Entre éthique et morale
4 avril 2011 |
07h49
Temps de lecture 3 minutes
Par
François Drouin
Petit retour ce matin sur mon billet de vendredi dernier. Vos réactions ont été nombreuses, tant sur le blogue que par courriel et même sur Twitter. Je vous en remercie d'ailleurs. Une telle interaction avec ses lecteurs, même si les opinions sont parfois contraires, est toujours gratifiante. Bilan de la perception du partenariat financier liant la Ville de Rivière-du-Loup à une entreprise lui permettant d'afficher ses couleurs sur une unité d'urgence du Service incendie : vos sentiments sont mitigés.
Oui aux sous, non aux logos sur les véhicules d'urgence (et leurs remorques). En chiffres, de tous les commentaires reçus, 65% des intervenants sont défavorables contre 35% qui se sont dit en accord avec l'annonce. Par contre, ce qui se dégage des opinions exprimées principalement par courriel, et de façon quasi-unanime, est l'inquiétude de voir la ville se trouver en apparence de conflit d'intérêts avec un de ses « commanditaires ».
Je cite ici un extrait d'un courriel de Jean-Pierre : « À la base, les arguments du maire Morin sont très valables, comme toujours d'une logique purement mathématique. Effectivement, augmenter les revenus est une bonne chose. Seulement, la commandite des véhicules de services d'urgences n'est certainement pas la meilleure façon d'atteindre ses fins. On touche à un symbole. Sans compter que cette commandite peut laisser croire qu'elle modifie le rapport de force entre la Ville et un citoyen. Ce n'est pas tant, monsieur Drouin, une question d'éthique, mais bien, comme vous le soulevez vous-même dans un de vos commentaires, une question de morale. Ce n'est pas parce que les lois sont respectées que c'est bien. (...) Il va sans dire, et comme bien d'autres, je vous le dirai en bon français, ça fait cheap. »
Un abonné de Twitter m'a demandé : « Le jour où la ville et son commanditaire auront un contentieux, me fais pas croire qu'il n'y aura pas de pression sur la commandite ». En résumé : tu me sanctionnes, je garde mes sous. Tout bon politicien sait qu'apparence de conflit est aussi dommageable que conflit véritable.
Sylvain Dionne a posté l'un des commentaires les plus intéressants sur le blogue. Il y relève très justement l'interdiction faite aux taxis d'arborer des publicités. De la même façon, les ambulances sont tenues de respecter les normes du Bureau de normalisation du Québec (BNQ). À titre d'exemple, les ambulances ne peuvent arborer aucune publicité de tout organisme à but lucratif. Ainsi, la CTAQ, la Coopérative des techniciens ambulanciers du Québec désirant apposer l'adresse de son propre site Internet sur les véhicules ambulanciers a dû se résoudre à le poser à l'intérieur des portes... qui doivent être ouvertes pour laisser paraître l'adresse.
Alors, je me questionne sur l'équilibre. Dans cette recherche effrénée d'augmentation des revenus, il faut parfois se poser la question avant d'agir. Quand un nouveau financement implique l'image même d'un des plus prestigieux services d'urgence de la Ville et de la région (je l'affirme haut et fort, nos gars sont de vrais pros), je crois qu'une consultation s'impose à toute décision qui serait prise en vase clos. Le résultat parle de lui-même. Les gens sont inquiets de possibles conflits d'intérêts et de l'image même que projette LEUR ville. Autant la bio-méthanisation m'a emballé, autant ce partenariat... je ne sais trop quoi en penser. Imaginez maintenant, le potentiel émotif du dossier de la desserte policière.
Commanditer un service non essentiel, pour s'offrir un peu de luxe, ce n'est pas la même chose. Où ça s'arrête et pourquoi...? Je pose la question.
Je vous invite aussi à lire les interventions de Claude Morin et de Richard Lévesque en réaction au billet de vendredi. Un point de vue différent, qu'ils ont su très bien exposer et défendre.
J'aime bien ce brassage d'idée. Une société vivante et saine en est une qui a la capacité de se remettre en question... et de changer au besoin.
Oui aux sous, non aux logos sur les véhicules d'urgence (et leurs remorques). En chiffres, de tous les commentaires reçus, 65% des intervenants sont défavorables contre 35% qui se sont dit en accord avec l'annonce. Par contre, ce qui se dégage des opinions exprimées principalement par courriel, et de façon quasi-unanime, est l'inquiétude de voir la ville se trouver en apparence de conflit d'intérêts avec un de ses « commanditaires ».
Je cite ici un extrait d'un courriel de Jean-Pierre : « À la base, les arguments du maire Morin sont très valables, comme toujours d'une logique purement mathématique. Effectivement, augmenter les revenus est une bonne chose. Seulement, la commandite des véhicules de services d'urgences n'est certainement pas la meilleure façon d'atteindre ses fins. On touche à un symbole. Sans compter que cette commandite peut laisser croire qu'elle modifie le rapport de force entre la Ville et un citoyen. Ce n'est pas tant, monsieur Drouin, une question d'éthique, mais bien, comme vous le soulevez vous-même dans un de vos commentaires, une question de morale. Ce n'est pas parce que les lois sont respectées que c'est bien. (...) Il va sans dire, et comme bien d'autres, je vous le dirai en bon français, ça fait cheap. »
Un abonné de Twitter m'a demandé : « Le jour où la ville et son commanditaire auront un contentieux, me fais pas croire qu'il n'y aura pas de pression sur la commandite ». En résumé : tu me sanctionnes, je garde mes sous. Tout bon politicien sait qu'apparence de conflit est aussi dommageable que conflit véritable.
Sylvain Dionne a posté l'un des commentaires les plus intéressants sur le blogue. Il y relève très justement l'interdiction faite aux taxis d'arborer des publicités. De la même façon, les ambulances sont tenues de respecter les normes du Bureau de normalisation du Québec (BNQ). À titre d'exemple, les ambulances ne peuvent arborer aucune publicité de tout organisme à but lucratif. Ainsi, la CTAQ, la Coopérative des techniciens ambulanciers du Québec désirant apposer l'adresse de son propre site Internet sur les véhicules ambulanciers a dû se résoudre à le poser à l'intérieur des portes... qui doivent être ouvertes pour laisser paraître l'adresse.
Alors, je me questionne sur l'équilibre. Dans cette recherche effrénée d'augmentation des revenus, il faut parfois se poser la question avant d'agir. Quand un nouveau financement implique l'image même d'un des plus prestigieux services d'urgence de la Ville et de la région (je l'affirme haut et fort, nos gars sont de vrais pros), je crois qu'une consultation s'impose à toute décision qui serait prise en vase clos. Le résultat parle de lui-même. Les gens sont inquiets de possibles conflits d'intérêts et de l'image même que projette LEUR ville. Autant la bio-méthanisation m'a emballé, autant ce partenariat... je ne sais trop quoi en penser. Imaginez maintenant, le potentiel émotif du dossier de la desserte policière.
Commanditer un service non essentiel, pour s'offrir un peu de luxe, ce n'est pas la même chose. Où ça s'arrête et pourquoi...? Je pose la question.
Je vous invite aussi à lire les interventions de Claude Morin et de Richard Lévesque en réaction au billet de vendredi. Un point de vue différent, qu'ils ont su très bien exposer et défendre.
J'aime bien ce brassage d'idée. Une société vivante et saine en est une qui a la capacité de se remettre en question... et de changer au besoin.
Commentaires
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À moins qu'on commandite le crucifix? BMR ou Rona, ou encore les clous Wilson...