Mais s'il est avéré qu'effectivement au début des négociations il y a eu une proposition comportant une augmentation de 12 % et que la loi spéciale l'a ramené à 6 %, ce n’est pas honteux... c'est « cheap » et misérable. Que reconnaît-on au juste? 40 % est-ce trop? Sans doute, du moins d’un seul coup. Le coût de la vie n’est pas le même au Québec qu’en Ontario par exemple. Mais de passer de 12 % à 6 % par une loi spéciale, alors là non.
La présidente du Conseil du trésor, Michelle Courchesne, annonce l'embauche future de 85 procureurs. Avec quel argument? Parce que question marketing, cette campagne a tout pour les pousser vers le privé. Le gouvernement estime débaucher combien d'avocats d'expérience du secteur privé de cette façon? Même les finissants des universités doivent regarder ce triste spectacle et se dire que finalement, c'est peut-être vrai que le gazon est plus vert de l'autre côté.
Il nous reste qui? Je ne veux même pas le savoir tellement la réponse fait peur. Qui prendra la relève d’Annie Landreville, de Lili-Ann Laforest, de Manon Gaudreault ou de Mario Pelletier ? Des finissants avec une moyenne de « D » parce qu’aucun cabinet privé n’en veut?
Mme Courchesne a ainsi justifié l'action gouvernementale : « L'intérêt public commande que le gouvernement prenne cette décision. » L'intérêt public, c'est aussi d'avoir des procureurs de la Couronne en mesure de livrer bataille et de la gagner. Se contenterait-on de figuration?
Ce gouvernement est le mien. Il me représente. Mais ce matin, plutôt que de me représenter, il m'a fait honte. Voilà.
Ce n'est pas seulement le salaire qui me retient chez infodimanche.com, c'est le plaisir que j'ai à y travailler, à y pratiquer un métier que j'aime, dans un cadre stimulant et qui contribue à mon rendement.
Cette loi spéciale qui force le retour au travail des quelque 1 500 procureurs et juristes du Québec, c'est une jambette à David et un souffle de stéroïdes pour Goliath. Si l'on avait, et je pèse mes mots, écœuré de la sorte David à la veille de son combat contre le géant, à n'en pas douter, l'histoire n'aurait pas connu le même dénouement.
Que l'on force les procureurs et juristes à reprendre le travail, je peux vivre avec. On avance que c'est le système qui est menacé, soit. D'une certaine façon, c'est une forme de reconnaissance de leur travail, de l'importance qu'ils ont dans notre système. Mais s'il est avéré qu'effectivement au début des négociations il y a eu une proposition comportant une augmentation de 12 % et que la loi spéciale l'a ramené à 6 %, ce n’est pas honteux... c'est « cheap » et misérable. Que reconnaît-on au juste? 40 % est-ce trop? Sans doute, du moins d’un seul coup. Le coût de la vie n’est pas le même au Québec qu’en Ontario par exemple. Mais de passer de 12 % à 6 % par une loi spéciale, alors là non.
La présidente du Conseil du trésor, Michelle Courchesne, annonce l'embauche future de 85 procureurs. Avec quel argument? Parce que question marketing, cette campagne a tout pour les pousser vers le privé. Le gouvernement estime débaucher combien d'avocats d'expérience du secteur privé de cette façon? Même les finissants des universités doivent regarder ce triste spectacle et se dire que finalement, c'est peut-être vrai que le gazon est plus vert de l'autre côté.
Il nous reste qui? Je ne veux même pas le savoir tellement la réponse fait peur. Qui prendra la relève d’Annie Landreville, de Lili-Ann Laforest, de Manon Gaudreault ou de Mario Pelletier ? Des finissants avec une moyenne de « D » parce qu’aucun cabinet privé n’en veut?
Mme Courchesne a ainsi justifié l'action gouvernementale : « L'intérêt public commande que le gouvernement prenne cette décision. » L'intérêt public, c'est aussi d'avoir des procureurs de la Couronne en mesure de livrer bataille et de la gagner. Se contenterait-on de figuration?
Ce gouvernement est le mien. Il me représente. Mais ce matin, plutôt que de me représenter, il m'a fait honte. Voilà.
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